• Voici pourquoi le Maroc et Israël s’opposent à la construction du Maghreb

    Voici pourquoi le Maroc et Israël s’opposent à la construction du Maghreb

    Etiquettes : Maroc, Israël, Maghreb, Algérie, UMA, Sahara Occidental, Palestine, Gaza,

    La journée d’étude intitulée « La question du Sahara occidental au cœur de la conscience mondiale» aura été une autre occasion de nous replonger dans la stratégie régionale et internationale, à l’aune des deux guerres qui se déroulent en Ukraine et à Gaza, et qui scelleront le sort de beaucoup de choses à la fois.

    Toutefois, malgré les enjeux qui en découlent, ces deux guerres ne peuvent occulter, pour Alger, l’autre guerre qui se déroule à nos portes sud‐ouest : celle du peuple sahraoui opprimé par le dernier Etat colonial en Afrique : le Maroc.

    Présents en force lors de cette journée, les experts en relations internationales ont confirmé que la construction d’un «Maghreb arabe des peuples» est devenue un «impératif» au vu de l’évolution du monde, tenant le Maroc pour responsable d’avoir entravé la construction de l’espace maghrébin en raison de ses ambitions coloniales et ses relations avec l’entité sioniste usurpatrice».

    Sahara occidental et Palestine : colonialisme au Maghreb et colonialisme au Machrek. «Qui se ressemble s’assemble», dit l’adage millénaire. Cette coalition d’usurpateurs du droit international ne peut être intégrée dans un espace de paix et de solidarité.

    Dans son intervention, incisive et remarquée, le directeur de l’institut, Abdelaziz Medjahed, a souligné l’importance de construire « un Maghreb arabe des peuples», soulignant que le succès dans la réalisation de cet objectif dépend de la seule volonté des peuples ; puis, posant la question «Quel est le poids des peuples du Maghreb et quel est celui du Makhzen ?».

    Puis : «Le Makhzen ne sert pas les intérêts des peuples, mais travaille plutôt contre eux», et cette cause «commande de la dénoncer, car il est du devoir de toutes les personnes intègres du monde de souligner ce fait». De son côté, le directeur du Centre sahraoui d’études stratégiques, Ibrahim Mohamed Mahmoud, a souligné dans son intervention que l’instauration d’un «Maghreb arabe des peuples» est inévitable, car imposée par le contexte international actuel et les transformations majeures qui se succèdent, non seulement dans cette région, mais même dans tout le continent africain».

    A cet égard, il a déclaré : «Les défis et les répercussions sont grands et impliquent une lourde responsabilité, qui nécessite de revenir à l’idée de blocs pour que les pays puissent exercer leur souveraineté et défendre leurs intérêts», soulignant que la construction d’un «Maghreb arabe des peuples» est une idée réaliste, «en vertu des relations entre les peuples, des points communs et des ressources naturelles disponibles dans la région», appelant à l’exemple «de nombreux pays africains qui ont réussi à construire des blocs». Ibrahim Mohamed Mahmoud a prévenu que le Makhzen «est celui qui fait obstacle à la construction du bloc maghrébin, car il ne respecte pas la légitimité internationale et a des ambitions expansionnistes, puisqu’il occupe toujours le Sahara occidental».

    Pour l’orateur, l’autre raison pour ne pas construire une union maghrébine est «la présence d’intentions coloniales qui ne cherchent pas le bien‐être de la région, mais, au contraire, veulent garder sous la main une colonie pour piller ses ressources», et donc ‐ ajoute‐t‐il, ‐ «le Maghreb des peuples» est une tentative qui doit provenir des peuples, «lesquels imposeront d’ouvrir des ponts de communication entre les élites et la société civile pour atteindre cet objectif».

    Dans ce contexte, il a souligné que l’Algérie possède toutes les capacités qui la qualifient pour lancer et encadrer le débat et « être la locomotive qui poussera les peuples de la région à construire l’édifice maghrébin», concluant que la construction d’un «Maghreb des peuples» est une conviction ferme, inéluctable et inéluctable et un facteur de stabilité et d’équilibre dans la région.

    Quant à l’ambassadeur de la République arabe sahraouie en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, il estime qu’à la lumière des évolutions actuelles, la réponse réelle et appropriée aux projets coloniaux est «la construction d’un Maghreb arabe des peuples», se félicitant de la récente réunion tripartite qui a réuni les présidents de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye.

    Dans son intervention sur le sujet, le directeur du Centre arabe de recherche et d’analyse politiques à Genève, Riyad Al‐Sidawi, a confirmé que l’objectif est désormais de fonder un «Maghreb arabe des peuples», loin de l’approche qui entrave la construction de l’Union du Maghreb arabe par l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et la normalisation avec l’entité sioniste», soulignant «le refus des peuples de la région d’entretenir des relations avec l’entité sioniste, y compris le peuple marocain, puisque «pas moins de 85 %» est contre la normalisation avec l’entité sioniste, comme le confirment les centres de sondage d’opinion.

    Dans un contexte connexe, il a salué la réunion consultative périodique entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie, affirmant que cette réunion serait « une voie vers la construction de l’Union du Maghreb arabe ».

    À son tour, le journaliste et militant marocain Badr Al‐Aidoudi a estimé, dans son intervention depuis l’Espagne par visioconférence, qu’«il n’est pas possible de construire l’Union du Maghreb arabe à la lumière de la vision étroite et des ambitions coloniales du Maroc».

    Il a poursuivi en disant : «Il y a de réelles tentatives pour qu’il n’y ait pas d’union, que ce soit de la part du Makhzen ou de l’entité sioniste occupante, car toute union ferait de la région une équation difficile à l’heure actuelle, surtout à la lumière des transformations actuelles», regrettant que le Makhzen «se soit associé aux sionistes».

    L’Express, 15/05/2024

    #Maghreb #Algérie #Maroc #Israël #UMA

  • «La débâcle de la France au Sahel n’est pas que militaire, elle est surtout politique»

    «La débâcle de la France au Sahel n’est pas que militaire, elle est surtout politique»

    Etiquettes : France, Sahel, Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Emmanuel au Sahel. Itinéraire d’une défaite, Leslie Varenne,

    Le 21 mai prochain, le livre « Emmanuel au Sahel. Itinéraire d’une défaite », de la journaliste, essayiste, et directrice d’Iveris (Institut de veille et d’étude des relations internationales et stratégiques), Leslie Varenne, sera en vente dans les librairies. Journaliste de terrain éprouvée, « African trotter », grande bourlingueuse devant l’Eternel, l’Afrique et le Sahel, elle connaît depuis une vingtaine d’années un grand succès. D’où tout l’intérêt de porter un regard sur le contenu d’un livre qui risque de faire mal à la «macronie».

    Leslie Varenne retrace l’itinéraire d’Emmanuel Macron en Afrique depuis 2017. Pour elle, «il s’agit d’une longue suite de manque de stratégie, de vision, de méconnaissance des réalités africaines, d’approches technocratiques, d’erreurs, de contre‐temps qui ont conduit à cette défaite».

    A cet inventaire, dit‐elle, «il faut ajouter le problème posé par la personnalité d’Emmanuel Macron et ses relations avec ses pairs». Leslie Varenne a été journaliste d’investigation pendant 20 ans ; spécialiste reconnue de l’Afrique, elle est l’auteur de «Abobo‐la‐guerre, Côte‐d’Ivoire : terrain de jeu de l’Afrique et de l’ONU», aux éditions Fayard, en 2O12.

    Avec la minutie d’une brodeuse, Leslie Varenne égrène les principaux motifs qui ont concouru à faire le lit de cette défaite : «Emmanuel Macron débarque pour la première fois en Afrique, sur la base de Barkhane, à Gao, au Mali, le 14 mai 2017. Sa «détermination est complète ; l’opération Barkhane ne s’arrêtera que le jour où il n’y aura plus de terroristes islamistes dans la région et où la souveraineté pleine et entière des Etats du Sahel sera restaurée. Pas avant».

    «Sept ans plus tard, les djihadistes sont de plus en plus nombreux et l’armée française a été obligée de quitter le Mali, le Burkina Faso, le Niger, et d’autres pourraient suivre… Cette débâcle n’est pas militaire, c’est une déroute politique. Avec la fin de son influence en Afrique, la France a affaibli son armée, a perdu ses alliés aux Nations Unies et sa voix singulière sur la scène internationale»

    L’Express (Algérie)

    #Sahel #France #Mali #Niger #BurkinaFaso #Tchad #Sénégal

  • Scandale/ Vols secrets de l’avion présidentiel espagnol vers le Maroc : Pedro Sanchez pris la main dans le sac

    Scandale/ Vols secrets de l’avion présidentiel espagnol vers le Maroc : Pedro Sanchez pris la main dans le sac

    Etiquettes : Vols secrets, avion présidentiel, Pedro Sanchez, Maroc, Pegasus, espionnage, Begoña Gomez, Margarita Robles,

    Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, dont le comportement « irrationnel » fait bondir au plafond toute la classe politique de la péninsule ibérique, est loin d’être sorti de l’œil du cyclone avec sa fausse démission, basée sur un grossier coup de poker menteur. En effet, à peine s’est-il dépêtré de ce mauvais pas, sans que le dossier lié aux « affaires » de sa femme au Maroc ne soit clos pour autant, qu’un nouveau et énième scandale vient frapper à sa porte, désormais ouverte aux quatre vents.

    Au Sénat espagnol, le Parti populaire (PP, droite espagnole, talonnant de près le PSOE de Pedro Sanchez), est vent debout contre le «refus» du gouvernement d’apporter des explications sur cinq «vols secrets» vers le Maroc, effectués par l’avion présidentiel.

    Avouez que ce scandale, ajouté à tant d’autres, vient tonner de manière assourdissante dessus le ciel tourmenté, balloté entre les « ordres » donnés par le Makhzen et une opposition de plus en pus outrée par des décisions et des orientations gouvernementales servant les intérêts marocains ; ou se couchant lâchement face aux nombreuses provocations de Rabat à l’endroit de Madrid. «Ne réalisez-vous pas que l’absence totale d’explications de votre part ne fait qu’accroître les soupçons sur vous et vos sombres activités», a insisté un sénateur du PP auprès la ministre de la Défense, Margarita Robles.

    La socialiste a reconnu avoir eu recours à l’avion, que l’Etat espagnol a mis à la disposition du Premier ministre pour réaliser ses déplacements. «C’est pour être plus proche des membres des forces armées», a-t-elle justifié. Dans sa réponse, Mme. Robles a évité d’aborder la destination marocaine de ces cinq vols.

    Il va sans dire que cette justification, à tout le moins bancale, ne convaincrait même pas un bambin de quatre ans. Car, il est en effet question de déplacements secrets au Maroc, et nulle ne part ailleurs, à bord de l’avion officiel du président. Pedro Sanchez se meut désormais à la lisière de la haute trahison. Car, l’abus de biens de l’Etat à des fins personnelles est parfaitement avéré. Des médias ibériques se sont intéressés, en août 2022, sur ce qu’ils ont qualifié alors de vols «mystérieux» de l’avion présidentiel en direction de l’Algérie, effectués en pleine crise diplomatique entre les deux pays.

    Mais dans sa question orale, le sénateur du Parti populaire a fait l’impasse sur ces révélations. Pour faire court, et aller droit au but, Pedro Sanchez agit et réagit suivant les ordres qui lui viennent du Makhzen. Soit à cause des juteuses affaires de sa femme au Maroc, soit à cause de ce qu’a pu récolter la DGED (services secrets marocains), avec le logiciel espion Pegasus, dont son téléphone portable a bel et bien été infecté. Partant, il n’est même pas nécessaire de savoir pourquoi Pedro Sanchez s’est rendu secrètement au moins cinq fois au Maroc, ni ce qu’il y est faire. Après sa fausse démission, c’est son limogeage qui frappe à la porte avec insistance.

    Ali Oussi

    Source : La patrie news

    #Espagne #PedroSanchez #Maroc #vol #avion

  • Allons En Mauritanie !

    Allons En Mauritanie !

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Mauritanie, Sahel, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Atlantique, gazoduc Nigeria-Europe,

    En politique comme en géopolitique, le succès ne s’improvise pas. Il se construit par une stratégie articulée sur l’anticipation et la lecture lucide des évènements. En l’occurrence, l’Algérie doit urgemment mettre le cap sur la Mauritanie et entreprendre tout ce qui est possible pour amener ce pays frère et voisin dans son giron.

    C’est à la fois une nécessité économique et une exigence stratégique. Ce pays subit le forcing du Maroc qui cherche à l’isoler. Mais l’Algérie semble nettement plus proche de la Mauritanie que le Royaume, englué dans ses contradictions internes et ses indignités externes, dans le sillage de ses liaisons dangereuses avec l’entité sioniste et les Émirats de la honte.

    Il y a quelques semaines, Nasser Bourita, le chef de la diplomatie du Maroc, a affiché une mine défaite lors d’une conférence de presse qu’il a animée avec son homologue mauritanien, en visite au royaume de M6. Et pour cause ! Il a vainement essayé d’attirer la Mauritanie dans le fumeux projet qui consiste à offrir un accès à l’Atlantique aux pays du Sahel, scellé lors d’une rencontre à Marrakech.

    Mais le chef de la diplomatie mauritanienne a sèchement signifié à Bourita qu’il n’en était pas question. Autrement dit, ce montage économique préparé par le Makhzen, soutenu par Israël et qui devrait être financé par les Émirats, est de fait nul et non avenu sans la Mauritanie. Même constat pour l’autre projet de Mohamed VI, consistant à construire un gazoduc devant ramener le gaz du Nigéria jusqu’en Europe, en passant par le Maroc.

    Le gouvernement du président El Ghazouani a en effet tranché dans le vif contre le Royaume chérifien. C’est dire qu’entre Rabat et Nouakchott, il y a comme un courant d’air. Même l’hebdomadaire « Jeune Afrique », connu pour sa soumission au Makhzen, a dû reconnaître que le Maroc et la Mauritanie « ne seraient plus exactement sur la même longueur d’onde ».

    Il en veut pour preuve que Nouakchott a décidé d’une augmentation « substantielle » des droits de douane appliquée sur les légumes marocains. En revanche, pas moins de sept mémorandums d’entente ont été signés samedi passé par les opérateurs économiques algériens et mauritaniens, en marge de la foire des produits algériens en Mauritanie.

    Ces contrats concernent des domaines variés, tels que la coopération, l’exportation et la représentation commerciale dans plusieurs secteurs. C’est de bon augure pour l’approfondissement des relations avec la Mauritanie, pays extrêmement important pour l’Algérie, à tous points de vue.

    L’Algérie doit d’ailleurs suivre avec beaucoup d’attention les élections présidentielles en Mauritanie, prévues pour la fin juin. On ne le répétera jamais assez : gouverner c’est prévoir !

    Par Imane B.

    L’Est Républicain

    Allons En Mauritanie !

    #Algérie #Mauritanie #Maroc #Sahel #Mali #Niger #Tchad #BurkinaFaso


  • Affaire Pegasus : La justice belge enquête sur l’ingérence du Maroc

    Affaire Pegasus : La justice belge enquête sur l’ingérence du Maroc

    Etiquettes : Affaire Pegasus, ingérence, Maroc, Belgique, Parquet de Bruxelles, corruption, Marocgate, espionnage, Office central pour la répression de la corruption,

    En Belgique, le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire relative à de possibles ingérences marocaines dans ce pays. Ce sont les médias belges qui ont donné l’information citant le ministère public. D’après cette source, à partir d’un procès-verbal rédigé fin décembre, par l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête à l’information à la fin mars 2024.

    La méthode privilégiée par le régime marocain consistant à corrompre pour acheter des appuis à sa politique d’occupation coloniale du Sahara occidental et à mentir sur les réalités de cette colonie, la dernière en Afrique, récolte échec sur échec. Déjà, le 9 février 2023, le Maroc était à l’ordre du jour de la commission en charge de l’affaire d’espionnage Pegasus (logiciel d’espionnage mis au point par l’entreprise sioniste NSO Group) du Parlement européen. Un panel d’experts avait été invité à discuter du cas marocain lors de la réunion de la commission en charge de l’affaire Pegasus.

    En juillet 2021, l’opération d’espionnage à grande échelle par les services marocains, en coopération avec l’entité sioniste, via le logiciel Pegasus, avait été révélée par les médias. Une enquête coordonnée de plusieurs médias avait révélé une liste de plus de 50.000 noms d’individus susceptibles d’avoir été surveillés via Pegasus, notamment par le Maroc, l’un des pays ayant eu le plus recours à ce logiciel. Ces allégations ont déclenché des scandales et parfois des procédures judiciaires dans plusieurs pays, dont la création au Parlement européen d’une commission d’enquête spéciale.

    À ce propos, en Algérie, le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed avait ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire sur l’existence d’un système d’intelligence informatique d’écoute et d’espionnage ayant visé les intérêts de l’Algérie, mais aussi des citoyens et des personnalités algériennes.

    En outre, il y avait le scandale impliquant le Makhzen dans l’affaire de corruption de parlementaires européens. Il y a quelques années, les activités d’infiltration au sein d’institutions françaises menées par les services de renseignement marocains, avaient été confirmées par l’hebdomadaire Le Point qui avait cité le cas du Conseil français du Culte musulman (CFCM).

    D’après Le Point, un réseau lié aux services de renseignement du Makhzen visait à asseoir l’influence du Maroc sur de nombreuses mosquées françaises. Les pratiques illégales du Makhzen n’étonnent plus personne. Il suffit de savoir que le régime marocain de Mohamed VI est l’allié de l’entité sioniste dont les dirigeants et l’armée ont prouvé qu’ils sont dépourvus de toute éthique et de toute morale comme l’indiquent les vidéos de leurs crimes à Ghaza que les soldats sionistes ont eux-mêmes filmées pour s’en vanter.

    Il suffit également de rappeler que le Maroc a accepté le marchandage proposé par l’ex-président des États-Unis, Donald Trump, sur la reconnaissance la prétendue « marocanité » du Sahara occidental contre la signature par le royaume des accords d’Abrahams portant normalisation des relations avec l’entité sioniste.

    Tout le monde est au courant de la répression engagée par le roi Mohamed VI contre le peuple sahraoui qui réclame l’exercice de son droit à l’autodétermination qui lui est reconnu par l’ONU. On sait tout également des provocations du Makhzen contre l’Algérie, la dernière en date s’est déroulée sur la scène sportive, en principe dominée par l’éthique.

    L’Algérie est la cible du Maroc parce qu’elle soutient la juste cause des Sahraouis, tout comme elle soutient la cause palestinienne, qui sont toutes deux à caractère anticolonial. Dans son livre intitulé « Notre ami le roi», l’écrivain Gilles Perrault a décrit un royaume épouvantable avec des mœurs médiévales et une corruption sans limite permettant aux riches d’être toujours plus riches, tandis que les pauvres sont toujours plus pauvres.

    M’hamed Rebah

    Source : Le Courrier d’Algérie

    #Maroc #Belgique #Corruption #Espionnage #Pegasus #Marocgate

  • Le 77e Festival de Cannes – « Algeria is back »

    Le 77e Festival de Cannes – « Algeria is back »

    Etiquettes : 77e Festival de Cannes, Algérie, Cinéma, Kamel Daoud, Karim Moussaoui, Samir Toumi, Éditions Barzach,

    par Tewfik Hakem, de Cannes

    Comment espérer se faire une petite place dans le grand marché international de Cannes quand on n’a aucun film de retenu par les sélections du festival qui l’abrite ? Véritable casse-tête pour la délégation algérienne dépêchée sur la Croisette avec comme ordre de mission convaincre le monde que… «Algeria is back». Mission impossible ?

    Cela devait être le Festival de Cannes des Éditions Barzach, ils y croyaient fort et nous encore plus. Deux romans édités par leurs soins et adaptés au cinéma par des réalisateurs et des producteurs on ne peut plus «cannes-compatibles» étaient tout à fait prêts pour représenter l’Algérie dans ce grand rendez-vous des cinémas du monde. L’adaptation de «Meursault, contre-enquête» de Kamel Daoud par le réalisateur Malek Bensmaïl et «L’Effacement», de Samir Toumi, librement adapté et réalisé par Karim Moussaoui. Autrement dit le best-seller transfrontalier et le petit succès d’estime resté local, deux romans de deux écrivains algériens de la même génération mais très différents l’un de l’autre, qui résument assez bien l’esprit et l’éclectisme des éditeurs privés d’Alger.

    Finalement, aucun des deux films n’a été retenu, douche froide pour tout le monde ! Pour les deux cinéastes d’abord, mais aussi pour l’ensemble de la profession. Et grosse déception donc pour les éditeurs algériens qui comptaient profiter des retombées médiatiques de Cannes pour relancer les deux titres en librairie.

    C’est d’autant pas de chance pour les Éditions Barzach que cette année ils auraient pu rencontrer au Festival de Cannes leurs homologues français (même taille, même esprit et même importance), les Éditions POL, présents en sélection officielle avec pas moins de 3 films : «Limonov» (The Ballad of Eddie), d’après le récit de l’écrivain français Emmanuel Carrère, un film franco-italo-espagnol réalisé par le Russe en exil, Kirill Serebrennikov, «Le Roman du Jules» de Pierric Bailly, mis en scène par les frères Larrieux et «Miséricorde», d’Alain Guiraudie, adapté au cinéma par lui-même.

    L’équipe de Meursault, le film de Bensmaïl, et d’autres prétendants recalés pourront toujours dire qu’ils n’étaient pas prêts pour Cannes (version officielle), ou qu’ils n’ont jamais proposé leurs films aux différentes sélections, ou encore qu’ils préfèrent le réserver pour Venise, Béjaïa ou Katmandou, il n’y aura ni enquête, ni contre-enquête.

    Sélectionné en 2017 à Un Certain Regard pour son premier long-métrage « En attendant les hirondelles », Karim Moussaoui a, lui, exprimé publiquement sa déception de ne pas voir L’Effacement retenu par le Festival de Cannes cette année. L’explication qu’il esquisse est pour le moins intrigante. Qualifiant son second long-métrage «de risque créatif», il assume «qu’il faut savoir aussi oser et casser les règles que l’on a apprises et appliquées »; mais sans en dire plus à son interlocuteur Chawki Amari.

    Quelles sont les règles qu’il ne faudrait pas casser pour espérer une case à Cannes ? Plus globalement, pourquoi le festival a sélectionné Papicha et pas Houria de la très égale à elle-même Mounia Meddour ? Pourquoi Merzak Allouache, qui venait souvent à Cannes quand il faisait des films de temps en temps, n’est plus jamais revenu depuis qu’il enchaîne film après film ? Comment expliquer que le Festival de Cannes, qui a su chiper Abdelatif Kéchiche à son rival Venise, n’ait pas fait de même avec Tarik Teguia ?

    Y aurait-il un profil type du film algérien «sélectionnable» à Cannes ?

    Autant de questions qui vont sans doute animer les longues journées de la grosse délégation algérienne du ministère de la Culture, dépêchée à Cannes pour redonner vie au stand Algérie. Sans films algériens en compétition, comment susciter l’intérêt des professionnels et des médias du monde entier ? Certes, il y a un court-métrage d’un jeune Français d’origine algérienne dans la Quinzaine des Cinéastes et Rachid Bouchareb revient à Cannes pour la protection en plein air d’Indigènes, le film français que l’Algérie a co-produit et envoyé la représenter aux Oscars.

    «Algeria is back», tel est le slogan qu’affiche le pavillon Algérie. En anglais, et en gros caractères, et en arabe, mais pas en français, le message est limpide, le ministère de la Culture algérien ambitionne de s’adresser au monde mais sans le parapluie de l’ex-puissance coloniale. Pas moins de 30 personnalités sont attendues dans ce pavillon pour des rencontres et des master-classes, et Bachir Deraïs projettera dans ce cadre son film «Ben M’hidi» dans une salle du Palais.

    À noter une journée consacrée à la Palestine et à son cinéma et des intervenants venus de partout. Quelques exemples, la rencontre consacrée à l’Algérie et à ses lieux potentiels pour attirer les tournages internationaux, «Algeria land of shooting and feedback», modérée par Kamel Moussa Souig, réunira des personnalités aussi diverses que Fateh Rabia (président de l’Association des techniciens de l’audio-visuel), Nabil Hadji et Fayçal Sahbi (ministère de la Culture), le réalisateur Bachir Deraïs et le journaliste Chawki Amari.

    L’écrivaine Kaouther Adimi, révélée par les Éditions Barzach, participera avec Zoukikha Tahar et le réalisateur Malik Bensmaïl à la rencontre sur les adaptations des romans algériens au cinéma. Présent en compétition officielle, le réalisateur brésilien d’origine algérienne, Karim Aïnouz, donnera une master-classe et le lendemain, ce sera le tour du rappeur et comédien Sofiane Zermani de se prêter à l’exercice.

    On devrait aussi retrouver sur place les réalisateurs Rachid Benhadj, Yacine Bouaziz et Hassan Ferhani, ainsi que les comédiens Khaled Ben Aïssa, Lydia Larini, Zakaria Ramdan et Idir Benaïbouche. Si la présence de Sofiane Saïdi est confirmée pour une soirée raï, celle de Dj Snake ne l’est pas encore à l’heure où nous bouclons cet article sous une pluie insistante.

    Source : Le Quotidien d’Oran

    #Cannes #Festival #Cinéma #Algérie

  • The Guardian consacre un reportage détaillé sur le Festival international du film du Sahara occidental (FiSahara)

    The Guardian consacre un reportage détaillé sur le Festival international du film du Sahara occidental (FiSahara)

    Etiquettes : The Guardian, Festival international du film du Sahara occidental, FiSahara, Maroc, cinéma,réfugiés sahraouis,

    Le quotidien britannique « The Guardian » a consacré jeudi un article au Festival international du film du Sahara occidental (FiSahara). Nous reproduisons ci-après l’intégralité de l’article :

    L’art de la résistance : le festival du film du désert présente les histoires du peuple sahraoui

    Exilés de leur patrie depuis son occupation par le Maroc au milieu des années 70, près de 200.000 Sahraouis vivent dans des camps en Algérie. Désormais dans sa 18e année, le festival FiSahara est une fenêtre ouverte sur le monde.

    De l’extérieur, la tente d’Asria Mohamed dans un camp de réfugiés au sud-ouest de l’Algérie pourrait être prise pour une habitation nomade typique à quatre portes utilisée par les Sahraouis, les habitants du Sahara occidental, bien qu’elle soit de plus petite taille.

    À l’intérieur, cependant, une série de codes QR est attachée à 19 melhfas, des vêtements traditionnels portés par les femmes sahraouies, qui ont été cousus sur les murs intérieurs de la tente, formant une tapisserie colorée. Les visiteurs sont invités à scanner les codes QR pour plonger dans les histoires des femmes derrière chaque melhfa.

    Jaimitna (Notre Tente) est un projet artistique collaboratif, dirigé par Mohamed, pour mettre en lumière la situation des Sahraouis et de leur patrie sur la côte nord-ouest de l’Afrique, occupée par le Maroc depuis 1976, lorsque l’Espagne a mis fin à sa domination sur son dernier territoire étranger, connu sous le nom de « la dernière colonie d’Afrique ».

    « Vous approchez de Jaimitna et elle est faite d’un tissu coloré, et vous pensez ‘oh, c’est tellement beau.’ Mais ensuite, quand vous scannez les codes QR, vous obtenez les histoires d’horreur, » dit Mohamed.

    « J’ai demandé à 19 femmes défenseures des droits humains du territoire occupé de m’envoyer leurs melhfas, » explique-t-elle.

    « L’une des femmes, Zainabu Babi, m’a en fait envoyé une melhfa tachée de sang lorsqu’elle a été battue lors d’une manifestation. »

    Cousue à la main par deux femmes des camps de réfugiés, Jaimitna était au centre du festival international du film du Sahara, FiSahara, qui s’est tenu plus tôt ce mois-ci dans le camp d’Ausserd en Algérie. Le thème du festival de cette année était Jaimitna Fi Cinema (Notre tente au cinéma) : Résister, c’est gagner.

    Une tente, ou une jaima, est un symbole d’identité, d’espoir et de résistance pour le peuple sahraoui. Elle possède généralement quatre portes pour permettre de sortir dans la direction opposée lorsqu’une tempête de sable frappe.

    Près de 200 000 réfugiés sahraouis vivent en Algérie en raison de près de 50 ans de conflit. Chaque camp porte le nom des villes désertées en 1975.

    Le Maroc, qui a érigé une barrière de 1 700 miles (2 700 km) fortifiée avec des mines terrestres à travers le Sahara occidental pour arrêter les combattants de la guérilla, maintient une emprise serrée sur le territoire, bien que l’ONU ne reconnaisse pas sa revendication de souveraineté.

    FiSahara est le seul festival de cinéma organisé dans un camp de réfugiés et, bien que le cinéma soit au centre, il réunit des artistes de toutes disciplines et s’est développé en un événement culturel plus large. Ceux qui y assistent sont accueillis par des familles de réfugiés.

    Cette année, le film palestinien 200 Meters, réalisé par Ameen Nayfeh et produit par Ahmad al-Bazz, a remporté le prix du meilleur film du festival, le prix du Chameau Blanc. Il raconte l’histoire d’un homme qui vit de l’autre côté du mur de séparation israélien par rapport à sa famille en Cisjordanie. Lorsque son fils est renversé par une voiture, il doit traverser.

    Le deuxième prix du festival a été décerné à Insubmissive, un documentaire espagnol réalisé par Laura Dauden et Miguel Ángel Herrera sur les luttes des activistes féminines sahraouies, dont beaucoup vivent dans le territoire occupé.

    Parmi les autres films projetés, on compte DESERT PHOSfate – qui explore l’impact environnemental des phosphates et leur extraction illégale au Sahara occidental – par l’artiste, cinéaste et activiste climatique Mohamed Sleiman Labat, qui a fondé le Motif Art Studio.

    Situé dans le camp de réfugiés sahraoui de Smara, le studio a été entièrement construit à partir de matériaux de récupération.

    « Les questions de représentation personnelle et les Sahraouis réalisant des films sur eux-mêmes font partie des processus de décolonisation que nous traversons, » dit Labat, qui continue de vivre dans les camps de réfugiés.

    « Mon art n’est pas destiné au divertissement – c’est pour remettre en question notre perception, interroger le statu quo et souligner l’importance de donner de l’espace aux voix et aux récits sous-représentés. »

    Comme Labat, Mohamed utilise l’art pour sensibiliser les gens aux Sahraouis. « Jaimitna est comme une pièce de monnaie qui a deux faces. L’une de résilience et l’autre de souffrance, » dit-elle.

    « Bien que nous soyons des réfugiés touchés par le conflit, si vous venez dans les camps, vous voyez des gens danser et apprécier la vie. Lorsque vous lisez l’histoire de chaque femme, vous voyez de la souffrance, mais vous voyez aussi leur côté positif ; certaines d’entre elles sont maintenant écrivaines, certaines écrivent de la poésie.

    « Les Occidentaux ne montrent souvent que le côté victime des réfugiés, » dit-elle. « Je voulais montrer aussi notre force. »

    #SaharaOccidental #Maroc #FiSahara #Cinéma #réfugiéssahraouis

  • Le Premier ministre sénégalais critique les bases militaires françaises sur le territoire

    Le Premier ministre sénégalais critique les bases militaires françaises sur le territoire

    Etiquettes : Sénégal, Ousmane Sonko, Jean-Luc Mélenchon, bases militaires, France, Franc CFA, Bassirou Diomaye Faye,

    DAKAR, 16 mai (Reuters) – Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a évoqué jeudi la possibilité de fermer les bases militaires françaises dans le pays d’Afrique de l’Ouest lors d’un discours de grande envergure qui a également abordé la monnaie CFA adossée à l’euro, les accords pétroliers et gaziers, ainsi que les droits LGBTQ.

    Sonko, un politicien incendiaire qui a accédé au pouvoir lorsque son candidat présidentiel, Bassirou Diomaye Faye, a remporté une victoire décisive en mars, est connu pour critiquer la présence jugée excessive de la France dans son ancienne colonie.

    La France compte environ 350 soldats au Sénégal.

    « Plus de 60 ans après notre indépendance… nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l’armée française, par exemple, bénéficie encore de plusieurs bases militaires dans notre pays et sur l’impact de cette présence sur notre souveraineté nationale et notre autonomie stratégique », a déclaré Sonko lors d’une conférence conjointe avec le politicien français de gauche Jean-Luc Mélenchon dans la capitale Dakar.

    « Je réitère ici le désir du Sénégal d’avoir son propre contrôle, ce qui est incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères au Sénégal… De nombreux pays ont promis des accords de défense, mais cela ne justifie pas le fait qu’un tiers de la région de Dakar soit maintenant occupé par des garnisons étrangères. »

    Les voisins Mali, Burkina Faso et Niger ont expulsé les troupes françaises et se sont tournés vers la Russie pour les aider à lutter contre les insurrections djihadistes sur leur territoire.

    Ils se sont également éloignés du bloc ouest-africain CEDEAO – qui a condamné leurs coups d’État – et ont formé leur propre alliance d’États sahéliens.

    Mais Sonko a eu des mots amicaux pour eux jeudi.

    « Nous ne lâcherons pas nos frères au Sahel et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour renforcer les liens », a-t-il déclaré.

    Il a également affirmé que le Sénégal, qui partage la monnaie CFA adossée à l’euro avec sept pays, souhaiterait une monnaie flexible adossée à au moins deux devises pour aider à absorber les chocs et soutenir la compétitivité des exportations.

    Pendant la campagne électorale, Faye avait initialement promis d’abandonner le franc CFA, mais s’était ensuite rétracté.

    Sonko a réitéré les promesses de renégocier les contrats pétroliers et gaziers au Sénégal, où la production doit commencer cette année.

    Il a également appelé les pays occidentaux à faire preuve de « retenue, de respect, de réciprocité et de tolérance » sur les questions sociales, y compris les droits LGBTQ et l’égalité des genres.

    Il a déclaré que l’homosexualité avait toujours existé au Sénégal, mais que le pays l’avait « gérée » et continuerait à le faire selon ses réalités socioculturelles.
    « Le Sénégal et de nombreux autres pays africains ne peuvent accepter aucune vérité dans la légalisation de ce phénomène. »

    Reuters, 17/05/2024

    #Sénégal #France #Basemilitaires #OusmaneSonko #BassirouFaye #Mélenchon

  • Françafrique : Le Sénégal trace une nouvelle ère

    Françafrique : Le Sénégal trace une nouvelle ère

    Etiquettes : Françafrique, Sénégal, France, Bassirou Faye, Osmane Sonko, précarré, Afrique de l’Ouest,

    Depuis des décennies, les relations entre la France et le Sénégal ont évolué à travers diverses phases, allant de la coopération étroite à des tensions occasionnelles. Avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye, les autorités sénégalaises semblent s’engager dans un nouveau chapitre des relations franco-sénégalaises, dans un contexte marqué par des sentiments souverainistes croissants. Cependant, cette évolution suscite des interrogations quant à la nature future de la relation, notamment face aux défis contemporains tels que les mouvements anti-français et les tensions régionales.

    Au lendemain du scrutin du 25 mars 2024, Emmanuel Macron avait exprimé au président élu sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, sa « volonté de poursuivre et d’intensifier le partenariat entre le Sénégal et la France », lors de leur premier entretien téléphonique. Paris espère maintenir avec ce partenaire stratégique des relations solides, au moment où elle vient d’essuyer plusieurs revers dans la sous-région. La France a notamment dû rompre toute coopération militaire avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

    Selon nos informations, le Président Bassirou Diomaye Faye va effectuer sa 1ere visite officielle en France le Lundi 20 juin. Avec le président français, ils auront l’occasion de discuter des nouveaux termes des relations que le président nouvellement élu entend construire avec la Métropole.

    Dans la mesure où, les discours souverainistes des leaders du Pastef et les positions très critiques de son aile dure, le mouvement Frapp/France dégage, ont entraîné une certaine méfiance vis-à-vis des nouvelles autorités et la France.

    Ousmane Sonko, l’actuel Premier ministre, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, est considéré depuis longtemps comme l’une des voix les plus critiques d’Afrique de l’Ouest à l’égard de l’ancienne puissance coloniale. Même s’il a récemment tenté de prendre ses distances vis-à-vis de la propagande anti-française.

    Pour rappel, la poussée du sentiment anti-français dans les rues de Dakar, où plusieurs entreprises hexagonales avaient été prises pour cible lors des manifestations de mars 2021 et juin 2023, est toujours fraîche dans la mémoire des citoyens français et sénégalais.

    Elu en mars, le président Diomaye Faye ne va fouler le perron de l’Élysée que 3 mois plus tard. Ce premier déplacement à l’extérieur du continent sera très scruté. En effet, les chefs d’État du jadis pré carré français en Afrique avaient pris comme tradition de dédier leur premier déplacement international en France pour chercher l’onction de Paris avant toute tournée internationale.

    La France continue de choyer le Sénégal

    Pour la France, le Sénégal reste le partenaire traditionnel et stratégique en Afrique de l’Ouest, réputé pour sa stabilité démocratique et qui n’a jusqu’à présent pas été gagné par la contagion jihadiste. ‘’La vitalité [de notre relation] est très forte, affirmait le député Bruno Fuchs, vice-président du Groupe d’amitié France-Sénégal à l’Assemblée nationale en 2022, dans les colonnes de ‘’Jeune Afrique’’. Notre histoire commune est ancienne. Et, en Afrique, le Sénégal reste une référence en matière de respect des institutions et de vie démocratique’’.

    De l’esclavage en passant par le néocolonialisme et la colonisation, les liens entre l’Hexagone et le Sénégal ont connu des trajectoires en dents-de-scie. Cette coopération non linéaire est confirmée par le Dr Cheikh Guèye qui s’intéresse aux relations France-Sénégal.

    ‘’D’une part, elles ont une profondeur historique très importante avec la colonisation et la période postindépendance qui a vu ces relations s’inscrire dans une continuité faite d’hégémonie économique et culturelle multiforme qui se poursuit jusqu’en 2024. Mais depuis quelques années, les termes de cette relation et leur contenu sont très contestés en Afrique francophone en général et au Sénégal en particulier. Sonko et Diomaye incarnent cette nouvelle conscience portée par les jeunesses africaines qui revendiquent une relation de rupture, plus égalitaire et c’est cette ligne qui semble avoir pris le pouvoir le 24 mars 2024’’.

    Sous ce rapport, il met en garde ceux qui critiquent cette visite de Mélenchon : ‘’Certains pensent effectivement qu’une visite de Mélenchon si tôt, quelques semaines seulement après l’avènement de Pastef au pouvoir, peut signifier une nouvelle soumission au chef des Insoumis français. Mais moi je pense que la mouvance politique doit trouver des alliances en Europe autant qu’en Afrique, après avoir gagné au Sénégal.’’

    Sous l’ère Macky Sall, les relations entre Paris et Dakar sont restées au beau fixe

    Pays colonisateur du Sénégal qui a pris son indépendance en 1960 après une lutte de plusieurs années de décolonisation pacifique, pour autant, les deux pays ont gardé des relations intactes, contrairement à d’autres colonies comme l’Algérie dont la rupture avec la France est toujours d’actualité.

    De Senghor (1960-1980) à Diouf (1981-2000), les relations sont restées amicales. Cependant, Wade avait tenté de contourner l’Élysée dans la diversification des partenaires traditionnels. Son discours d’ouverture et mondialiste l’avait conduit à échanger avec Téhéran, Pékin, Taipei…

    En 2010, le président Wade avait critiqué la décision de Paris de fermer sa base militaire à Dakar. Sous l’ère Macky Sall, les relations entre Paris et Dakar sont restées au beau fixe. Macky Sall était très décrié pour son alignement sur les intérêts de la France, à l’exception de la résolution sur le conflit en Ukraine où il s’était abstenu en mars 2024.

    Depuis l’arrivée au pouvoir de Diomaye en mars 2024, c’est une nouvelle histoire qui se dessine. Sous cet angle, le chercheur Cheikh Guèye préconise de nouvelles bases de coopération. ‘’Nous avons besoin de réinventer notre relation avec la France avec des objectifs tournés vers nos propres intérêts et nos propres principes. Nous avons quand même réussi à diversifier nos partenariats, depuis une vingtaine d’années et sommes sortis de l’extrême dépendance qui nous caractérisait dans les années 70 et 80. La France déclare depuis quelques années vouloir tourner la page de sa posture injuste et condescendante avec nos pays, mais je doute qu’elle sache faire autre chose que cela et je ne suis pas sûr qu’elle le veuille vraiment’’, interpelle l’initiateur du Rapport alternatif sur l’Afrique (Rasa).

    Dr Cheikh Guèye : ‘’Il va falloir assumer la rupture et les nouvelles amitiés plus conformes à nos intérêts.’’

    Dans ce contexte de visite de Mélenchon, une première d’une personnalité politique française, si certains observateurs pensent que le Sénégal a pris la bonne voie en incarnant une relation d’égal à égal, d’autres souhaitent préserver les acquis traditionnels.

    Pour le Dr Cheikh Guèye, ‘’il va falloir assumer la rupture et les nouvelles amitiés plus conformes à nos intérêts et plus à même d’influer sur le nouvel agenda que la mouvance souverainiste africaine veut imprimer dans nos relations avec les autres. Je ne pense pas qu’on ira vers un isolement du Sénégal, parce que le parti au pouvoir a rencontré un homme politique français, fût-il Mélenchon. Les relations entre les pays sont beaucoup plus complexes que cela. Je ne pense pas que nous soyons dans une configuration de pays comme le Venezuela ou la Bolivie qui ont été isolés à un moment donné, parce qu’il rejetait l’ordre international’’.

    L’Élysée est consciente que le pré carré colonial n’existe plus et elle a perdu son influence dans le giron subsaharien et au-delà, face à la rude concurrence de puissances économiques comme la Russie, la Turquie et la Chine.

    Par conséquent, le sentiment anti-français en Afrique subsaharienne a pris de l’ampleur ces dernières années, illustrant une complexité croissante dans les relations entre Paris et ses anciennes colonies. Ce phénomène, bien que variable d’un pays à l’autre, est souvent alimenté par un mélange de griefs historiques, de frustrations économiques et de dynamiques politiques contemporaines.

    Source : Enquête Plus

    #Sénégal #France #Françafrique #OusmaneSonko #BassirouFaye

  • Un pays de l’UE en a marre des tomates du Maroc

    Un pays de l’UE en a marre des tomates du Maroc

    Etiquettes : Union Européenne, UE, tomates, Maroc, France, agriculteurs européens,

    Nouveau coup d’arrêt pour un produit agroalimentaire d’exportation en provenance du Maroc. Le secteur d’un autre pays de l’Union Européenne a dit stop à une situation qu’ils considèrent scandaleuse et aggravée, coïncidant avec un moment particulièrement précieux pour les producteurs.

    Il s’agit de l’importation du célèbre tomate cerise, une variété connue pour sa taille plus petite que celle des autres tomates, qui est produite alors que dans un des grands pays européens producteurs se développe le pic de la campagne.

    En ce sens, les plaintes viennent de France, où des membres du groupe Légumes de France ont surpris avec des actions d’étiquetage de tomates marocaines dans les grandes surfaces commerciales du territoire français, dans le but de mettre en évidence la provenance de ces tomates contre lesquelles « il est impossible de rivaliser », selon le média spécialisé Fresh Plaza.

    « La production française est suffisante pour satisfaire la demande, mais… »

    De même, l’objectif de cette action était clair : « Dénoncer les importations massives de tomates cerises marocaines en période de production française, mettre en avant les barrières douanières inexistantes dans le cadre de l’accord agricole UE/Maroc et, enfin, sensibiliser sur l’étiquetage de l’origine sur les étalages, illisible pour le consommateur. »

    Parmi les principales critiques, celle formulée par AOPn Tomates et Concombres de France se démarque : « Entre 2014 et 2023, le volume de tomates marocaines importées dans l’UE est passé de 345 000 tonnes à près de 492 000 tonnes, une augmentation de plus de 40 % ». Ils déplorent que « la production marocaine de tomates, historiquement des tomates rondes, se soit spécialisée dans les tomates cerises produites les 12 mois de l’année et destinées principalement à l’exportation ».

    Ainsi, ils dénoncent l’effet que cela génère dans le secteur de la distribution et de la vente. « La production française de tomates cerises est actuellement suffisante pour satisfaire la demande des consommateurs, mais elle se heurte à la décision délibérée des marques de grande distribution de remplacer les tomates françaises par des tomates marocaines », assurent-ils.

    Source : MSN, 17/05/2024

    #Maroc #France #UE #Tomates