Dans son message annuel à l’occasion de la fête du trône, le roi du Maroc a consacré samedi soir une partie plus longue que d’habitude de son discours à la politique étrangère, mais à aucun moment il n’a évoqué les crises bilatérales qu’il a ouvert avec trois pays : l’Espagne, l’Allemagne, la France.
Mais Mohamed VI n’a pas évoqué les tensions avec l’Espagne suite à l’hospitalisation du leader du Front Polisario, Brahim Gali dans la région La Rioja en avril ni l’Allemagne, pays avec lequel il tous les contacts sont coupés depuis mars. Il n’a pas non plus mentionné le scandale de l’utilisation par les autorités marocaines du logiciel espion israélien Pegasus pour pirater les téléphones de milliers de personnes dont le président français Emmanuel Macron. Par contre, une bonne partie de son discours a été consacrée au voisin de l’Est, l’Algérie.
Le souverain marocain ne s’est pas non plus prononcé sur la question du Sahara Occidental que les marocains considèrent comme « cause nationale numéro 1 » et où la guerre a repris depuis novembre 2020 et qui semble être la principale raison de la visite du responsable du Département d’Etat américain Joey Hood.
Mohamed VI a déclaré tendre la main aux algériens auxquels il a demandé la réouverture des frontières fermées depuis 1994 après que le roi Hassan II a accusé l’Algérie d’être derrière l’attentat de l’Hôtel Hasni de Marrakech.
Les propos du roi interviennent à un moment où l’ambassadeur d’Algérie à Rabat a été rappelé suite à la décision du Maroc d’annoncer son soutien à ce qu’il a appelé « le droit à l’autodétermination de la Kabylie ». L’Algérie est aussi l’une des principales victimes de l’espionnage marocain révélé par le Project Pegasus. C’est dire que le moment est très mal choisi pour l’initiative royale. Autant dire que ce discours a peu de chances d’être perçu comme sincère en Algérie et il sera inscrit comme une provocation de plus de la part de Rabat.
Etiquettes : Maroc, Algérie, Espagne, Allemagne, Pegasus, Espionnage, #Maroc #Algérie
Be the first to comment