Maroc : Les RME contraints de dévoiler leurs avois financières


À partir de cette année, en septembre, le Maroc va partager les données financières de ses propres citoyens avec les autorités fiscales étrangères. Les autorités fiscales néerlandaises pourront ainsi demander les coordonnées bancaires et autres biens des citoyens marocains et néerlandais. C’est un souhait du gouvernement néerlandais depuis un certain temps. Sur les médias sociaux à l’intérieur et à l’extérieur du pays d’Afrique du Nord, les Marocains ont fait beaucoup de bruit.

Agitation

Pour de nombreux Marocains, également ici aux Pays-Bas, la nouvelle était inattendue. Sur les groupes Facebook, certaines personnes ont réagi avec déception.

Après les reportages dans les médias marocains, il y a eu beaucoup de confusion. Les gens ont été choqués par les amendes importantes, mais dans ces articles, des exemples français ont été mentionnés », déclare la correspondante au Maroc Samira Jadir au Bureau des Etrangers.

Convention fiscale internationale

Le gouvernement de Rabat a déjà accepté, il y a deux ans, des accords internationaux visant à rendre possible l’échange d’informations entre les services fiscaux. Mais les nouvelles règles ne seront appliquées qu’après l’été.  »Le Maroc a adopté une loi au début de l’année qui rendra la chose possible maintenant », explique le correspondant au Maroc.  »Les Marocains résidant à l’étranger devront alors également déclarer leurs avoirs au Maroc dans le pays où ils vivent. Cela s’applique déjà aux Marocains français, qui ont déjà signé un traité avec le Maroc. Il existe déjà une obligation légale de remplir une déclaration aussi complète que possible, mais jusqu’à présent, les autorités fiscales néerlandaises n’étaient jamais en mesure de la vérifier.

Investissements au Maroc

La diaspora marocaine contribue de manière significative à l’économie du pays. Même en 2020, année coronaire, les Marocains de l’étranger ont transféré plus de sept milliards d’euros vers leur pays d’origine. Le Maroc est également une destination de vacances populaire pour de nombreux Marocains européens. Il est donc extrêmement important pour Rabat de maintenir l’engagement de la communauté d’outre-mer, qui représente, selon les estimations, plus de 10 % de la population totale. Il existe même un ministre responsable des ressortissants hors des frontières marocaines. On a donc longtemps pensé que le royaume d’Afrique du Nord ne signerait jamais un traité fiscal international permettant de partager les informations de ses propres citoyens avec d’autres pays.

Selon M. Jadir, il n’est pas certain que le Maroc perde beaucoup de recettes pour le trésor public, car les gens transféreront moins d’argent à partir de cette année. Le Maroc s’attend à ce que ses propres recettes fiscales augmentent également. Dans l’autre sens, il est également intéressant pour le Maroc de prélever des impôts sur l’épargne des Marocains de l’étranger.

NPO Radio1, 23 mars 2021

Tags : Maroc, Pays Bas, Europe, Union Eur

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