Envoyé de l’ONU propose la partition du Sahara occidental

De Mistura a qualifié l'idée de digne d'être envisagée pour résoudre le conflit du Sahara Occidental. Il a indiqué que certains pays impliqués « ont exprimé un certain intérêt », bien que ni le Maroc ni le Polisario n’aient montré « aucun signe de volonté d'explorer cette option davantage ».

NATIONS UNIES (AP) — L’envoyé de l’ONU au Sahara occidental a suggéré de diviser le territoire entre le Maroc et le Front Polisario pro-indépendance comme moyen de régler le conflit qui dure depuis des décennies.

NATIONS UNIES (AP) — L’envoyé de l’ONU au Sahara occidental a suggéré de diviser le territoire entre le Maroc et le Front Polisario pro-indépendance comme moyen de régler le conflit qui dure depuis des décennies.

Staffan de Mistura a proposé la partition comme un moyen potentiel de satisfaire les deux parties et de donner aux résidents la possibilité de décider sous quelle autorité ils souhaitent vivre, selon un exposé présenté lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU mercredi, obtenu par l’Associated Press.

« Une telle option pourrait permettre d’une part la création d’un État indépendant dans la partie sud, et d’autre part l’intégration du reste du territoire en tant que partie du Maroc, avec sa souveraineté reconnue internationalement », a-t-il déclaré.

L’idée de la partition n’est pas nouvelle. Dans un accord jamais mis en œuvre, la Mauritanie avait cédé la partie sud du Sahara occidental au Polisario lorsqu’elle s’était retirée en 1979. L’ancien envoyé James Baker avait évoqué la partition il y a plus de vingt ans.

De Mistura a qualifié l’idée de digne d’être envisagée. Il a indiqué que certains pays impliqués « ont exprimé un certain intérêt », bien que ni le Maroc ni le Polisario n’aient montré « aucun signe de volonté d’explorer cette option davantage ».

Une partition selon des lignes historiques placerait Laayoune — la plus grande ville du territoire disputé — au nord, et Dakhla — la deuxième plus grande — au sud. Bien que cela pourrait permettre à la fois une autonomie marocaine sur une partie du territoire et l’indépendance sahraouie, cela ne satisfait aucune des conditions de longue date des deux parties. La position du Maroc est de ne pas négocier sur la souveraineté du territoire disputé, tandis que celle du Polisario est de réclamer l’autodétermination par un référendum.

Les représentants du Maroc et du Polisario n’ont pas répondu aux questions concernant la proposition de De Mistura.

Les Nations Unies tentent de résoudre le différend territorial depuis les années 1970 et ont aidé à négocier un règlement en 1991 qui prévoyait un processus de paix progressif incluant un cessez-le-feu et la mise en place d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, chargée d’organiser un vote éventuel sur le statut futur de l’ancienne colonie espagnole.

Les négociations n’ont pas abouti sous les différents envoyés de l’ONU qui ont précédé De Mistura. Lors de son exposé de mercredi, le diplomate italien a déclaré qu’il prévoyait de continuer à poursuivre des progrès pendant six mois supplémentaires avant de revenir pour des consultations l’année prochaine.

L’absence de progrès, a-t-il déclaré, « pourrait légitimement soulever des questions quant aux modalités futures de la facilitation du processus politique par les Nations Unies au Sahara occidental » et l’amener à suggérer au Conseil de sécurité de réévaluer « s’il existe un espace et une volonté pour que nous soyons encore utiles ».

Le Sahara occidental est une région du nord-ouest de l’Afrique que les Nations Unies considèrent comme un territoire « non autonome » depuis 1963, lorsqu’il était une colonie espagnole, et considèrent le Polisario comme le représentant légitime du peuple sahraoui. Le Maroc contrôle la majorité de cette région riche en phosphates et la considère comme ses « provinces du Sud », tandis que le Polisario se considère comme un gouvernement en exil et opère depuis des camps de réfugiés dans le sud-ouest de l’Algérie.

Face aux questions sur les voies vers la paix, le Polisario s’est retiré du cessez-le-feu en 2020. Des « hostilités de faible intensité » se sont depuis ensuivies. Avec le processus de l’ONU au point mort, les alliés du Maroc — dont les États-Unis, la France et l’Espagne — ont de plus en plus manifesté publiquement leur soutien au plan d’autonomie de 2006 proposé par le pays, qui n’offre pas l’indépendance au territoire disputé.

Associated Press, 17 octobre 2024

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