Sahara Occidental : Les États-Unis appelés à arrêter leurs ventes d’armes au Maroc

Agression marocaine à El Guerguerat : Les États-Unis appelés à arrêter leurs ventes d’armes au Maroc

L’ONG Non Violence International, basée à Washington, a appelé l’administration américaine à arrêter ses ventes d’armes au Maroc, soulignant que ce soutien militaire ne fait que consolider la colonisation du Sahara occidental.
«Malheureusement, le gouvernement américain a fourni un vaste soutien économique et militaire au gouvernement marocain», déplore le président de cette ONG, Michael Beer, dans une récente tribune cosignée avec Mohamed Brahim de l’Association sahraouie aux Etats-Unis. En 2019, «le Maroc a acheté pour 10,3 milliards de dollars d’armes américaines, soit plus que l’Egypte, Israël, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis réunis», selon les deux militants.
Pour Beer et Mohamed Brahim la nouvelle administration élue «peut faire beaucoup» de choses pour la décolonisation du Sahara occidental en soutenant la tenue d’un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. Ils estiment que l’administration Biden devrait «travailler avec les Européens et les Africains pour limiter la coopération économique» avec le Maroc consolidant l’occupation, et faire pression pour résoudre ce conflit pacifiquement. 
Actuellement, il y a un potentiel soutien bipartisan pour cette approche, illustré par l’appui apporté par les deux sénateurs Inhofe et Leahy à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, soutiennent Michael Beer et Mohamed Brahim. Les élus républicains et démocrates doivent défendre les principes du droit international et condamner l’agression des manifestants sahraouis au Sahara, soulignent les deux activistes, indiquant que «le silence» des autres membres du Congrès est «assourdissant». «Nous devons agir rapidement pour empêcher la guerre et de nouveaux conflits», alertent les auteurs de la tribune. Evoquant le retour du Front Polisario aux armes après la violation du cessez-le-feu par le Maroc, Michael Beer et Mohamed Brahim précisent que si «la guerre n’est pas la solution (…) l’occupation sans fin n’est pas non plus la solution». 
Ils déplorent «le pillage des ressources naturelles» qui se poursuit malgré les résolutions de l’ONU et les décisions des tribunaux européens, affirmant le statut spécial du Sahara occidental en tant que territoire non autonome, s’indignant de l’appauvrissement des Sahraouis dans les territoires occupés au moment où des colons profitent de ces richesses avec la bénédiction du gouvernement marocain. Pour les Sahraouis, «la guerre est vue comme la seule issue». 
Ils se déclarent déterminés à mener une nouvelle étape de leur lutte. La militante et activiste sahraouie, Aminatou Haidar, a indiqué que les jeunes sahraouis ne voient plus d’autres alternatives à la lutte armée, mettant en garde contre le désespoir et la lassitude des Sahraouis du statu quo. «Les Sahraouis désespèrent d’obtenir leur indépendance du Maroc, qui contrôle les trois quarts du Sahara occidental.
Ces deux dernières années, une dizaine de pays ont ouvert des consulats dans le territoire contesté, reconnaissant ainsi la souveraineté du Maroc», regrette, Mme Haidar. Bien que le Polisario ait dénoncé une violation de l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991 après que les forces de l’occupation marocaine aient investi le 13 novembre dernier la zone tampon de Guerguerat entre le Sahara occidental et la Mauritanie, Aminatou Haidar témoigne que le Maroc a renforcé sa présence militaire et policière» et chassé des manifestants sahraouis qui bloquaient le passage illégal permettant au Maroc d’accéder aux pays d’Afrique de l’Ouest.
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