Offensive diplomatique en Europe et Amérique Latine

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Le chef de l’état réunit les chefs de missions diplomatiques et consulaires en Europe et en Amérique du Nord : nouvelle conception pour la diplomatie algérienne

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, jeudi à Alger, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord, durant laquelle il a donné «des instructions et des orientations pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique», a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, ce jour au siège de la Présidence de la République, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord».
La réunion a été consacrée à «la concrétisation de la nouvelle politique adoptée par l’État envers la communauté nationale à l’étranger, et visant l’amélioration de ses conditions dans les pays hôtes et le renforcement des liens, sous toutes leurs formes, avec la patrie». Le Président Tebboune a donné, lors de cette réunion, «des instructions et des orientations, pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique et de nos représentations, pour être au diapason de la nouvelle conception de la diplomatie algérienne».

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De la représentation à l’influence

L’importance et le rôle de la diplomatie ne sont plus à démontrer, tant sur le plan politique qu’économique. D’où d’ailleurs les orientations données par le président de la République aux chefs des missions diplomatiques et consulaires d’Algérie. Il s’agit d’une nouvelle feuille de route, dont la finalité est de promouvoir la diplomatie algérienne sur tous les plans et de prendre en charge les préoccupations de notre communauté établies à l’étranger. «Notre diplomatie a contribué décisivement, d’abord, durant la libération nationale aux côtés de l’Armée de libération nationale, puis, à l’indépendance, à l’édification de l’État et l’aplanissement de moult difficultés et défis», a rappelé le Président Tebboune. Notre diplomatie a défendu des principes et des positions constants. Sa doxa tient en le soutien au droit des peuples à l’autodétermination, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et des libertés, l’impératif d’établir des relations internationales justes et équilibrées et non-alignement. Autant de constantes citées par le chef d’État, comme pour rappeler à nos diplomates, le devoir de perpétuer cette ligne directrice qui est celle de l’État algérien. «Il vous incombe, vous femmes et hommes de la diplomatie, une grande responsabilité pour maintenir vivace ce patrimoine historique sacré, afin de renforcer le rôle de la diplomatie algérienne dans la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de sa sécurité nationale et la souveraineté de ses décisions, et l’édification de l’Algérie nouvelle qui demeure, aux yeux du peuple algérien, une aspiration civilisationnelle.»

L’ordre mondial a connu, selon le président de la République, des «bouleversements inédits» engendrés par une «série de facteurs et de phénomènes, notamment après l’émergence de plusieurs nouveaux acteurs».

Une situation qui requiert une «opération d’adaptation continue des missions de la diplomatie algérienne et de ses domaines de déploiement, et ce dans le cadre du respect des principes et des valeurs constantes de notre politique extérieure», insiste le Président Tebboune. Comme il insistera, et longuement, sur la promotion du rôle de la communauté algérienne à l’étranger.

Pour le Président, il est urgent de créer les mécanismes appropriés pour l’encadrer. «Il ne faut pas se limiter, dit-il, à la prise en charge (des préoccupations de notre communauté), mais de renforcer ses liens avec le pays et l’impliquer dans le processus de développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger». «La diaspora recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif, à travers les échanges des expériences», a-t-il souligné, ordonnant au passage la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée. Tout comme il les a instruits de constituer, en cas de besoin, des avocats pour défendre les intérêts des ressortissants algériens, de mobiliser des accompagnateurs pour assister les compatriotes en détresse ou victimes d’injustice, et de créer un fonds spécial pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger.

Pour les observateurs, la nouvelle feuille de route, qui intervient dans une conjoncture régionale et internationale particulière, devront booster davantage la diplomatie algérienne et, surtout, faire entendre la voix de l’Algérie, comme l’a, d’ailleurs, toujours appelé de ses vœux le chef d’État.

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Pragmatisme

L’adaptation est désormais l’alpha et l’oméga pour une diplomatie algérienne appelée à fonctionner avec les nouvelles réalités d’un monde en pleine mutation, pour la défense des intérêts supérieurs de la nation, qu’ils soient humains, politiques, économiques, culturels, scientifiques ou autres.
Un rôle qui lui est assigné dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement initié par le président de la République. C’est l’enseignement que l’on peut tirer globalement, voire sommairement, des conclusions de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes.

Des conclusions qui ont mis en évidence la prise de conscience des défis auxquels fera face cette diplomatie dans sa volonté de se propulser puissamment à l’international.
Des objectifs et des missions lui sont assignés dans la perspective d’un redéploiement tous azimuts aux quatre coins de la planète. Une diplomatie tenue de dire son mot, qu’il s’agisse de la région sahélo-saharienne, objet d’une lutte d’influence sans précédent et de convoitises avouées sur ses richesses, de la correction des déséquilibres dans les relations Nord-Sud, du multilatéralisme tant de fois présenté comme une panacée, mais dont les limites ont été abondamment prouvées.

Qu’il s’agisse également des partenariats avec l’UA, la Ligue arabe, l’UE, la Chine, la Russie, les Etats-Unis et autres, ou du rôle de la communauté nationale à l’étranger, les diplomates sont exhortés à étendre leur champ d’action avec un sens de la responsabilité et du pragmatisme et de faire preuve d’audace et d’initiative.
Qu’il s’agisse de la diplomatie économique, avec l’intégration de thématiques cruciales, telle la conquête de marchés étrangers, de captations des investissements, des possibilités que le monde extérieur met à la disposition de l’Algérie, il faut que l’action soit au rendez-vous.

C’est pour ces motifs et pour d’autres qu’une redéfinition en profondeur du rôle de l’appareil diplomatique s’avère primordiale.
Par ailleurs, la crise sanitaire a fortement bouleversé des dogmes et des attitudes que l’on supposait indestructibles.
Le monde de l’après-Covid-19 va détruire bien des certitudes, remettre en cause des convictions qui ont longtemps régi la communauté internationale.

Ce monde va connaître un changement des règles du jeu dictées par les intérêts et les diktats de ceux qui veulent s’adjuger la part du lion dans un échiquier géostratégique rendu complexe par des guerres d’influence ou d’expansion féroces. Les exemples sont suffisamment éloquents pour se persuader que le romantisme est désormais révolu.
La diplomatie devra adopter de nouveaux outils et de nouveaux modes opératoires qui la rendent apte à suivre la marche du temps.

Cela ne l’exonère en aucun cas de sa fidélité à des engagements qui ont fait sa réputation depuis l’indépendance. Des positions en faveur de la défense des causes justes, du rejet du colonialisme sous toutes ses formes, notamment le soutien indéfectible à l’autodétermination du peuple sahraoui, écrasé par la monarchie marocaine, du droit du peuple palestinien, spolié de sa terre par l’entité sioniste, à l’indépendance avec pour capitale Al Qods.

El Moudjahid, 13/11/2021

#Algérie #Diplomatie #Europe #Amérique_Latine

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