L’Espagne pourrait porter plainte contre l’Algérie

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L’Espagne analyse la possibilité de dénoncer l’Algérie devant l’Union européenne.
A priori, la base sur laquelle l’Espagne pourrait fonder sa plainte contre l’Algérie pourrait se trouver dans le chapitre 1 du titre IV sur les « Paiements courants et mouvements de capitaux ».

Le gouvernement analyse les implications de la décision de l’Algérie de geler les opérations de commerce extérieur en provenance et à destination de l’Espagne pour voir s’il peut dénoncer le pays du Maghreb devant l’UE pour non-respect de l’accord entre l’UE-27 et Alger.

Le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a indiqué ce jeudi que « les implications de cette mesure sont en train d’être analysées exactement, la portée pratique, tant au niveau national qu’européen », en référence à l’accord entre l’UE et l’Algérie.

Une fois cette analyse terminée, a déclaré le ministre, le gouvernement sera en mesure de « donner la réponse appropriée ». Une réponse, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, qui sera « calme et constructive, mais aussi ferme dans la défense des intérêts de l’Espagne et des entreprises espagnoles ».

En fonction du résultat, l’une des options dont dispose le gouvernement serait de dénoncer l’Algérie devant l’UE pour non-respect de l’accord d’association entré en vigueur en 2005, bien que les sources gouvernementales consultées par Europa Press aient souligné qu' »il ne faut pas anticiper les événements ».

BASE D’UNE PLAINTE

La base sur laquelle, a priori, l’Espagne pourrait s’appuyer pour dénoncer l’Algérie serait le chapitre 1 du titre IV sur  » les paiements courants et les mouvements de capitaux « . L’article 38 stipule que « les parties s’engagent à faire autorité, dans une monnaie librement convertible, pour tous les paiements courants relatifs à des transactions courantes ».

L’article 40 prévoit quelques exceptions à cette règle. Il stipule que si un ou plusieurs États membres de l’UE ou l’Algérie « risquent de faire face à de graves difficultés de balance des paiements », alors l’UE ou l’Algérie, selon le cas, peut « adopter des mesures restrictives sur les transactions courantes pour une période limitée, qui ne peut excéder la mesure strictement nécessaire pour remédier à la situation de la balance des paiements ».

Dans ces circonstances, l’UE ou l’Algérie, selon le cas, doit « informer immédiatement l’autre partie et lui soumettre dans les meilleurs délais un calendrier pour la suppression de ces mesures ».

En outre, en cas de divergence entre les parties sur la mise en œuvre et l’interprétation de l’accord, l’UE et l’Algérie peuvent se référer au Conseil d’association prévu par le texte, qui peut tenter de régler le différend « par voie de décision », à laquelle les parties doivent se conformer, comme indiqué à l’article 100.

Si une décision ne peut être prise, chaque partie peut notifier la désignation d’un arbitre à l’autre partie, qui doit à son tour désigner le sien dans un délai de deux mois, tandis que le Conseil d’association désigne un tiers. À eux trois, ils devraient prendre une décision à la majorité, à laquelle les parties seraient tenues de se conformer.

L’UE A DÉJÀ UN LITIGE EN COURS

En 2020, l’Union européenne a déjà utilisé le cadre offert par l’accord d’association pour tenter de résoudre un différend avec l’Algérie, qui remonte à 2015, année depuis laquelle l’Algérie impose des restrictions aux importations européennes pour un montant de 1,5 milliard d’euros.

Parmi les mesures que l’UE conteste dans le cadre de la procédure de règlement des différends prévue par cet accord figure un veto sur les importations de voitures et de véhicules ainsi que des hausses tarifaires, selon des sources européennes qui l’ont indiqué à Europa Press, qui précise toutefois qu’il n’y a pas eu de « progrès » significatif depuis deux ans que le processus est activé.

Traditionnellement, l’Union européenne – qui représente les Vingt-sept sur les questions commerciales au niveau international – s’adresse à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) lorsque des frictions apparaissent avec des pays tiers, comme cela s’est produit lorsqu’elle a dénoncé la Chine pour les restrictions imposées à la Lituanie, mais dans ce cas, ce n’est pas un scénario possible car l’Algérie n’est pas membre de cet organe d’arbitrage multilatéral.

COPE, 09/06/2022

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