Les migrants irréguliers algériens étaient plus nombreux au premier semestre 2021 que les Marocains. Outre les jeunes, la classe moyenne algérienne est de plus en plus désireuse de quitter son pays, a rapporté mardi dernier El Confidencial.
Le journal espagnol, citant « des sources qui étudient le phénomène », affirme que « 73% (4 005) des immigrants irréguliers qui ont atteint la péninsule et les îles Baléares au cours du premier semestre de l’année étaient des Algériens ». « Ils ont atterri principalement à Murcie et à Almería. 800 autres sont arrivés dans cette province andalouse le premier week-end de juillet, en plus de ceux du premier semestre de l’année. Une poignée de Syriens, d’Égyptiens et de Bangladais ont également pris la mer récemment depuis les côtes algériennes, en plus de ces « sans-papiers » algériens. Les candidats à l’immigration de ces trois nationalités se trouvaient auparavant en Libye, mais ont renoncé à tenter la traversée de ce pays vers l’Italie ou Malte car, s’ils sont interceptés, ils sont renvoyés « manu militari » dans ce pays et placés dans des centres de détention où ils peuvent même être torturés. L’Organisation internationale pour les migrations a indiqué le 12 juin que plus de 10 000 migrants ont été renvoyés en Libye au cours des cinq premiers mois de cette année. Pourtant, au 9 juillet, 22 920 autres personnes ont réussi à atterrir en Italie – trois fois plus que durant la même période en 2020 – selon le ministère italien de l’Intérieur », précise-t-il.
El Confidencial indique que « l’émigration du pays le plus peuplé du Maghreb – l’Algérie compte 43 millions d’habitants – vers l’Espagne est désormais considérée par le ministère de l’intérieur avec la même inquiétude que celle en provenance du Maroc ».
Selon le média espagnol, « les autorités algériennes se sont vantées pendant des années de contrôler efficacement leurs côtes sans avoir à « mendier », comme le Maroc, l’aide de leurs voisins européens et de l’UE. Ce n’est plus le cas. Les trafiquants d’êtres humains utilisent « de grandes embarcations gonflables semi-rigides équipées de moteurs puissants capables d’effectuer de courts trajets en peu de temps », selon un rapport de septembre 2020 de la Guardia Civil d’Almeria. Ces bateaux rapides, dont les moteurs sont achetés en Espagne, ont mis à l’épreuve l’efficacité de la marine algérienne. En début d’année, elle se vantait pourtant encore d’avoir arrêté 8 184 candidats à l’émigration algériens et 3 085 d’autres nationalités en 2020″.
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