La France, pays ami ou ennemi ?

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La réponse à cette question ne souffre d’aucun doute pour l’ancien ministre du Travail de la République Algérienne Démocratique et Populaire, qui a qualifié la France « d’ennemi éternel et traditionnel » le 7 avril 2021 lors d’une question parlementaire sur le déficit actuel de la Caisse de retraite algérienne.

Un vrai vent de franchise et de courage qui tranche avec la langue de bois dont usent tous les responsables algériens depuis la disparition de Boumediène et la soumission frisant la servilité qu’ils ont adoptée devant l’ancien colonisateur. C’est peut-être pour cela que son expression a suscité cette incroyable levée de boucliers en France et aussi, bizarrement, en Algérie où on lui a reproché d’avoir fait intrusion dans un domaine qui n’était pas celui de ses compétences ministérielles. Comme si, lorsqu’on on est ministre, on devait se départir de ses convictions et même de ses attributs d’homme et de citoyen !

Définitions

Selon le dictionnaire  » Le Robert « , l’amitié est un sentiment réciproque d’affection et de sympathie qui ne se fonde ni sur les liens du sang, ni sur l’attrait sexuel. Quand il s’agit de relations entre pays ou entre collectivités,  » Le Larousse « , définit l’amitié comme  » des relations fondées sur une bonne entente « , au contraire de l’ennemi entre nations, celui à qui on s’oppose constamment.

A la lecture de ces définitions données par les références mêmes de la langue française, il est évident que, sans parler d’éternité, la France n’a jamais été une amie de l’Algérie à n’importe quel moment de l’Histoire et de quelque manière que ce soit. Et surtout après l’indépendance algérienne, tout en minimisant l’ampleur de sa défaite et sa piteuse débâcle, cherchant même à les transformer en acte volontaire conforme au  » courant de l’Histoire « , avatar français du fameux  » déterminisme historique  » marxiste.

Jusqu’à nos jours, la France n’a jamais donné sa voix à une seule initiative menée par l’Algérie indépendante dans le cadre de ses activités diplomatiques et de sa participation dans les instances internationales. Elle a toujours voté contre et, dans les cas où c’était incompréhensible, sinon indécent de voter contre, elle s’abstenait.

Aux origines de cette hostilité

L’Histoire nous dit que tout cela a commencé il y a bientôt 1000 ans, en novembre 1095 plus exactement, après le concile de Clermont mené sous la houlette du pape français Urbain II, et au cours duquel la religion chrétienne subit la plus profonde métamorphose de son histoire : son passage d’une religion de paix et de fraternité en la religion la plus belliqueuse, la plus violente et la plus cupide de toutes les religions monothéistes.

C’est là que fut initiée et lancée, sous couvert de l’alibi religieux, la plus grande agression impérialiste jamais menée contre le monde arabo-musulman par l’Occident chrétien : les Croisades. Le concile de Clermont, par la voix du pape Urbain II, dit  » Le Bienheureux « , a transformé la religion chrétienne, cette religion dont la devise était  » Tu ne tueras point « , en une religion qui autorisait et poussait ses adeptes à tuer en son nom ; et même de bénéficier des récompenses divines pour avoir tué d’autres humains qui ne partageaient pas leur foi, les Musulmans en l’occurrence. Les Croisades seront le précurseur de l’autre génocide planétaire, celui des peuples amérindiens, toujours mené sous l’égide de la  » vraie religion  » et son corolaire, l’or et l’argent. Les Croisades durèrent deux siècles et se terminèrent officiellement en 1270 après la mort peu glorieuse du roi de France Louis IX, dit  » Saint-Louis « , (dont les Francs ramenèrent le squelette, démembré après avoir bouilli le corps pour le débarrasser des parties putrescibles afin de résister aux aléas du transport et éviter ainsi qu’il ne soit enterré en terre d’Islam), même si deux autres expéditions furent mises sur pied ultérieurement et qui firent long feu. Et, convenons-en, même si elle revêt d’autres formes, la série est actuellement toujours en cours avec les drames irakiens, libyens, syriens, afghans, yéménites, l’agression continue contre l’Iran et les catastrophes annoncées au Mali, Burkina-Faso, Tchad et Niger et, bien sûr, le drame palestinien dans lequel la France est, proportionnellement à sa taille et à sa population de confession hébraïque, le premier soutien mondial de l’Entité sioniste, tant sur le plan diplomatique, technique ou financier, que sur celui de la fourniture de conscrits au service de l’entreprise génocidaire que le monstre sioniste mène contre le peuple palestinien. Ces croisades, même si elles ont bénéficié d’une participation européenne, ont, en réalité, toujours eu pour principal maître d’œuvre le royaume des Francs. Et, d’ailleurs, les Musulmans ne se sont jamais trompés sur l’identité réelle de leurs agresseurs qu’ils ont toujours nommés  » al Franj « ,  » les Francs « .

Pierre, tout comme Aïssa (Jésus), était palestinien, Paul et Jean étaient syriens, Constantin était romain, Augustin était algérien et Clovis, le premier roi de France chrétien ne s’est converti au christianisme qu’au début du VIème siècle, soit plus de 500 ans après la mort du christ, mais c’est la France qui se proclame jusqu’à ce jour  » fille aînée de l’Eglise  » et défenseuse d’une religion venue d’autres lieux, appartenant à d’autres peuples et à l’émergence de laquelle elle n’a que très peu contribué. Cela semble anecdotique et incroyable aujourd’hui mais la  » défense  » de la religion catholique face à la montée en puissance de l’Islam et la lutte implacable et sans merci que mène le monde occidental chrétien depuis des siècles contre l’émergence d’un Etat arabe ou musulman puissant, n’importe où qu’il soit dans le monde, et surtout au sud de la Méditerranée, reste un des moteurs principaux de la politique extérieure actuelle de la France et d’une partie du monde occidental chrétien et, certainement, pour longtemps encore. Mais cette persistance et ces réminiscences du passé ne peuvent expliquer à elles seules toute l’hostilité que la France a toujours manifestée à l’encontre de l’Algérie indépendante. Et les explications simplistes, naïves, voire infantiles, avancées par l’Algérie officielle à propos de l’existence d’un lobby pied-noir revanchard et nostalgique du paradis perdu qui imposerait ses quatre volontés à la France, cet Etat puissant, centralisé et jacobin, disposant d’une administration et de forces de sécurité hors du commun, dans ses relations avec un pays majeur, ne tiennent pas la route à notre époque. En fait, les enjeux sont ailleurs.

Pour comprendre les enjeux

Sur le plan historique, notre pays a constitué depuis des siècles une cible privilégiée pour la France, comme pour d’autres puissances en désir d’hégémonie, parce qu’il est le mieux doté par la nature de ce côté-ci de la Méditerranée, disposant de très grands espaces regorgeant de ressources et, surtout, défendu depuis des millénaires par son propre peuple, quel que soit le nom que les uns et les autres lui ont donné. Sans négliger les motivations religieuses avec leur désir aussi féroce qu’insensé de faire revenir à la foi chrétienne ce rivage sud de la Méditerranée, cette patrie de Saint Augustin, le père de l’Eglise latine dont la France nous envie tant la paternité jusqu’à nous la dénier, et, surtout, celle de Tarik ibnou Ziyad, le conquérant de la Péninsule Ibérique et de la France méridionale. Cela sans oublier les motivations bassement cupides et leur soubassement raciste et suprématiste, et que la France n’a jamais formellement reniés malgré les oripeaux humanistes dont elle se drape. Et, aussi, malgré le fait que, durant des siècles, la France ait bénéficié de généreuses concessions commerciales accordées par les différents pouvoirs algériens, comme l’établissement de comptoirs, ces zones franches avant l’heure,sur de nombreux points de la côte algérienne, rien ne l’a empêchée de mener l’agression ultime qui a débuté un certain juillet 1830 et qui ne s’est achevée que 132 années plus tard après qu’elle ait dévasté le pays, volé tout ce qui pouvait l’être et saboté tout ce qui ne pouvait pas être emporté. Pour rappel, la France a emporté tous les plans des VRD (voiries et réseaux divers) des grandes villes algériennes, incendié la bibliothèque universitaire d’Alger après l’avoir délestée de ses trésors, des ouvrages et manuscrits uniques et emporté avec elle les plans de minage de milliers de kilomètres carrés qui continueront à faire des milliers de victimes avant que l’Armée Nationale Populaire ne parvienne à nettoyer la terre des chouhada.

Que craint donc la France de l’Algérie ?

Objectivement, que peut craindre la France de l’Algérie aujourd’hui ? Que peut craindre une des premières puissances économiques, industrielles, financières, militaires et impérialistes du monde actuel de la part d’un pays empêtré dans les affres du sous-développement et du réchauffement climatique, submergé par sa démographie, trahi par ses propres dirigeants, cerné de toutes parts par des ennemis féroces ; bref, un pays qui a gâché la quasi-totalité des valeurs fondatrices de son identité, qui a perdu deux fois son élite en l’espace de 40 années (l’hécatombe de la guerre coloniale et celle de la folie islamiste), dont 87% des étudiants ne rêvent que de partir ailleurs, une fois leurs études (entièrement gratuites et même rémunérées !) terminées ? Sans parler de cette tragique propension à jouer son avenir à la roulette russe à chaque échéance électorale depuis bientôt 33 années. Pas grand-chose mais cela ne veut pas dire que la France n’a rien à craindre de l’Algérie. Là est la nuance.

L’Algérie constitue un des centres de préoccupation et de fixation les plus importants de sa politique étrangère, un pays qu’elle scrute et surveille comme le lait sur le feu, une obsession qui arrive juste derrière les grands complexes existentiels qu’elle nourrit envers quelques rares autres pays, l’Allemagne et les U.S.A. en tête.

Depuis 1830, l’exploitation effrénée de l’Algérie a permis à la France de se renflouer alors qu’elle était en faillite, traversant une phase de déclin dramatique, menacée de dépeuplement après des décennies de guerres qui ont exterminé une grande partie de sa population mâle. Elle a trouvé dans l’eldorado algérien tous les ingrédients pour sa survie et même pour sa renaissance : argent, espaces, main d’œuvre laborieuse et rustique et des contingents militaires qui ont constitué le fer de lance de toutes ses aventures guerrières ou coloniales, depuis la guerre de Crimée au milieu du XIXème siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale en passant par la guerre de 1870 contre la Prusse, la première guerre mondiale ou la conquête de Madagascar, sans oublier les aventures mexicaines de Napoléon III (1862-1867).

Les 132 années de relations extrêmement intenses, même si elles ont été imposées par les crimes les plus atroces qu’un être humain pouvait imaginer ont tissé des liens innombrables, variés et intenses qui ont rendu la situation inextricable et complexe des deux côtés de la Méditerranée. Mais, une fois le divorce prononcé, au lieu que ces relations soient refondées et les liens renforcés sur une base apaisée, c’est l’inverse qui s’est produit car, visiblement, la France ne conçoit d’autres relations avec un pays faible, proche d’elle et musulman de préférence, que dans un rapport de suzerain face à des vassaux.

Cependant, personne ne peut effacer d’un trait de plume les conséquences incommensurables que ce passé commun a laissées sur le plan humain, social et culturel et on nous dit aujourd’hui que l’Algérie est le deuxième pays francophone du monde et que la France compte aujourd’hui 5 à 6 millions, sinon plus, de citoyens d’origine algérienne, un chiffre énorme qui montre que, jamais la population française ne s’est autant mélangée à une autre population depuis l’Antiquité et la fameuse période gallo-romaine.

Les Algériens sont présents en masse dans le pays et y sont vitaux en termes économiques, démographiques et culturels. Dans le climat de méfiance, voire d’hostilité permanente, qui sévit depuis des décennies, que faire pour éviter qu’une telle force sociale et économique aussi imposante par son nombre, et irrépressible dans sa progression, ne se double d’une force politique capable d’influer sur la marche du pays comme le font actuellement les citoyens juifs au profit de l’Entité sioniste alors qu’ils sont dix fois moins nombreux que les Algériens?

La parade française

La France a rapidement pris conscience de l’arme redoutable que constituait pour l’Algérie cette présence massive de citoyens d’origine algérienne chez elle, et elle est passée à l’action dès que Boumediène a commencé à afficher sa volonté de construire un état puissant, respectable et respecté et totalement dégagé de son emprise, la nationalisation des hydrocarbures ayant constitué le déclencheur de sa parade et de sa riposte . En plus des mesures économiques et financières tant médiatisées, celles-ci comportaient des mesures anodines ou anecdotiques en apparence, mais redoutables dans leurs effets :

– Limitation puis suspension de l’appel à la main-d’œuvre algérienne, qui sera rapidement remplacée par l’immigration portugaise et marocaine,

– Détection, isolement et élimination du champ politique ou associatif français, de toute personnalité française d’origine algérienne pouvant contribuer, par son action ou ses positions, à créer un lobby français en faveur de l’Algérie ;

– Et, sur le long terme : saturation médiatique, désinformation tous azimuts, campagnes de dénigrement continues, mise en exergue des échecs algériens, même les plus minimes, et négation de tous les succès et de toutes les réussites. Et pourtant, Dieu sait que ces réussites sont innombrables, ne serait-ce que par le taux d’alphabétisation de la population qui est passé de 7% d’hommes et 3% de femmes alphabétisées en 1962, à 97% et 95% aujourd’hui !Avec un nombre d’étudiants dans les universités algériennes équivalent à celui de la France.

Même si les moyens mis en œuvre étaient exclusivement puisés dans la panoplie de qu’on appelle aujourd’hui la  » soft-power « , la France venait de déclarer la guerre à l’Algérie de Boumediène et qui ne s’arrêtera pas à la disparition de ce dernier.

Bien au contraire, celle-ci n’a jamais cessé de prendre de l’ampleur et d’user les armes nouvelles que le monde occidental chrétien ne cesse de mettre au point dans ses labos et d’expérimenter sur ses cibles, la France cherchant visiblement toujours à porter l’estocade à l’occasion des crises qui ont secoué et secouent périodiquement l’Algérie.

Pour cela, elle a accueilli et accueille toujours sur son sol tout ennemi de la République Algérienne, tout voleur avec son butin, tout traître ou gredin ayant nui, ou voulant nuire d’une façon ou d’une autre à l’Algérie, tout en lui assurant la protection et toute l’assistance politique, administrative, policière et financière nécessaire à la poursuite de ses nuisances ; du terroriste islamique le plus sanguinaire au séparatiste le plus enragé.

La diaspora algérienne et surtout sa descendance, a subi de plein fouet les effets de cette politique et, lentement, imperceptiblement, elle est passée d’un soutien sans failles au pays de ses racines pour glisser dans un scepticisme méfiant et critique, avant d’arriver à l’hostilité féroce envers tout symbole des institutions algériennes, en premier lieu celles qui sont à leur service immédiat, tout en limitant leur apports, surtout pécuniaires, déjà historiquement bien maigres, en les immergeant dans le circuit informel, cet autre redoutable ennemi de la RADP.

L’Algérie, par l’arrogance et la suffisance de ses dirigeants auxquelles s’ajoutent la myopie et la servilité de leurs assistants, par la trivialité des discours et du comportement de la majorité de ses représentants à l’étranger qui ont reproduit le schéma de ce qui se pratiquait au pays, a fini par retourner contre elle l’arme absolue dont elle disposait face à l’ancien colonisateur.

En plus de ça, et comme un malheur ne vient jamais seul, la pandémie du Covid 19, avec toutes les restrictions de déplacement, même si elles sont tout à fait logiques, légitimes et justifiées qui en ont découlé, ont été perçues comme des mesures d’hostilité supplémentaires de l’Algérie vis-à-vis de sa diaspora, diaspora qui voue aujourd’hui une haine de plus en plus marquée au pays de ses racines, pays qu’elle dit par ailleurs tant aimer. Quel gâchis! La France a compris tout ça et ne tardera pas à user de cette arme qu’elle a patiemment construite depuis des décennies.

La situation actuelle

Après avoir vécu de bout en bout et sans trop de dégâts la première phase du processus dit  » démocratique  » et exécuté dans ses moindres détails le scénario pensé et écrit il y a des décennies par l’Occident féroce, l’Algérie est à nouveau en train de vivre une période extrêmement difficile car assaillie de toutes parts : pandémie, sécheresse, incendies canicule, crise financière, voisinage instable et même souvent agressif, le tout dans un climat de défiance interne que le pays n’a jamais connu auparavant, même du temps du FIS. Pris en étau, le pouvoir clame et affiche sa bonne foi, son patriotisme, son engagement de faire de l’Algérie un pays fort, respectable et social.

Il donne des gages et promet d’exécuter toutes les demandes et desiderata du peuple, lequel peuple voudrait bien s’extirper de la situation de citoyen d’un pays sous-développé et arriéré dans beaucoup de domaines dans laquelle il se réveille et qu’il découvre un peu tard, une fois le festin du baril à plus de 100 dollars terminé.

Malheureusement, tous ces signaux sont perçus comme des signes de faiblesse, très loin du message que le pouvoir voudrait faire passer. Le peuple veut que tout change sans que lui ne change d’un iota.

Et sans faire d’efforts, sans examen de conscience : personne n’est coupable à partir du moment où d’autres le sont parce qu’ils ont commis des actes plus répréhensibles que les siens, personne n’a volé à partir du moment où d’autres ont volé plus que lui, et seul l’Etat est chargé d’en faire ! Comment sortir de ce cauchemar? La tentation autoritaire est là, elle est latente et elle se manifeste d’une manière sporadique, parfois brutale mais, visiblement, elle n’a aucune portée réelle sur l’état d’esprit de la majorité du peuple et, surtout, de la jeunesse. Et, plus grave, l’Etat a perdu le contrôle de l’administration locale, celle qui constitue la courroie de transmission et le fer de lance de la volonté centrale pour faire appliquer les lois et les règles de la République au pays profond.

Ses lois, ses instructions et ses ordres ne sont même pas pris en compte et quand ils le sont, ils sont accommodés à la volonté du fonctionnaire ou de l’employé qui est chargé de les appliquer. Cela n’est pas nouveau et a toujours survenu dans les Etats défaillants ou trop présomptueux de leur force.

Personne ne sait ni n’ose prédire sur quoi tout cela va déboucher. Même la France, notre ennemi éternel et traditionnel, semblait à un moment indécise et quasi désemparée : que faire si l’Algérie basculait à son tour dans le chaos après la cuisante désillusion subies en Afrique et ailleurs ?Mais ces interrogations ne sont que passagères et ont été vite balayées par des motifs de politique interne, d’échéances électorales et, bien sûr, l’élément central et structurant qu’est la haine que l’ancien colonisateur a toujours vouée à ses anciens départements une fois indépendants.

Et la France a repris comme jamais ses manifestations ouvertement hostiles, insultantes et mensongères par la bouche même de son premier magistrat.

Et pis, elle dévoile au grand jour sa volonté d’utiliser la descendance de l’émigration algérienne comme arme de destruction de l’Etat algérien ! Du côté algérien, un président qui essaie de calmer le jeu et qui louvoie face à un ennemi puissant et féroce, quelques réactions de la part de quelques responsables politiques ou personnalités intellectuelles exaspérés par la férocité des médias et hommes politiques français, mais qui ne restent que des réactions individuelles, isolées et ne relevant aucunement d’un plan global étudié et mis en œuvre pour contrer notre ennemi éternel et traditionnel. Même l’expression  » se regarder en chiens de faïence  » ne peut plus qualifier les relations entre les deux pays car, parmi eux, il y a un chien méchant, féroce et agressif, celui de la France.

L’Algérie possède chez elle et ailleurs les femmes et les hommes qui peuvent la sortir la tête haute du caniveau dans lequel ses dirigeants et son peuple l’ont enfoncée. Il suffit de leur faire confiance et de les écouter et, surtout, de les associer à la réflexion et à l’élaboration de la décision politique, économique et culturelle.

Parmi les urgences, il faudra renouer les liens et le dialogue avec la diaspora algérienne, les rétablir avec elle, partout où elle se trouve dans le monde et particulièrement en France, là où elle est la plus nombreuse, et la former, la politiser, lui faire comprendre les enjeux pour former une ligne de front capable de défendre les intérêts de l’Algérie et d’endiguer les manœuvres agressives de ses ennemis à la tête desquels se trouve l’ancien colonisateur.

Nous sommes loin de l’explication infantile de l’existence d’un lobby pied-noir qui s’opposerait et bloquerait la soi-disant volonté française d’établir des relations saines et amicales avec l’Algérie.

Mohamed Chouieb*

*Retraité, ancien cadre technique Sonipec

Le Quotidien d’Oran, 17/10/2021

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