Entre le Maroc et l’Espagne, la crise s’approfondit

Dans un article intitulé « Sahara occidental : entre le Maroc et l’Espagne, la crise s’approfondit », La Croix affirme que
les Marocains résidant à l’étranger sont les premières victimes de la guerre diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. La rasion? La décision des autorités marocaines de suspendre les liaisons maritimes avec l’Espagne.

Dans ce contexte, le ministère marocain des affaires étrangères a fait savoir par un communiqué diffusé le 6 juin que le retour des MRE dans le cadre de l’opération Marhaba 2021 aura lieu à partir des ports français de Sète et Marseille, italien de Gênes et portugais de Portimao. « Une mesure qui contraint les vacanciers de retour au pays à prendre l’avion ou à effectuer des traversées maritimes plus longues et plus coûteuses».

Selon La Croix, moins de 50 000 passagers avaient pu transiter l’an dernier. Le Maroc en attend 650 000 cette année entre le 15 juin et le 15 septembre, soit quatre à cinq fois moins qu’une année ordinaire ».

« Ainsi, la crise entre le Maroc et l’Espagne ne cesse de s’aggraver. Cette crise a démarré après que le président américain Donald Trump a reconnu à la fin de son mandat, en décembre dernier, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental (en échange de la reprise des relations entre le Maroc et Israël), un territoire au statut resté « indéterminé » depuis près d’un demi-siècle, selon l’ONU », indique le quotidien français.

La Croix affirme que Rabat « ambitionnait alors une reconnaissance en cascade, notamment de la part de Madrid, son premier partenaire ». Cependant, « c’est d’abord avec l’Allemagne que les relations se sont détériorées après que Berlin a réagi négativement à la décision de Donald Trump. Rabat a alors suspendu ses relations diplomatiques avec Berlin en mars, en raison de « malentendus profonds » sur des « questions fondamentales ».

« Puis la crise a véritablement éclaté avec Madrid après la discrète hospitalisation du dirigeant indépendantiste sahraoui Brahim Ghali en Espagne, en avril. Et elle s’est envenimée entre les deux pays après que le Maroc a relâché sa surveillance aux frontières, laissant quelque 10 000 Marocains, dont 2000 mineurs, gagner l’enclave espagnole de Ceuta au nord du Maroc à la mi-mai », ajoute le média français.

Rappelant que « le parlement européen a condamné cette « instrumentalisation politique » dans une résolution adoptée le 10 juin », la même source précisé que « les députés européens ont ainsi rejeté « l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, notamment des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un État membre de l’Union ». Le ministère marocain des affaires étrangères a vertement réagi le lendemain à ces « tentatives d’européanisation » de la crise qui « n’altèrent aucunement sa nature purement bilatérale, ses causes profondes et la responsabilité avérée de l’Espagne dans son déclenchement ».

« L’Espagne, elle-même n’entend plus rester attentiste dans ce conflit. D’après El Pais, le gouvernement espagnol prévoit de renforcer sa présence dans les enclaves de Ceuta et Melilla et de demander la coopération sur place de l’agence européenne Frontex pour bien montrer que « ces deux villes autonomes constituent la frontière extérieure de l’Union européenne ». Madrid estime que « Rabat est allé trop loin, tant à Ceuta que dans le récent différend avec l’Allemagne », rapporte le quotidien madrilène », conclue-t-il.

Etiquettes : Maroc, Espagne, Allemagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

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