Algérie-Elections : la marge étroite du RCD

Entre le boycott et la participation aux élections locales, ses militants hésitent : RCD, la marge étroite

Le RCD va trancher demain la question de participer ou pas aux élections locales à l’occasion de la réunion de son Conseil national. Privilégiera-t-il la logique de parti et décider de prendra part à cette joute électorale ou optera-t-il pour le boycott sur la base d’un contexte défavorable à tout engagement dans la bataille électorale ?

PAR NAZIM B.

C’est la question que devront trancher les membres du Conseil national du RCD au moment où la base du parti notamment en Kabylie semble favorable à l’option du boycott.

Radicalement opposé aux options du pouvoir en place notamment depuis l’avènement du mouvement populaire qu’il a accompagné à travers ses dirigeants et militant, le RCD tournera-t-il le dos à ce scrutin pour «ne pas s’insérer dans l’agenda» du pouvoir où jugera-t-il qu’une participation aux locales n’est point contradictoire avec la posture de l’opposition qui est la sienne ? «Dans les milieux du RCD, c’est l’option du boycott qui domine», selon des militants du parti, lequel n’exclut pas «la possibilité de voir le parti opter pour la participation pour demeurer présent dans les assemblées communales et de wilayas particulièrement dans les circonscriptions du centre du pays où le parti compte un nombre important d’élus».

A l’évidence, si l’on doit s’en tenir au discours radical du RCD, ce dernier serait très proche du boycott que de la participation pour une formation politique qui n’a pas cessé de dénoncer «les multiples passages en force du régime à travers les précédentes farces électorales…».

Cependant, les motivations de la participation ne sont pas nulles. «Le Rassemblement reste attaché au fonctionnement constitutionnel des institutions et à l’application des seuls instruments prévus par la législation», avait indiqué récemment le parti dans ce qui peut être considéré comme une disponibilité du parti de Mohcine Bellabas à se lancer dans le jeu électoral. D’autant plus qu’il avait plaidé «… l’apaisement par la libération des détenus d’opinion et l’arrêt de la répression et de l’instrumentalisation de la justice, du respect des libertés fondamentales et la promotion du dialogue».

Le fait que le RCD ait paraphé le dernier communiqué du Pacte pour l’alternative démocratique (PAD) est-il un indice que le parti ne participera pas à ces élections locales ?

«Non, cette position ne signifie pas la non-participation dont seul le conseil national est habilité à trancher», selon un militant du RCD pour qui «la participation du FFS à cette échéance peut être prise en considération par les membres du Conseil national».

Le RCD, pour rappel, reste sur deux positions de boycott, à l’occasion du référendum sur la constitution le 1er novembre 2020 et lors des législatives de juin dernier, considérant que ces «farces électorales continuent d’approfondir le fossé entre le pouvoir et le peuple».

A propos du dernier vote, le RCD a considéré, dans la même logique, que la «farce électorale des législatives est désormais symptomatique d’une inconscience des dirigeants sur l’impact hasardeux de leur politique sur la nation».

Pour le RCD, «le gonflement et les triturations éhontés des taux de participation confirment que la fraude électorale est le moyen privilégié de la cooptation et du maintien au pouvoir de la clientèle du régime». On sera fixé vendredi.

Reporters, 16/09/2021

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