Réaction de Christopher Ross aux insultes des marocains. La première impulsion de trop d’entre eux est de s’engager dans de vulgaires attaques personnelles, dit-il.
Je ne cesse d’être étonné par les commentaires des internautes marocains quand ils lisent quelque chose qui ne reflète pas entièrement leur pensée et celle de leur gouvernement sur le Sahara Occidental.
La première impulsion de trop d’entre eux est de s’engager dans de vulgaires attaques personnelles. L’une des premières réactions à mon post d’hier a été de dire que je devrais f**k ma mère. Une autre était, « Merci pour votre opinion, et s’il vous plaît faites-moi une faveur. FOURRE-LA DANS TON CUL ! » Une autre encore, « Va imprimer ce post, roule-le et mets-le dans ton cul ». Mon préféré jusqu’à présent : « Ross, des connards comme toi parcourent le monde, mais rassure-toi le Sahara est marocain et le restera. Dites à vos amis caporaux en Algérie que leur heure est venue et qu’ils feront bientôt partie des déchets de l’histoire. Deux mots avant de signer : Allez vous faire foutre ».
D’autres répètent l’accusation habituelle selon laquelle je suis à la solde de l’Algérie, par exemple : « Quel est ton prix, salope ? » « Tu n’es qu’un mercenaire du régime algérien. Combien as-tu obtenu en échange ? » « Combien tu veux pour lécher mes chaussures ? » Ils n’offrent aucune preuve autre que ma divergence avec leur façon de penser. Pourquoi, dans leur esprit, est-il impossible que les points de vue divergent si l’argent ne joue pas un rôle ?
En ce qui concerne le message original, de nombreux commentateurs ont choisi d’ignorer que le sujet principal était les droits de l’homme. Au lieu de cela, ils ont déplacé leur attention sur ma supposée opposition à la revendication du Maroc sur le Sahara Occidental.
Laissez-moi être clair. Je n’ai aucun intérêt direct dans la nature d’un éventuel règlement. Ma principale préoccupation est qu’il soit le résultat de véritables négociations entre le Maroc et le Polisario, les deux parties engagées dans ce conflit depuis 1975, conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité. En d’autres termes, mon intérêt porte sur l’intégrité du processus de négociation, et non sur son résultat.
Voici cependant trois réalités que toute négociation doit prendre en compte pour être véritablement authentique. Elles sont souvent oubliées dans toute la jactance sur les questions secondaires et les diversions qui ont lieu.
1. Le Sahara occidental est un territoire non autonome séparé du Maroc, comme l’attestent la Cour mondiale, les plus hautes juridictions européennes, le Secrétariat et les agences de l’ONU, et la plupart des pays du monde. La proclamation de l’ancien président Trump n’a rien fait pour changer ce fait.
2. Une population identifiable de « Sahraouis occidentaux » ayant des liens autochtones clairs avec ce territoire existe et ne doit pas être confondue avec d’autres Sahraouis ethniques qui ont des liens avec le Maroc, l’Algérie ou la Mauritanie. L’identification par la MINURSO des personnes ayant le droit de voter lors d’un référendum était dans sa phase finale en 2000 lorsque le Maroc s’est retiré du processus. Elle pourrait facilement être mise à jour pour refléter les décès et les personnes nouvellement en âge de voter.
3. Cette population, dont une partie réside au Sahara Occidental sous administration marocaine et dont une partie s’est réfugiée dans des camps près de Tindouf, en Algérie, a un droit internationalement reconnu de participer à la détermination de son avenir par une certaine forme d’autodétermination (généralement mais pas toujours par un référendum).
Les Internautes marocains vont sûrement rejeter ces trois réalités. Ce n’est pas une surprise, puisqu’elles ne correspondent pas à la pensée marocaine et qu’il n’est pas possible, en fait presque une trahison, d’avoir une discussion raisonnée sur le Sahara Occidental au Maroc.
Source : Christopher Ross
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