Les forces américaines et marocaines testent la guerre électronique avancée lors d’un exercice conjoint

Environ 300 soldats des forces militaires du Royaume-Uni, d'Allemagne, du Maroc et des États-Unis participent à ces exercices, ainsi que des observateurs militaires d'Italie et de République tchèque.

Etiquettes : Etats-Unis, Maroc, guerre électronique, exercice conjoint, Agadir, Arcane Thunder 24,

Du 5 au 16 août 2024, des troupes américaines et marocaines participent à un exercice crucial près d’Agadir, au Maroc, pour tester de nouvelles technologies et tactiques de guerre électronique. Cet effort conjoint, faisant partie des manœuvres « Arcane Thunder 24 », s’inscrit dans une initiative plus large visant à restaurer et améliorer les capacités militaires largement démantelées après la guerre froide. L’exercice utilise des outils de haute technologie, y compris des ballons haute altitude et divers types de drones, pour localiser et neutraliser les radars ennemis et les émetteurs radio.

La 2e Brigade d’Opérations Multi-Domaines (MDTF) de l’Armée américaine, en particulier la 2e Bataillon des Effets Multi-Domaines, est au cœur de cet exercice. Le bataillon s’exerce à détecter et localiser les positions des cibles ennemies potentielles, qui peuvent ensuite être brouillées ou détruites, soit temporairement à l’aide de brouilleurs transportés par drones, soit de manière permanente avec des drones létaux. Alternativement, les coordonnées peuvent être transmises aux lanceurs de missiles à longue portée du MDTF pour des frappes ciblées. Cette capacité est la fonction principale du Bataillon des Effets Multi-Domaines, qui combine des drones aériens avancés, des logiciels de cybersécurité et des flux satellitaires pour mener des missions de reconnaissance multi-domaines.

Cet exercice binational en cours marque la première fois que les manœuvres « Arcane Thunder » se déroulent en Afrique, après une session précédente en Roumanie l’année dernière. Environ 300 soldats des forces militaires du Royaume-Uni, d’Allemagne, du Maroc et des États-Unis participent à ces exercices, ainsi que des observateurs militaires d’Italie et de République tchèque. L’intégration des forces marocaines dans cet exercice souligne la collaboration militaire croissante entre le Maroc et ses alliés.

Les exercices impliquent l’utilisation d’un mélange d’aérostats en tension, de divers drones et même de navires de surface sans pilote de la Task Force 66 de la Marine pour effectuer des balayages de grande envergure et localiser les signaux ennemis. Ces technologies permettent aux forces de pratiquer la détection et la neutralisation des radars et des émetteurs sans fil ennemis, une compétence cruciale dans la guerre moderne. Les experts militaires soulignent l’importance de la guerre électronique pour obtenir un avantage stratégique, car elle fournit des informations précises sur les positions et les capacités ennemies.

Les drones déployés lors de l’exercice incluent le Kraus Hamadi Aerospace K-1000, un mini-avion solaire capable de rester en vol pendant plusieurs jours, et le Shield AI V-BAT, qui peut décoller et atterrir verticalement, offrant ainsi une flexibilité de déploiement. De plus, l’exercice utilise des produits issus de l’initiative des Effets Lancés de l’Armée, notamment l’ALTIUS 700, un drone de moyenne portée équipé de capteurs, de brouilleurs ou d’une tête explosive.

Malgré ces avancées, l’Armée attend encore le déploiement de brouilleurs longue portée et haute puissance, qui devraient entrer en service en 2026. Une grande partie de l’équipement utilisé lors de l’exercice provient de prototypes et d’offres expérimentales de partenaires industriels, plutôt que d’achats à grande échelle formels. L’exercice offre une occasion cruciale pour le bataillon de tester cet équipement, de fournir des retours et d’influencer les futurs programmes d’acquisition et de développement de l’Armée.

Cet exercice est l’une des activités militaires les plus significatives organisées par le Maroc, aux côtés des exercices annuels African Lion, qui se déroulent dans le Royaume depuis deux décennies. Les manœuvres African Lion sont les plus grands exercices militaires organisés sur le continent africain, avec la participation des armées de nombreux pays. Les observateurs notent que le Maroc a de plus en plus impliqué ses forces dans de nombreux exercices militaires à l’étranger et continue d’accueillir d’importantes manœuvres militaires internationales sur son territoire, s’inscrivant dans une stratégie globale de modernisation de son arsenal militaire.

Source : Army Recognition, 12/08/2024

#Maroc #EtatsUnis #Guerreélectronique

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