Le Roi du Maroc et son makhzen ont essuyé une nouvelle fois une humiliante défaite diplomatique. Une de plus dans la longue série d’échecs sur le dossier du Sahara Occidental, le seul inscrit sur son agenda diplomatique. Le Roi et ses sbires voulaient absolument faire coffrer le Président de la République Sahraoui, Brahim Ghali, qui était aux soins depuis avril dernier dans un hôpital en Espagne, au motif qu’il s’y serait rendu avec de faux papiers !
Comme quoi, le makhzen n’a plus de limite dans sa folle envie de décapiter le Font Polisario et la direction de la RASD, quitte à user de moyens odieux, indignes d’un pays membre de l’ONU. Sinon, comment prétendre que le Président Sahraoui se soit rendu clandestinement (avec de faux papiers) comme un vulgaire «harag» alors qu’il est reconnu comme tel chez l’ancienne puissance coloniale et qu’il était même ambassadeur de son pays à Madrid !? A moins que les dirigeants du makhzen n’aient abusé sur ce coup-là du hachich, parce que précisément, c’est un coup qui a lamentablement foiré.
La justice espagnole qui a examiné des plaintes déposées à la hâte par des agents de la redoutable DGED (services de renseignement marocains), a décrété nulles et non avenues des allégations de «tortures» dont se serait rendu coupable le président de la RASD. La méthode classique du makhzen, qui consiste à tenter de tendre un piège au chef du Polisario à chaque fois qu’il se trouve à l’étranger, a donc échoué. Et cela fait encore plus mal au Roi et à sa Cour en ce sens que les faits se sont déroulés chez son principal soutien à la colonisation du Sahara Occidental, à savoir le royaume d’Espagne.
L’échec est donc doublement retentissant pour Rabat qui pensait pouvoir enfin mettre fin au combat du peuple sahraoui pour son autodétermination en arrêtant son chef de guerre. Peine perdue, puisque Brahim Ghali s’est bel et bien soigné en Espagne pendant un mois sans être inquiété, et est rentré tranquillement et officiellement avant-hier soir à Alger pour terminer sa convalescence. Par contre, il risque de provoquer une crise diplomatique ouverte avec son allié historique, le Royaume d’Espagne. Les médias marocains affichaient le spleen après le retour sans encombres du président Ghali en Algérie, et accusaient comme toujours les autorités espagnoles d’être de «mèche» avec leurs homologues algériennes. Il va sûrement y avoir de la tension dans les prochains jours entre Rabat et Madrid.
Le Roi Mohamed 6 est bien connu pour son caractère ombrageux. Il ne supporte pas le fait qu’il soit semé sur le dossier du Sahara Occidental sur lequel repose son trône. Après avoir provoqué une quasi rupture des relations diplomatiques avec l’Allemagne dont il ne goûte pas le soutien aux résolutions de l’ONU sur le dossier du Sahara Occidental, il n’est pas exclu que l’acariâtre Roi du Maroc fasse de même avec ses voisins du Nord dans une diversion diplomatique destinée à endormir de nombreux marocains qui ne veulent plus être de simples «sujets» obéissants, alors qu’ils vivent sous le seuil de la pauvreté.
Imane B.
L’Est Républicain, 03 juin 2021
Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Espagne, Ceuta, chantage à l’émigration,
Be the first to comment