Turin. Trois étudiants, arrivés du Maroc à Turin alors que l’urgence coronavirus allait éclater. Qui méritent des bourses, risquent de finir dans la rue. Ils campent dans un logement de fortune, 4 lits de camp par chambre, sans chauffage. Un salaire donné en noir à un maître qu’on ne sait pas qui il est. Ils sont à court d’argent. Le virus paralyse les bureaux et bloque la bureaucratie. Ceux qui ont droit à une allocation ne l’ont pas pris, ceux qui travaillaient comme plongeur ont tout perdu. Aziza, Ayoube et Abdessamad sont désespérés.
Hier, à Porta Palazzo, ils demandaient des adresses de dortoirs : «Nous avons besoin d’aide». Aziza, 29 ans, est en troisième année de doctorat au département de culture, politique et société à l’Université de Turin. «Je participe au programme Erasmus – raconte-t-elle – je suis à Turin depuis le 18 février. Je vivais chez une dame qui m’a pratiquement forcée à partir». «Pour avoir l’argent de la bourse d’étude – explique Aziza – je dois activer un compte courant. Je me suis adressée à Poste, Entente São Paulo, Unicredit, BNL et Crédit agricole : les premières ont refusé parce que je n’ai pas de carte de séjour, mais un visa de la préfecture de police. Les banques m’ont répondu que nous sommes en phase d’émergence et qu’elles ne peuvent pas ouvrir des comptes».
Ayoube, 26 ans, étudiant en première année de langues et cultures d’Asie et d’Afrique, a choisi l’Université de notre ville et se trouve ici depuis le 8 septembre dernier. Pour rester, il faisait la plonge au noir dans un restaurant, même 11 heures par jour.A cause du virus, il a perdu son emploi. Son ami Abdessamad, 27 ans, fait un master. Il a eu sa bourse le 20 février, mais c’est la dernière : entre la nourriture, l’argent qu’il donne au maître et l’aide à ses amis, il sait qu’il a les jours comptés.
Source : La Stampa, 3 avr 2020
Tags : Maroc, Italie, étudiants, bourses, coronavirus, covid19,
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