La situation géographique du Maroc sur la bordure nord-ouest de la plaque africaine, qui est en perpétuel mouvement de rapprochement et de collision avec la plaque eurasienne, expose plusieurs zones du pays au risque de tremblement de terre.
Ce mouvement a donné lieu à des séismes ayant généré d’importants dégâts humains et matériels dans certaines régions affectées par des séismes violents comme celle d’Agadir en 1960 et celle d’Al Hoceima en 2004.
Ce risque a poussé le pays à mettre en place, depuis plusieurs années, une nouvelle politique de recherche dans le domaine de la sismologie, à travers l’extension du réseau sismologique géré par l’Institut National de Géophysique (ING) relevant du Centre National de Recherche Scientifique et Technique (CNRST), et par le biais de nombreux travaux de recherche et de missions de terrain réalisés par les universités marocaines.
En lien avec son mandat dans le domaine des sciences, l’UNESCO facilite et promeut l’utilisation de la science et de la technologie pour contribuer à la Réduction des Risques de Catastrophe. L’Organisation veille au renforcement de la coopération scientifique internationale pour améliorer les capacités de ses pays membres à se prémunir des risques de catastrophes et sauver ainsi des vies humaines et des infrastructures. C’est dans ce cadre que l’UNESCO a fait bénéficier le CNRST d’un don d’équipements de haute technologie d’alerte précoce aux tremblements de terre fourni par la compagnie japonaise ‘Challenge Company Limited’. Une opération similaire a été organisée par l’UNESCO au Ghana en 2019.
Entre le 17 et 21 janvier 2021, M. Kazuo Sasaki, Président la compagnie Challenge, était au Maroc pour une mission de remise et d’installation de sept équipements de haute technologie d’alerte précoce aux tremblements de terre. Grâce au professionnalisme et la collaboration efficace du staff du CNRST, cette mission a été couronnée de succès et a permis d’installer le premier équipement à l’Institut National de Géophysique et les autres au niveau des villes de Kenitra, Larache, Tanger, Al Hoceima, Nador et Fès.
Le matériel en question permet de détecter les tremblements de terres juste avant leur occurrence et de lancer des messages d’alerte à travers des haut-parleurs. Il est également d’une grande utilité pour l’alerte au Tsunami et peut déclencher l’arrêt instantané de certains équipements sensibles (machines au niveau des centrales nucléaires, trains, ascenseurs, …).
La prédiction à court terme des séismes peut limiter les pertes en vies humaines et en dégâts matériels, mais la prévision à long terme et la prévention restent sans conteste les seuls moyens possibles pour réduire au mieux les dommages potentiels des tremblements de terre. Ceci devrait être pris en compte dans les politiques d’urbanisme, d’aménagement de l’espace ou de génie parasismique qui s’appuient sur la connaissance des caractéristiques des séismes connus et probables.
UNESCO, 25 jan 2021
Tags : Maroc, Japon, tremblements de terre, séïsmes,
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