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Dans quelle mesure un accord préférentiel avec l’UEMOA permettrait aux investisseurs internationaux d’utiliser le Maroc comme plateforme de réexportation vers l’Afrique ?
I. L’Accord Préférentiel ente le Maroc et l’UEMOA :
Conscient de l’importance du marché de la zone UEMOA en termes stratégique, économique et commercial, le Maroc s’est engagé dans la voie du renforcement et de la diversification de ses relations économiques avec les pays de cette région, au niveau bilatéral ainsi que dans le cadre des instances et de regroupement économique régional.
Le projet d’Accord Commercial et d’Investissement (ACI) entre le Maroc et l’UEMOA s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations commerciales et de partenariat économique entre les deux parties et le renforcement de la coopération sud-sud.
Le Maroc a paraphé avec l’UEMOA le projet d’Accord commercial et d’investissement en 2008, à l’issue de neuf rounds de négociations lancées depuis 2000. Ce projet d’ACI est en instance de signature, pour qu’il soit ratifié, en vue de son entrée en vigueur.
Ce projet d’accord porte sur l’échange de préférences tarifaires dans le cadre de listes de produits. Il prévoit des préférences tarifaires permettant l’amélioration de l’accès aux deux marchés respectifs. Il comporte également des dispositions visant la levée des barrières non tarifaires qui entravent les échanges.
Le projet d’accord prévoit également des dispositions visant l’encouragement et la protection des investissements entre le Maroc et les pays de l’UEMOA.
Exonération totale des droits et taxes pour une liste de produits industriels de l’UEMOA ;
Réduction de 50% des dits droits pour les produits industriels marocains ;
Réduction de 50% des droits de douane et taxes pour une liste de produits agricoles provenant de la région.
Réduction de 40% pour une liste de produits agricoles marocains ;
Dispositions visant l’encouragement et la protection des investissements entre le Maroc et les pays de l’UEMOA;
Concrétisation d’une vraie intégration économique entre le Maroc et ces pays.
Accès à un marché en expansion et de 80 millions de consommateurs.
Accès à l’exploitation des richesses naturelles abondantes dans la région ;
Cette asymétrie au détriment du Maroc sera compensée par l’intérêt, à long terme, du Royaume pour ce marché porteur qui représente près de 13,19% de nos échanges commerciaux avec l’Afrique et 36,59% avec l’Afrique subsaharienne en 2013.
II. Coopération économique entre le Maroc et l’UEOMA
i. Echanges commerciaux
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’UEOMA ont enregistré une valeur de 4,69 MM DH en 2013, soit 13,19% du volume total des échanges avec l’Afrique;
Les importations ont atteint 346,93 M DH, soit une part de 0,09 % dans le total des importations. Celles-ci ont enregistré une évolution moyenne annuelle de -3,5 % entre 2009 et 2013
Quant aux exportations, elles ont enregistré 4344,93 M DH, soit 2,35 % du total des exportations. Celles-ci ont enregistré une évolution moyenne annuelle de 28,15 % entre 2009 et 2013 ;
La balance commerciale est ainsi caractérisée par un excèdent en faveur du Maroc, enregistrant un montant de 3,99 MM DH ; avec un taux de couverture des importations par les exportations de 1252%;
L’UEMOA a occupé le 1ème rang en tant que partenaire économique du Maroc en Afrique subsaharienne avec 42% des exportations et 13,83% des importations avec cette région de l’Afrique.
ii. Investissements directs étrangers marocains aux pays de l’UEMOA:
Le Maroc est le premier pays africain investisseur dans cette zone ;
Entre 2009 et 2013, le flux des IDE a connu une croissance annuelle moyenne de 94,85 % ;
Les IDE marocains concernent différents secteurs, notamment les télécommunications, les BTP, banques, les ciments, l’énergie, la métallurgie, le commerce, les services, les produits pharmaceutiques, le tourisme….
III. L’impact de la signature de l’ACI sur l’utilisation du Maroc comme plateforme de réexportation vers l’Afrique :
L’actuel essor des relations économiques et commerciales entre le Maroc et les pays de l’UEMOA procède d’une stratégie renouvelée de la politique africaine du Royaume. L’analyse des données du commerce et de l’investissement portant sur les cinq dernières années indiquent :
-L’amélioration du positionnement des produits marocains sur le marché de l’UEMOA;
-Une amélioration importante tant au niveau des volumes et valeurs des exportations que concernant la composition des produits exportés ;
-L’évolution relativement faible des importations ;
-L’augmentation de l’excédent de la balance commerciale ;
-Les Investissements des opérateurs économiques marocains en UEMOA ont dépassé la barre du milliard de dirhams, pour constituer plus de 40,63% du total des investissements marocains sur les marchés à l’étranger ;
L’UEMOA est la première destination de l’investissement direct du Maroc sur le continent.
Sachant que la structure des échanges commerciaux entre le Maroc et l’UEMOA reste peu diversifiée, la question de l’offre exportable des entreprises marocaines pour cette région peut être posée.
Néanmoins, les politiques sectorielles de diversification de l’offre exportable marocaine par le biais du positionnement du pays dans de nouvelles niches de production à forte valeur ajoutée (l’automobile, l’offshoring, l’électronique, l’agroalimentaire, l’aéronautique) ont constitué un facteur d’attractivité des investisseurs étrangers pour s’implanter au Maroc et produire dans les différents secteurs précités. Elles ont également contribué à l’enrichissement de l’offre exportable du Maroc pour cette destination. Elles constituent un potentiel considérable susceptible de booster les exportations marocaines en Afrique.
La question de la compétitivité est également posée ; c’est ainsi que toute promotion sur la région de l’UEMOA doit prendre en compte non seulement la compétitivité locale des pays ciblés, mais également les politiques de commercialisation pratiquées par les concurrents du Maroc ; la Chine, le Brésil, l’Inde, la Turquie, ont pu s’accaparer de parts de marché par l’effet prix, en offrant des produits à bas prix par rapport aux prix d’exportation du Maroc.
A cet égard, la conclusion d’un Accord avec l’UEMOA, prenant en considération les nouvelles mesures qui ont été prises dans le cadre de l’unification de leur tarif extérieur Commun avec la CEDEAO, permettrait le renforcement de la compétitivité des produits marocains, le développement des parts de marchés déjà existantes ainsi que la pénétration des marchés pour de nouveaux produits avec les pays de l’Afrique de l’Ouest.
Elle encouragera davantage les investisseurs étrangers à choisir le Maroc comme plateforme pour s’y implanter et exporter vers l’Afrique.
IV. Principaux défis en matière logistique à relever pour stimuler la compétitivité de la production industrielle marocaine à destination de l’Afrique:
Le secteur de la logistique est considéré aujourd’hui un des leviers d’amélioration de la compétitivité du produit industriel marocain.
Ce secteur est confronté à des défis qui entravent la stimulation de la compétitivité de la production industrielle marocaine à destination de l’Afrique à savoir:
i. Niveau national :
L’absence, aujourd’hui, de grands groupes de logistique intégrée couplée à la granularité des transporteurs ;
Le manque du suivi et de la mesure du niveau d’efficacité et de performance des services logistiques ;
La mise en œuvre de la nouvelle stratégie logistique constitue un défi majeur eu égard à la multiplicité des acteurs et des domaines de compétences institutionnels qu’elle fait intervenir (administrations, collectivités locales, opérateurs économiques, partenaires institutionnels) et aux enjeux clés autour d’un programme lourd de développement des plateformes logistiques à gérer ;
La mise en place d’une logistique intégrée en amont et en aval répondant aux meilleurs standards internationaux ;
Le développement d’une offre logistique destinée au traitement des biens industriels au sein des plateformes « distribution et sous-traitance logistique ».
L’Elargissement des zones d’activités logistiques ;
L’absence d’offre professionnelle: parc inadapté entraînant la dégradation des produits transportés, faibles compétences et ressources humaines peu formées, peu d’offre de services logistiques intégrés de bout en bout, au delà du stockage.
Faibles infrastructures de connectivité nécessaires pour exporter efficacement vers les différents pays africains ;
ii. Au niveau de l’Afrique :
Absence d’infrastructure développée de transport intra-africain ;
Nécessité de la libéralisation du secteur de transport et logistique dans certains pays africains pour participer au développement des infrastructures de transport, dans lesquelles le secteur public joue un rôle majeur ;
Flottes maritime et aérienne insuffisante ;
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