Il Fatto quotidiano : Sahara occidental, la guerre revient 45 ans après la paix sans justice

par Gabriele Gelmini

À la veille du 45e anniversaire de l’Accord tripartite de Madrid et 29 depuis le dernier « cessez-le-feu », la guerre recommence, apparemment en ce moment: le Maroc et le Front Polisario, le mouvement d’inspiration socialiste qui lutte pour Indépendance sahraouie, ils sont à nouveau aux prises avec la gestion du territoire du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole au statut international encore incertain. Espérant ne pas assister à une aggravation du scénario dans les prochaines heures, ce choc n’est que la dernière page d’un conflit qui se poursuit depuis l’ère de la décolonisation, le 14 novembre 1975.
Quand j’entends parler de l’Afrique et des colonies, je ne sais pas pour vous, mais je pense automatiquement à ceci: une couverture étalée sur les régions disputées. Un coup de pinceau uniforme qui étouffe les intérêts légitimes de ceux qui n’ont que la voix pour s’exprimer. Ici, à côté des histoires et des grandes batailles qui atteignent nos oreilles occidentales, il y a celle – passée sous silence, mais pas pour ce mineur – d’un peuple qui revendique ses droits depuis près de cinquante ans, sans solution.
Le 14 novembre 1975, l’Espagne de Franco – décédée six jours plus tard – décide d’abandonner à son sort sa colonie africaine, le Sahara occidental, cette portion de terre au sud-ouest du Maroc toujours délimitée par bordures pointillées. Derrière la pression de l’ONU pour la décolonisation et les demandes des pays voisins, l’Espagne signe les accords tripartites de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie, qui prévoyaient un référendum d’autodétermination.
Les deux pays voisins, en revanche, envahissent le Sahara occidental, le divisent (une grande partie de la mer ira au Maroc, une petite partie intérieure à la Mauritanie) et isolent les territoires conquis avec six murs progressifs, rejetant la population indigène qui se réfugiera. dans le camp de réfugiés de Tindouf, en Algérie.
Au fil des années, le scénario menace de se précipiter: les sahraouis qui ont fui constituent le Polisario, le mouvement de rébellion qui aspire à retourner dans leur patrie; ils obtiennent le retrait de la Mauritanie des territoires occupés et proclament l’indépendance, mais le conflit armé contre le Maroc s’avérera sans solution. L’ONU insiste sur un «cessez-le-feu», place le pays sur la liste des «territoires non autonomes» et met en place la mission «Minurso» en 1991, pour surveiller le déroulement du fameux référendum.
Mais à présent le camp de Tindouf est devenu très peuplé, il n’est plus possible de déterminer qui aurait le droit de vote et le Maroc, soutenu par la France qui a le droit de veto à la table des négociations, refuse d’ouvrir toute ouverture.
Ainsi, le 31 octobre 2020, la mission de paix est prolongée d’un an, comme au cours des 29 dernières années. Pour la 50e fois et après une dépense totale d’un milliard et demi de dollars. Le mur de séparation a atteint 2 720 kilomètres et est le plus long du monde, après le mur chinois; les champs autour de la barrière contiennent environ 6000 mines antipersonnel et la situation, pour l’instant, reste bloquée: le besoin de paix – ou du moins de ne pas faire la guerre – l’emporte à nouveau, au détriment de la justice. Au moins jusqu’à aujourd’hui.
Il Fatto quotidiano, 13 nov 2020
Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Guerguerat
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