Jordanie : coup d’État déjoué, arrestation de hauts fonctionnaires et d’un membre de la famille royale

Tremblement de terre au Moyen-Orient sur le dos de Joe Biden pour cet allié régional, après l’arrestation de hauts fonctionnaires et de membres de la famille royale dans le cadre d’une tentative de coup d’État – apparemment déjouée ?

Mise à jour 21h15 : L’armée jordanienne aurait rejeté la demande du cabinet du roi de Jordanie d’envoyer deux hélicoptères Black Hawk pour évacuer certains membres de la famille du roi de son palais privé à Dabouq. Raison invoquée : « Voler en ce moment présente un risque élevé ».
Les autorités jordaniennes viennent d’arrêter ce samedi un certain nombre de hauts fonctionnaires et un membre de la famille royale, selon les médias d’État, dans ce qui semble être une tentative de coup d’État déjouée.

Des informations non confirmées font également état de l’assignation à résidence de l’ancien prince héritier.

L’annonce a été faite par l’agence d’État Petra News (1), citant un fonctionnaire anonyme qui a déclaré que Sharif Hassan bin Zaid, un membre de la famille royale, et Bassem Awadallah, un fonctionnaire éminent qui a dirigé la Cour royale, ont été arrêtés « pour des raisons de sécurité » avec « d’autres personnes » après « une surveillance étroite ».

« Une enquête sur cette affaire est en cours », a déclaré la source.

La nouvelle est un choc dans le royaume, un proche allié régional des États-Unis souvent loué pour sa stabilité dans un voisinage en crise, et en paix froide avec Israël, dont il bénéficie discrètement d’une aide économique importante.

Des observateurs et des activistes sur les médias sociaux ont déclaré que la rafle avait également emporté le prince Hamzah bin Hussein, ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdullah II de Jordanie. Le monarque l’a remplacé par son fils aîné, Hussein, quatre ans après son arrivée au pouvoir.

Selon des informations non confirmées diffusées sur les réseaux sociaux, une force de 20 véhicules aurait fait irruption au domicile de M. Hamzah, dans la banlieue ouest d’Amman, l’aurait placé en résidence surveillée et aurait arrêté des membres de sa garde rapprochée.

Son chef de bureau, Yasser Majali, a été interpellé après qu’une force lourdement armée a fait irruption au domicile de son parent, selon Basma Al Majali, un membre de la famille qui a relaté l’incident sur Twitter. « La communication a été perdue avec eux il y a plus de trois heures », a-t-elle tweeté.

Al Mamlaka News (2), un diffuseur d’informations financé par l’État, a nié que le prince Hamzah ait été détenu.

Mudar Zahran, secrétaire général de la Coalition de l’opposition jordanienne., affirme lui que les services de renseignements militaires jordaniens ont interrogé Hamzah et lui ont présenté les preuves qu’ils ont en mains montrant qu’il finançait un groupe terroriste radical dont l’objectif était de le couronner par la force. Certains membres dudit groupe en Europe seraient sur les radars des agences de sécurité.

Le roi de Jordanie, âgé de 59 ans, est arrivé au pouvoir après la mort de son père en 1999. Depuis lors, il est l’un des principaux alliés des États-Unis, autorisant souvent les troupes américaines à mener des opérations depuis le territoire jordanien et participant à la campagne contre l’État islamique.

La Jordanie a envoyé un message à Israël indiquant que « la situation est sous contrôle » après la vague d’arrestations, et qu’il n’y a aucune menace pour la stabilité du royaume. Des responsables israéliens ont déclaré au journaliste Barack David que le message avait été transmis par des responsables militaires jordaniens à leurs homologues israéliens.

© Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Dreuz.info, 3 avr 2021

Etiquettes : Jordanie, Roi Abdallah, Hamwa Bin Hussein, prince héritier, coup d’Etat, Sharif Hassan bin Zaid, Bassem Awadallah, coup d’Etat,

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