Algérie. Comptes politiques et vrais chantiers – Economie, relance industrielle, entreprise, investissement,
Ouverte par le chef de l’Etat, la conférence nationale sur la relance industrielle a été clôturée hier par le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane. Outre la solennité des deux événements, il faut aussi y voir un symbole ! Après l’orientation présidentielle, le dossier de l’entreprise algérienne et des moyens de la rendre plus performante qu’elle ne l’est aujourd’hui est désormais entre les mains du gouvernement et des ministères concernés.
Pour ce faire, le Premier ministre et argentier du pays a donné quelques indications intéressantes à retenir pour le débat général et pour les questions que devront négocier, pour leurs entreprises, les associations patronales avec le gouvernement dans les prochains mois.
Certaines ont été abordées sous l’angle politique, notamment pour régler ou pour solder ce qui reste des comptes à demander opportunément au personnel dirigeant qui était aux manettes avec l’élection du président Tebboune. Les incitations à l’investissement, a-t-il glissé à ce sujet, «n’iront plus aux rentiers» mais à ceux qui sont dans la «création de la richesse et de l’emploi».
Opportunément toujours, le Premier ministre semble les avoir donnés pour répondre au rapport 2021 de la Cour des Comptes et aux critiques sévères que ce document contient sur la gestion de l’administration fiscale. Entre 2018 et 2019, l’Etat a concédé «plus de 10 milliards de dollars» au titre des facilitations aux investisseurs sans contrepartie», a révélé M. Benabderrahmane, en précisant que ce montant colossal découle de la dépense fiscale et des «avantages et des exonérations consentis par l’Etat» dans ce domaine.
A bien les décrypter, cependant, ces indications, si elles trouvent leur terrain d’application, révèlent quelques marqueurs importants de la feuille de route que l’Exécutif a annoncé suivre à partir de 2022. Outre une politique de l’impôt plus regardante, l’un d’eux concerne l’ANDI, qui a fait passer des projets «sans rendement économique et social», a déclaré le Premier ministre.
L’Agence devra donc être plus sévère dans la sélection des dossiers qui seront portés à ses guichets. Mais il est à souhaiter que ses administrateurs, par peur de la faute ou par souci d’«éviter les ennuis» comme il est souvent répété dans son milieu, ne confondent rigueur et blocage, un risque déjà dénoncé par le chef de l’Etat et qui demeure probable en ce qui concerne l’investissement dans le commerce et les services.
Les entreprises publiques, qui ont englouti des milliers de milliards de dinars pour un redressement qu’elles n’ont pas réalisé, devraient également se préparer plus que jamais, et dans le meilleur des cas, à s’ouvrir au partenariat avec le privé (PPP) qui aura son mot à dire. Tout comme les partenaires sociaux syndicats, par ailleurs. L’UGTA en tête, même si la vieille Centrale n’est plus sous son meilleur jour depuis longtemps. En attendant d’avoir sous les yeux la feuille de route du gouvernement sur la relance industrielle, il est plus qu’attendu d’entendre les acteurs patronaux et sociaux qui ont pris part aux ateliers de la conférence du même nom. Leur avis permettra de voir plus clair sur les projets de réforme annoncés et sur le degré réel de leur adhésion à leurs chantiers.
Par Halim Midouni
Reporters, 07/12/2021
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