Communiqué urgent de « l’instance de soutien à Omar Radi, Soulaiman Raissouni, Maati Monjib et les autres victimes de la violation de la liberté d’expression au Maroc » et du « Comité local de Casablanca pour la liberté d’Omar Radi et tous les prisonniers d’opinion et la liberté d’expression.
L’État marocain assume l’entière responsabilité des risques pour la vie de Soulaiman Raissouni
L’opinion publique marocaine a suivi jeudi 10 juin 2021, lors du procès du journaliste Sulaiman Raissouni, une farce judiciaire dans tous les sens du terme. Sachant que Souliman a passé plus d’un an en détention provisoire, et qu’il est entré au 64e jour de la grève de la faim, et que sa santé s’est détériorée à la suite de la perte de 32 kilogrammes de son poids, et que le médecin de la prison et un médecin spécialiste ont confirmé après son examen la détérioration de sa santé la veille de l’audience;
Compte tenu de tout ce qui précède, la défense et tous les présents espéraient que la Cour agirait sur cette situation d’une manière humanitaire.
Malheureusement, le tribunal était très préoccupé par la poursuite du procès et a répété plusieurs fois que le dossier est prêt à être plaidé et jugé et a répété à plusieurs reprises au cours de l’audience qu’«une grève de la faim est un choix délibéré du détenu », la question qui se pose est de savoir comment ce procès peut être équitable alors que Soulaiman Raissouni comparaît devant le tribunal sans avoir la capacité de parler et de se tenir debout, c’est-à-dire incapable de se défendre. Sans oublier que Soulaiman Raissouni, dont l’état de santé s’est effondré en raison de 64 jours de grève de la faim, a été abandonné le jour de l’audience dans le sous-sol du tribunal en attendant trois heures sans se tenir compte de son état de santé.
Il s’agit d’un acte qui démontre clairement qu’il y a une volonté de le torturer et saper son moral avant le début du procès.
Après cet épisode fatidique, l’audience a commencé par une débat surréaliste sur l’état de santé du détenu pendant deux heures, au cours de laquelle la défense a soumis des requêtes de fond concernant le transfert de Raissouni à l’hôpital pour être pris en charge dans un service des soins intensifs, ainsi que la nécessité d’une expertise médicale sur son état de santé. Toutefois, la Cour a poursuivi son approche singulière et son entêtement en rejetant toutes ces requêtes, faisant fi des principes du droit à la vie et du droit à un procès équitable. Face à ces données, qui révèlent le caractère politique de ce procès, les comités signataires déclarent :
-l’Etat marocain, et en premier lieu les organes judiciaires qui traitent ce dossier, sont pleinement responsables de ce qui pourrait arriver à un moment où la justification et le regret ne servent à rien.
-ils réitèrent leur demande au pouvoir judiciaire de traiter ce dossier de manière indépendante et impartiale, et d’accepter le jugement de Soulaiman Raissouni en étét de liberté.
-Nous réitérons notre demande à l’état d’assurer un suivi médical de Mr Raissouni
-Nous exigeons du Conseil National des Droits de l’Homme d’assumer ses responsabilités en vue de protéger le droit à la vie et le droit à un procès équitable
-Nous exhortons tous les organes politiques et syndicaux de s’impliquer dans une campagne de solidarité numérique et sur le terrain pour exiger la libération de Raissouni et Radi et les autres prisonniers d’opinion
-Enfin nous déclarons que toute personne attachée au principe du procès équitable et au droit à la vie devrait se mobiliser pour défendre les valeurs humaines universelles et éviter un drame inutile et des futurs remords.
Etiquettes : Maroc, Soulaiman Raïssouni, presse, journalistes, liberté d’expression,
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