Enjeux de la Première Conférence Ministérielle Russie-Afrique

Plusieurs gouvernements africains ont commencé à se détourner de leurs alliés occidentaux traditionnels pour se tourner vers la Russie

Le 9 novembre 2024, la Russie a ouvert à Sotchi la première Conférence ministérielle du Forum de Partenariat Russie-Afrique, visant à approfondir les relations avec les nations africaines et à contrer la perception d’isolement causée par les sanctions occidentales.

La Russie accueille des ministres africains pour renforcer les liens

La conférence a rassemblé 1500 participants, dont plus de 40 ministres représentant les Affaires étrangères, l’Économie, la Santé, le Développement numérique et l’Éducation de divers pays africains. Parmi les nations présentes figuraient l’Algérie, l’Angola, le Nigeria, l’Éthiopie, l’Ouganda, et d’autres.

Des représentants de haut rang de l’Union africaine et des organisations d’intégration régionale ont également participé, aux côtés de personnalités du monde des affaires, des finances, de l’académie et des médias, venus de Russie et d’Afrique. L’événement a proposé 19 tables rondes axées sur la coopération en matière de sécurité, d’économie, de développement des compétences, de gouvernance numérique, de soins de santé, et de formation diplomatique.

Russie-Afrique : Expansion des relations politiques et commerciales

S’appuyant sur le sommet Russie-Afrique tenu l’été dernier, la conférence ministérielle souligne l’engagement du président Vladimir Poutine à renforcer les relations politiques et économiques avec l’Afrique. Anton Kobyakov, conseiller de Poutine, a précisé que cette conférence ministérielle de deux jours, impliquant des dirigeants gouvernementaux et des figures économiques des deux continents, se tiendra périodiquement sous ce format.

Kobyakov a déclaré : « Nous avons établi des commissions bilatérales intergouvernementales sur le commerce, la coopération économique et scientifique-technique avec de nombreux pays africains. » Il a ajouté : « Cet événement renforce nos accords et marque un nouveau chapitre historique de l’histoire moderne. »

« Renforcer les liens économiques avec la Russie et avec les nations du ‘monde majoritaire’ pourrait bouleverser de manière significative l’équilibre économique et politique vis-à-vis des pays occidentaux, au profit des Africains. La prochaine décennie verra une concurrence acharnée pour l’Afrique, alors que les nations s’attaquent à l’héritage du colonialisme », a souligné Kobyakov.

Situation des pays de l’Afrique orientale et australe (ESA) avec la Russie

Plusieurs gouvernements africains ont commencé à se détourner de leurs alliés occidentaux traditionnels pour se tourner vers la Russie en quête de soutien. Lors de la conférence, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Karamoko Jean-Marie Traoré, a déclaré que la Russie est un partenaire international plus approprié que l’ancienne puissance coloniale française.

Ce sentiment a été partagé par le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, qui a mis en contraste le partenariat « sincère » du Kremlin avec les relations « néocoloniales » entretenues par les puissances occidentales. Outre la collaboration militaire, le Mali explore des projets communs avec la Russie dans les secteurs de l’énergie, des télécommunications, de la technologie et des mines.

Les entreprises russes collaborent activement avec les gouvernements sahéliens et des partenaires privés dans ces domaines pour apporter des solutions aux défis locaux pressants, les deux parties s’engageant à accélérer les efforts pour des résultats rapides.

Le soutien de la Russie au développement nucléaire en Afrique

Le Rwanda, pays entretenant des liens étroits avec le Royaume-Uni et l’Occident, fait partie des nations africaines ayant signé des accords avec Moscou pour soutenir le développement de l’énergie nucléaire.

Olivier Nduhungirehe, ministre des Affaires étrangères du Rwanda, présent à la conférence de Sotchi, a mentionné à l’AFP que des centaines d’étudiants rwandais ont été diplômés d’universités russes, y compris dans des spécialités en sciences nucléaires. « Nous visons à former plusieurs professionnels scientifiques hautement spécialisés dans ce domaine », a-t-il ajouté.

Source : Capmad, 14/11/2024

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