Maroc : a propos de la sanglante répression du mouvement social sur le pouvoir d’achat de janvier 1984

Je hais cette période, j’ai passé 8 h au commissariat pour interrogatoire, vu que les policiers de l’unif ont déclaré que j’étais une mouchariba, ils m’ont relâché quand ils ont appris que j’étais la fille du plus grand résistant de Tanger , on était traité comme des criminels.

Les élèves officiers avaient mon âge, +|_ 20 ans, ils étaient affamés, 3 jours sans avoir à manger , ils se cachaient pour ne pas tirer sur les étudiants.

La grande place de Tétouan était pleine de chars et de soldats cachés derrière des sac de sables, de notre jardin on voyait les balles passer au dessus de nos têtes pour atteindre les manifestants cachés dans la montagne, il y avait même les élèves officiers de l’école de Meknes.

C’est très loin de la vérité, je l’ai vécu de l’intérieur à Tétouan, ils ont ramassé les cadavres comme des sacs poubelles dans des camions, ils ont tué mon camarade d’une balle dans le dos sous mes yeux, il venait juste chercher mes cours et il ne voulait pas s’arrêter.

Latifa Allam

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Tags : Maroc, Rif, Hirak, révolte du pain,

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