Le nouveau Président des États-Unis, Joe Biden, va-t-il annuler la décision de son prédécesseur, Donald Trump, de reconnaître la prétendue «marocanité» du Sahara Occidental ?
Une éventualité à ne pas écarter au vu des pressions internes et internationales que va subir la nouvelle administration. Pas plus tard que dimanche dernier, le Président sud-africain, président en exercice de l’Union africaine (UA), Cyril Ramaphosa, a appelé le Président Biden à annuler la « reconnaissance illégale » de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cyril Ramaphosa a appelé « les Etats-Unis à annuler rapidement la reconnaissance illégale imposant la souveraineté marocaine (prétendue) sur le Sahara occidental », tout en disant accueillir favorablement « l’engagement positif pris par le Président américain, Joe Biden, pour renouveler le mode de collaboration de son pays avec le reste du monde ».
Ramaphosa a également exprimé son « inquiétude » quant au « manque de progrès dans (le processus de) résolution du conflit au Sahara occidental (dans le sens) de la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ». Il a assuré que son pays allait « intensifier ses efforts au sein de l’Union africaine » pour garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. Pour sa part, le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, a dit attendre de la nouvelle administration américaine qu’elle revoit et reconsidère la décision de l’ex-Président Donald Trump ayant reconnu la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et a appelé Washington à œuvrer au Conseil de sécurité de l’ONU avec les autres membres de l’organe afin de redresser la situation.
« Le legs de Trump est lourd mais nous ne perdons pas espoir puisque la nouvelle administration Biden a exprimé sa volonté de revoir et reconsidérer tout ce qui a été fait par son prédécesseur », a déclaré M. Sidati à la Chaîne France 24. « A cet effet, nous formulons le souhait et l’espoir que l’administration puisse réparer cette injustice lorsqu’il s’agit du Sahara occidental et surtout user de leur position en tant que membre du Conseil de sécurité et s’investir aux côtés d’autres membres de l’organe afin de redresser la situation », a-t-il ajouté.
À noter que le Front Polisario a menacé le Maroc d’une escalade militaire après avoir bombardé le poste frontalier de Guerguerat sous contrôle marocain dans le territoire occupé du Sahara occidental. Le Polisario se dit « en état de guerre de légitime défense » depuis que le Maroc a envoyé, le 13 novembre 2020, des troupes à l’extrême sud du Sahara occidental. Le front Polisario conteste la légalité de cet axe, qualifié de « brèche illégale », contraire, selon eux, à l’accord de cessez-le-feu de 1991 signé sous l’égide de l’ONU.
Au moment où les Sahraouis attendent la réponse du nouveau Président américain, le Maroc continue de faire fi de la légalité internationale, allant jusqu’à refuser d’appliquer ses propres engagements, à commencer par l’organisation d’un référendum d’autodétermination du Sahara occidental.
Le Chiffre d’Affaires, 25 jan 2021
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