Lamamra : « L’Algérie ne tolère aucune ingérence » dans ses affaires internes de quelque partie que ce soit à plus forte raison lorsqu’il est question de la France.
L’Algérie «ne tolère aucune ingérence dans ses affaires internes de quelque partie que ce soit, à plus forte raison lorsqu’il est question des autorités de l’ancien pays colonisateur», a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra.
Dans un entretien accordé à la Chaîne russe Russia Today (RT) diffusée samedi soir, M. Lamamra a souligné que «l’Algérie ne pratique pas la diplomatie du haut-parleur, travaille dans le calme, exploite les canaux diplomatiques ouverts et marque ses positions en toute transparence et clarté lorsqu’il s’agit de questions touchant à sa souveraineté nationale et à ses intérêts suprêmes». Le chef de la diplomatie algérienne a précisé que «l’Algérie ne tolère aucune ingérence dans ses affaires internes de quelque partie que ce soit, à plus forte raison lorsqu’il s’agit des autorités de l’ancien pays colonisateur», en allusion aux déclarations des hautes autorités françaises «attentatoires à la souveraineté nationale et aux intérêts suprêmes de l’Algérie». «L’Algérie a pris des mesures concrètes pour exprimer son mécontentement quant à l’ingérence dans ses affaires internes, à travers la convocation de son ambassadeur pour consultations, mais aussi par une décision souveraine portant fermeture de son espace aérien aux avions militaires français», a-t-il soutenu.
Lamamra a affirmé, dans ce sens, que les décisions prises par l’Algérie «sont souveraines et appliquées par un Etat souverain pour exprimer sa colère, en réaction à une agression verbale (…)».
Répondant à une question sur des allégations françaises, selon lesquelles la décision de fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français aurait été motivée par une prétendue volonté d’une présence russe au Mali, M. Lamamra a répondu : «Nous n’avons pas d’informations précises, ni de la partie russe, ni de la partie malienne, au sujet de la coopération militaire entre les deux pays». «En Algérie, et partant de notre politique basée sur le non-alignement, nous ne sommes pas pour la présence militaire étrangère dans n’importe quel pays africain indépendant. Nous sommes plutôt pour un continent exempt de toute présence militaire étrangère. Nous reconnaissons, cependant, le droit souverain de chaque pays ami et frère de prendre les mesures qu’il juge adéquates pour défendre sa souveraineté et garantir sa sécurité, de la manière qui lui convient», a-t-il soutenu.
«Tout ce qui touche les intérêts, la sécurité et la stabilité du Mali touche, dans le même temps, les intérêts, la sécurité et la stabilité de l’Algérie», a-t-il averti, rappelant les relations historiques entre les deux pays.
S’agissant de la détérioration des relations diplomatiques entre le Mali et la France, M. Lamamra a indiqué que «nous nous devions d’écouter les reproches faits par les autorités maliennes à la France», outre le rejet populaire des attitudes de certaines forces françaises déployées dans ce pays. Nous considérons les déclarations officielles françaises attentatoires à l’Etat du Mali comme étant de l’ingérence dans les affaires internes de ce pays».
Libye : Forte probabilité d’élections générales
Evoquant le dossier libyen, le chef de la diplomatie algérienne a salué la réunion abritée par la capitale Tripoli il y a quelques jours, qualifiant cet évènement de «succès» et de preuve que les Libyens ont pris les choses en mains. Désormais, c’est la Libye qui accueille les rencontres sur son devenir, après y avoir été longtemps invitée». La participation de pas moins de 15 ministres représentant des pays frères de la Libye, à la réunion de Tripoli, en plus de délégations de haut niveau provenant de pays membres permanents au Conseil de sécurité dont la Chine, la Russie et les USA, témoigne du niveau de stabilité et de sécurité atteint dans ce pays.
La réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du voisinage, tenue il y peu à Alger, a constitué un tournant décisif, a indiqué le chef de la diplomatie algérienne, précisant que les ministres participants avaient affirmé à la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangoush, leur disponibilité à se rendre en Libye pour assister à la mise en œuvre de ses initiatives visant à consolider la stabilité dans le pays.
Evoquant les derniers développements en Libye, M. Lamamra a rassuré que «les choses vont dans le bon sens de manière pacifique et la probabilité d’organiser les élections se confirme de plus en plus et est désormais liée plus aux aspects règlementaires et politiques que sécuritaires».
«La question du retrait des mercenaires et des forces étrangères du sol libyen est axée sur deux volets : le premier est lié à la pleine souveraineté de la Libye qui est appelée à prendre des mesures concernant les milices internes, leur désarmement et leur organisation de manière à ne pas constituer une force militaire susceptible de s’opposer aux nouvelles orientations», a expliqué le ministre.
«Le deuxième volet est, quant à lui, relatif à la « nature internationale »», a-t-il ajouté soulignant qu’«il incombe désormais aux auteurs des conclusions du Sommet de Berlin telles que consacrées par le Conseil de Sécurité par une résolution ferme, de prendre les mesures adéquates pour les mettre en œuvre».
Par ailleurs, l’initiative de l’Algérie pour le règlement de la crise du barrage de la Renaissance vient «parachever l’action de l’UA et ouvrir des perspectives à partir d’un nouvel angle auquel le négociateur africain n’avait pas prêté attention», a précisé le ministre.
Sur la participation de la Syrie au prochain Sommet arabe prévu à Alger, M. Lamamra a fait savoir que cette question nécessitait des concertations et une convergence de vues, souhaitant voir la Syrie exercer son droit en tant que membre de la Ligue arabe et participer aux travaux.
Evoquant la normalisation par certains pays arabe de leurs relations avec l’entité sioniste, M. Lamamra a indiqué qu’«il s’agit de décisions souveraines», soulignant toutefois que «la position de l’Algérie est à l’opposé de cette tendance, avec tout le respect que nous avons pour les décisions souveraines des pays».
«L’unification des rangs arabes pour le soutien du peuple palestinien implique la préservation et l’enrichissement de l’initiative arabe de paix approuvée au Sommet de Beyrouth de 2002», a conclu M. Lamamra.
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«Rabat est allé trop loin dans son complot contre l’Algérie»
«Rabat est allé très loin dans son attaque contre l’Algérie, en recourant à des individus et des groupes classés terroristes par l’Algérie», a déclaré M. Lamamra lors d’un entretien à la chaîne Russia Today, diffusé samedi soir.
«Le Maroc a également employé des méthodes de guerre dite de « quatrième génération » pour déstabiliser le front interne de l’Algérie, recourant même à l’assistance et l’aide d’Israël», ajoute le chef de la diplomatie algérienne.
Le ministre tient à préciser que l’Algérie «ne critique aucun pays lorsqu’il exerce sa souveraineté. Or, face à cet acte dirigé contre la sécurité et la stabilité de l’Algérie, nous avions appelé l’attention de tous sur la dangerosité et le caractère inadmissible de l’action entreprise par Rabat».
«Lorsqu’on explique au Maroc par la voix de ministres, aux invités, notamment israéliens que l’Algérie est source d’inquiétude dans la région et qu’elle s’est alliée à un autre pays (…), l’Algérie s’est trouvée dans l’obligation de riposter vigoureusement», a expliqué M. Lamamra en référence à la décision d’Alger de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat. Alors que «l’Algérie a été de tout temps un facteur de stabilité et de paix dans la région, comme tout le monde le sait, la partie marocaine fait ressortir délibérément des déclarations fallacieuses sur la politique de l’Algérie et ses actions dans la région» déplore-t-il.
L’occupation du Sahara occidental, à l’origine de l’instabilité dans la région
Le chef de la diplomatie algérienne affirme, par ailleurs, que «le Maroc est responsable de l’instabilité dans la région, désormais ouverte sur l’inconnu, du fait de son occupation du Sahara occidental», son refus du plan de paix des Nations unies, et ses entraves à la solution au conflit» qui oppose le Maroc au Front Polisario.
«Toutes les démarches entreprises jusqu’à présent par le gouvernement marocain visent à imposer un fait accompli incompatible avec le droit international et ne remplissant pas les conditions minimales d’une coexistence pacifique entre les pays de la région, entendre par là, le peuple sahraoui frère qui a des droits inaliénables», explique le ministre. Il rappelle, à ce titre, la position l’Algérie vis-à-vis du conflit au Sahara occidental qui soutient le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Interrogé sur les déclarations d’un ministre israélien au sujet d’une «relation spéciale» qu’entretiendrait l’Algérie avec l’Iran, M. Lamamra dira qu’il s’agit de «propos inexacts et incorrectes, car c’est là des déclarations relayées délibérément par le Maroc pour nuire à l’Algérie», ajoutant que «les choses sont claires et connues. L’Algérie entretient des relations normales et anciennes avec la République islamique d’Iran depuis le régime du Shah d’Iran». «L’Algérie et l’Iran ont des intérêts au sein de l’OPEP, et l’Algérie a des intérêts à ce que l’Iran entretienne des bonnes relations avec tous ses voisins arabes, et que tout le monde dans cette région et dans d’autres, y compris celle du Maghreb, se conforme aux règles du droit international, sans aucune ingérence dans les affaires internes des pays, a précisé le ministre.
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Haut degré de concertation entre l’Algérie et la Russie
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a affirmé que «les relations entre l’Algérie et la Russie sont caractérisées par un haut degré de concertation».
Dans un entretien accordé samedi à la chaîne Russia Today, M. Lamamra a indiqué que «la Russie entretient des relations historiques avec l’Algérie», rappelant la Déclaration du partenariat stratégique entre les deux pays signée en 2001. «La relation entre les diplomaties algérienne et russe est caractérisée par un haut degré de concertation», a-t-il dit, soulignant que «dans ce cadre, l’Algérie a toujours eu des concertations constructives avec la Russie, qu’il s’agisse de certaines questions sensibles soumises au Conseil de sécurité que pour d’autres pouvant porter atteinte aux intérêts de la Russie, débattues dans des foras où l’Algérie est un pays membre». «Les relations entre les deux pays sont appelées à se consolider», a-t-il indiqué, précisant que cela «dépend du degré de concertation, de l’échange des visites, des cadres institutionnels (commission conjointe et commission du dialogue politique) activant dans le cadre des textes mis en place et présentant des opportunités pour les deux parties en vue d’approfondir les consultations et de renforcer les points de convergence».
Concernant l’élargissement de cette coordination à d’autres domaines, M. Lamamra a indiqué que «le niveau actuel reflète l’intérêt qu’accordent les deux parties à cette concertation. Toutefois, l’évolution des relations et l’accélération des évènements sur la scène internationale nous imposent de développer ces cadres et ces mécanismes de manière à renforcer la concertation et convenir de positions communes lorsqu’il s’agit de questions conformes à notre vision en tant qu’Etat non aligné et qui aspire à établir des relations d’amitié fortes avec la Russie».
M. Lamamra a, enfin, évoqué l’intérêt qu’accorde la Russie au continent africain, à travers l’organisation d’un sommet Afrique-Russie et la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères des pays d’Afrique et de la Russie qui a été reportée.
Lamamra : « La Russie entretient des relations historiques avec l’Algérie »
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a affirmé que « les relations entre l’Algérie et la Russie sont caractérisées par un haut degré de concertation ».
Dans un entretien accordé samedi à la chaîne « Russia today », M. Lamamra a indiqué que « la Russie entretient des relations historiques avec l’Algérie », rappelant la Déclaration du partenariat stratégique entre les deux pays signée en 2001.
« La relation entre les diplomaties algérienne et russe est caractérisée par un haut degré de concertation », a-t-il dit, soulignant que « dans ce cadre, l’Algérie a toujours eu des concertations constructives avec la Russie, qu’il s’agisse de certaines questions sensibles soumises au Conseil de sécurité que pour d’autres pouvant porter atteinte aux intérêts de la Russie, débattues dans des foras où l’Algérie est un pays membre ».
« Les relations entre les deux pays sont appelées à se consolider », a-t-il indiqué, précisant que cela « dépend du degré de concertation, de l’échange des visites, des cadres institutionnels (commission conjointe et commission du dialogue politique) activant dans le cadre des textes mis en place et présentant des opportunités pour les deux parties en vue d’approfondir les consultations et de renforcer les points de convergence ».
Concernant l’élargissement de cette coordination à d’autres domaines, M. Lamamra a indiqué que « le niveau actuel reflète l’intérêt qu’accordent les deux parties à cette concertation. Toutefois, l’évolution des relations et l’accélération des évènements sur la scène internationale nous imposent de développer ces cadres et ces mécanismes de manière à renforcer la concertation et convenir de positions communes lorsqu’il s’agit de questions conformes à notre vision en tant qu’Etat non aligné et qui aspire à établir des relations d’amitié fortes avec la Russie ».
M. Lamamra a, enfin, évoqué l’intérêt qu’accorde la Russie au continent africain, à travers l’organisation d’un sommet Afrique-Russie et la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères des pays d’Afrique et de la Russie qui a été reportée.
El Moudjahid, 25/10/2021
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