France : Facebook accepte de payer les publications partagées

France : Facebook accepte de payer les publications partagées. La France salue cette victoire remportée après une longue victoire

La France a salué une victoire dans sa longue quête d’une action plus équitable de la part des entreprises technologiques, après que Facebook a conclu un accord avec un groupe de journaux nationaux et régionaux pour payer le contenu partagé par ses utilisateurs. Facebook a annoncé jeudi un accord de licence avec l’alliance APIG des journaux nationaux et régionaux français, qui comprend Le Parisien et Ouest-France ainsi que des titres plus petits. Cela signifie que « les utilisateurs de Facebook pourront continuer à télécharger et à partager librement des articles d’actualité au sein de leur communauté, tout en veillant à ce que les droits d’auteur de nos partenaires éditeurs soient protégés ».

La France se bat depuis deux ans pour protéger les droits d’édition et les revenus de sa presse et de ses agences de presse contre ce qu’elle appelle la domination de puissantes entreprises technologiques qui partagent des contenus d’actualité ou affichent des articles d’actualité dans les recherches sur le web. En 2019, la France est devenue le premier pays de l’UE à promulguer une directive sur les droits de publication des entreprises de médias et des agences de presse, appelée « droits voisins », qui obligeait les grandes plateformes tech à ouvrir des discussions avec les éditeurs cherchant à être rémunérés pour l’utilisation de contenus d’actualité. Mais il a fallu de longues négociations pour parvenir à des accords sur le paiement des éditeurs pour le contenu.

Aucun détail n’a été donné sur le montant exact convenu par Facebook et l’APIG.

Pierre Louette, directeur du groupe de presse Les Echos-Le Parisien, a dirigé l’alliance des journaux qui ont négocié en groupe avec Facebook. Il a déclaré que l’accord était « le résultat d’un dialogue franc et fructueux entre les éditeurs et une plateforme numérique de premier plan ». Il a déclaré que les conditions convenues permettraient à Facebook d’appliquer la loi française « tout en générant un financement important » pour les éditeurs de presse, notamment les plus petits.

D’autres journaux, tels que le quotidien national Le Monde, ont négocié leurs propres accords au cours des derniers mois. Les agences de presse ont également négocié séparément.

Après la directive française de 2019 visant à protéger les droits des éditeurs, une polémique sur les droits d’auteur a fait rage pendant plus d’un an, au cours de laquelle les groupes de médias français ont cherché à trouver un terrain d’entente avec les entreprises technologiques internationales. Google a d’abord refusé de se conformer à la directive, affirmant que les groupes de médias bénéficiaient déjà de millions de visites sur leurs sites web. Les organes de presse qui luttent contre la diminution des abonnements à la presse écrite se plaignent de ne pas recevoir une partie des millions de dollars générés par les publicités affichées à côté des articles, notamment sur Google.

Mais cette année, Google a annoncé qu’il avait conclu un projet d’accord avec l’APIG pour payer les éditeurs pour une sélection de contenus affichés dans ses recherches.

Facebook a déclaré qu’en plus de payer pour le contenu français, il lancerait également un service d’information français, Facebook News, en janvier – dans le prolongement de services similaires aux États-Unis et au Royaume-Uni – afin de « donner aux gens un espace dédié pour accéder au contenu de sources d’information fiables et réputées ».

Au début de l’année, Facebook a conclu des accords avec la plupart des plus grandes entreprises médiatiques australiennes. Nine Entertainment, qui comprend le Sydney Morning Herald et l’Age, a déclaré dans son rapport annuel qu’il s’attendait à une « forte croissance à court terme » grâce à ses accords avec Facebook et Google.

L’année dernière, des journaux britanniques, dont le Guardian, ont adhéré à un programme dans le cadre duquel Facebook paie pour obtenir des licences d’articles qui apparaissent dans une section d’actualités dédiée sur le site de médias sociaux. Par ailleurs, en juillet, le Guardian Australia a conclu un accord avec Facebook pour l’octroi de licences de contenu d’actualité.

The Guardian, 21/10/2021

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