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Les peuples africains, comme dans le reste du monde, commémorent aujourd’hui la Journée mondiale de l’Afrique, qui commémore la signature des accords de l’OUA en 1963, symbole du combat de tout le continent africain pour la libération, le développement et le progrès économique et social, la valorisation et l’exploitation de la richesse culturelle africaine. Qu’en est-il aujourd’hui ? Les anciens défis se sont actualisés et de nouveaux enjeux sont nés dans une Afrique en quête d’une voie nouvelle et rassurante pour son avenir. Elle se doit de les relever si elle veut se maintenir avec dignité et efficacité dans le concert impitoyable des nations, où les préceptes de solidarité ne sont pas toujours les plus valorisés. Inscrite dans l’agenda politique et sécuritaire de plusieurs pays africains, la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier est un défi majeur qui se joue sur plusieurs fronts, notamment dans la région du Sahel. La priorité des priorités est donc la problématique de la paix et de la sécurité ; concomitamment à cela, il faudra s’attaquer à la question de la gouvernance démocratique, dont l’outil le plus important est la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Le continent continue d’être marginalisé et les grandes rencontres dans le cadre de la mondialisation se tiennent sans qu’il y ait véritablement une place dans les débats. C’est là une injustice qu’il convient de réparer, d’autant plus que le groupe africain est le plus grand bloc électoral (28%) de l’Assemblée générale de l’ONU, avec ses 54 États membres et ses 1,3 milliard d’habitants, que de nombreux hauts fonctionnaires onusiens sont ressortissants de pays d’Afrique, tels à deux reprises deux secrétaires généraux, l’Égyptien Boutros-Boutros Ghali et le Ghanéen Koffi Annan.
Circonstances obligent, l’Union africaine a annoncé une célébration virtuelle sous le thème : «Bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle sur le continent africain : renforcer les systèmes agroalimentaires et les systèmes de santé et de protection sociale». Le thème n’est pas fortuit, les pays africains, notamment ceux de la région subsaharienne, sont confrontés aux conséquences du conflit en Ukraine qui a provoqué une flambée des prix et une rareté des produits, alors qu’ils commençaient à peine à remédier aux séquelles sociales et économiques de la Covid-19 et à d’autres problèmes de développement.
Jusqu’à 18 millions de personnes dans la région du Sahel seront confrontées à une insécurité alimentaire sévère au cours des trois prochains mois. L’espoir demeure pourtant. Un peu partout sur le continent, une jeunesse de plus en plus éveillée, une société civile de plus en plus active, une diaspora très concernée par le devenir de son continent, l’émergence de nouveaux leaders politiques qui se reconnaissent dans l’idée des pères fondateurs de l’Union africaine croient en la capacité des Africains à surmonter les difficultés et à faire face à l’adversité, malgré un destin parsemé de violentes secousses.
Cette journée ne saurait être célébrée sans évoquer la situation au Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, État fondateur et membre actif de l’UA, dont les territoires sont sous occupation par un État africain voisin.
El Moudjahid, 24-05-2022
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