Covid19, vaccination, Afrique,
L’objectif mondial consistant à entièrement vacciner 10 % de la population de chaque pays avant le 30 septembre a été fixé en mai par l’Assemblée mondiale de la Santé, l’organe décisionnel suprême de l’OMS chargé de définir les politiques de santé. Près de 90 % des pays à revenu élevé ont déjà atteint cet objectif.
Les Seychelles et Maurice ont entièrement vacciné plus de 60 % de leurs populations et le Maroc a entièrement vacciné 48 % de sa population. La Tunisie, les Comores et Cabo Verde ont entièrement vacciné plus de 20 % de leurs populations. La majorité des pays africains qui ont atteint l’objectif fixé par l’Assemblée mondiale de la Santé ont des populations relativement réduites et 40 % de ces pays sont des petits États insulaires en développement.
Tous ces pays ont bénéficié d’un approvisionnement suffisant en vaccins et nombre d’entre eux ont pu accéder à des doses provenant de sources différentes, en plus des doses reçues par le canal du COVAX, la plateforme mondiale visant à garantir un accès équitable aux vaccins. La moitié des 52 pays africains qui ont reçu des doses de vaccins anti-COVID-19 n’ont entièrement vacciné que 2 % ou moins de leurs populations.
« Les données les plus récentes montrent des gains limités, et beaucoup reste à faire pour atteindre l’objectif fixé par l’OMS, à savoir vacciner complètement 40 % de la population avant la fin de cette année. Les expéditions augmentent, mais l’opacité des plans de distribution reste la principale difficulté à surmonter pour que l’Afrique atteigne l’objectif », a souligné le Dr Richard Mihigo, coordonnateur du programme Vaccination et développement des vaccins au Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique.
Neuf pays africains, parmi lesquels l’Afrique du Sud, le Maroc et la Tunisie, avaient déjà atteint l’objectif de 10 % au début du mois de septembre et six autres pays ont atteint l’objectif au cours de ce mois grâce à l’augmentation des livraisons de vaccins.
Vingt-trois millions de doses de vaccins contre la COVID-19 sont arrivées en Afrique en septembre, dix fois plus qu’en juin dernier. Pourtant, seuls 60 millions d’Africains sont entièrement vaccinés et seulement 2 % des plus de six milliards de doses de vaccins administrées dans le monde l’ont été sur le continent.
Le COVAX travaille avec les donateurs, d’une part pour déterminer les pays qui sont en mesure d’absorber de grandes quantités de doses de vaccins et de les acheminer, et d’autre part pour renforcer son appui aux pays qui ne disposent pas d’autres sources d’approvisionnement en vaccins.
L’OMS a soutenu 19 pays africains pour qu’ils puissent réaliser des examens de l’action en cours, qui analysent tous les aspects de leurs campagnes de vaccination et font des recommandations d’amélioration. Les examens montrent que l’incertitude autour des livraisons a constitué un obstacle majeur pour de nombreux pays.
En déployant une équipe d’experts internationaux, l’OMS apporte un appui ciblé à un groupe restreint de pays pour recenser et surmonter les goulots d’étranglement dans le déploiement de leurs vaccins anti-COVID-19, particulièrement en travaillant avec les autorités locales et des partenaires pour déterminer et traiter les causes profondes des difficultés rencontrées dans l’administration des vaccins. L’OMS s’efforce aussi de partager les leçons essentielles tirées et les meilleures pratiques avec les pays africains pour les aider à accélérer leurs déploiements du vaccin.
Le nombre de cas de COVID-19 en Afrique a diminué de 35 %, passant à un peu plus de 74 000 cas en une semaine à la date du 26 septembre 2021. Près de 1800 décès ont été notifiés dans 34 pays africains sur la même période. Le variant Delta a été répertorié dans 39 pays africains. Le variant Alpha a été détecté dans 45 pays et le variant Bêta est présent dans 40 pays.
« Malgré la baisse du nombre de cas, nous devons rester vigilants et continuer à respecter les mesures de santé publique et de sécurité qui ont fait leurs preuves et dont nous savons qu’elles sauvent des vies, comme le port du masque, le lavage régulier des mains et la distanciation sociale, en particulier dans la mesure où les taux de vaccination restent bas », a déclaré le Dr Mihigo.
Le Dr Mihigo s’est exprimé aujourd’hui à l’occasion d’une conférence de presse virtuelle animée par le Groupe APO. Il était accompagné de la Dre Pamela Smith-Lawrence, directrice par intérim des services de santé au Ministère de la santé et du bien-être du Botswana. Mme Fortunate Bhembe, directrice adjointe des services pharmaceutiques au Ministère de la santé du Royaume d’Eswatini a aussi participé à la conférence de presse en ligne.
Étaient également présents, pour répondre aux questions, la Dre Fiona Braka, cheffe de l’équipe chargée des opérations d’urgence au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique ; et le Dr Thierno Balde, adjoint au gestionnaire régional des incidents liés à la COVID-19 au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.
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