Espagne : L’enquête sur le leader du Front Polisario pour fausse identité exclue

La Cour nationale exclut d’enquêter sur le leader du Front Polisario pour fausse identité.

Pedraz rejette la plainte du Club des Avocats Marocains car « l’éventuel faux allégué » n’est pas un crime « attribué à la compétence de la Cour Nationale ».

Le magistrat Santiago Pedraz a rejeté la plainte dans laquelle un groupe marocain accuse le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, de s’être livré à un délit de fausse identité après son arrivée en Espagne le 18 avril. Dans une ordonnance à laquelle El Confidencial a eu accès, elle signale que « l’éventuel mensonge allégué » ne figure pas parmi les délits « attribués à la compétence de l’Audience nationale », de sorte qu’elle ne peut en aucun cas mener une enquête à cet égard. Le raisonnement passe par le fait que l’Audience est au courant de crimes commis par des Espagnols à l’étranger, mais pas l’inverse, par conséquentm. enquêter sur ces faits serait de toute façon dans les mains d’un tribunal ordinaire : « Il convient de rappeler que, sauf dans les cas dans lesquels, dès le début, des indications claires de la commission d’un crime dont la loi attribue sa connaissance à cette Cour nationale, les règles ordinaires doivent être suivies en matière de compétence ».

Après avoir examiné la plainte en question, le magistrat souligne également que ses signataires se limitent à recueillir « les informations qui nous sont parvenues », de sorte qu’il n’y a pas de preuves « effectives ou du moins d’indications que de faux documents ont été utilisés ». Elle rappelle également que « certains faits font l’objet d’une enquête qui pourrait impliquer la commission » d’une série de crimes, mais cela ne signifie pas qu’à ce jour, le Ghali jouit « à tout moment du droit à la présomption d’innocence ». Sur la base de cette idée, il critique comme « totalement inadmissible » la demande d’arrêter le leader sahraoui pour de prétendus « crimes atroces contre l’humanité » : « Il est dit que la personne faisant l’objet de l’enquête est poursuivie par la justice espagnole pour des actes de torture, d’enlèvement et soupçonnée d’avoir commis des crimes de guerre, ce qui est faux ».

Les deux faux noms

Le leader sahraoui a utilisé au moins deux faux noms après être arrivé en Espagne le 18 avril. Le premier est reflété dans son inscription à l’hôpital San Pedro de Logroño : Mohamed Benbatouch, né le 19 septembre 1950. Le second, dans le rapport médical de l’hôpital d’Alger dont il est originaire : Mohamed Abdellah, né le 12 février 1950. Ni le nom ni les dates ne coïncident avec les vrais, mais le juge de l’Audiencia Nacional conclut qu’il n’est pas compétent pour enquêter sur lui.

La décision de M. Pedraz intervient un jour avant que M. Ghali ne témoigne devant lui en tant que défendeur dans les deux affaires qui restent ouvertes devant son tribunal. La première le place comme responsable d’une « campagne visant à éliminer les élites sahraouies d’origine espagnole avec l’intention de briser les liens entre les différentes tribus et leurs autorités naturelles ». La seconde, plus récente, est fondée sur la plainte du blogueur Fadel Breica pour la commission présumée de crimes de détention illégale, de torture et de crimes contre l’humanité. Quant à la plainte qui est maintenant déposée, le Club des avocats marocains l’a présentée au bureau du procureur de La Rioja au début du mois de mai. Compte tenu du fait qu’à l’Audience nationale, le Ghali avait déjà ces deux affaires ouvertes, le procureur principal de cette communauté a alors transféré la lettre à ses homologues de Madrid et, après avoir atteint Pedraz, il a convenu de son irrecevabilité.

L’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme (Asadeh), qui agit en tant que procureur et sera présent mardi dans la déclaration du Ghali, a également demandé que « la possible commission des crimes d’entrée illégale, de fausse identité et de faux documents soit portée à l’attention du ministère public. En tout état de cause, au vu du raisonnement que Pedraz inclut dans son ordonnance, tout porte à croire que cette question se situera en dehors des pièces instruites à la Cour nationale.

El Confidencial, 31 mai 2021

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