Les autorités marocaines ont interdit le 5 mars une conférence à laquelle devait participer l’historien Maati Monjib les 17-18 mars 2020. La conférence, qui porte sur “les mouvements de contestation dans l’histoire du Maroc” devait se tenir dans les locaux de l’Université Hassan II. Le professeur Monjib devait traiter du Hirak du Rif en le situant dans l’histoire des mouvements sociaux du Maroc.
Cette interdiction [qui, précisons-le, a été prise bien avant les mesures contre le Coronavirus] vise à fermer l’un des derniers espaces d’expression de M. Monjib et à l’isoler de la communauté académique. Elle s’inscrit dans une série d’attaques qui visent notamment à le discréditer.
En effet, M. Monjib est continuellement diffamé dans une presse proche des services sécuritaires (des centaines d’articles de diffamation sont recensés dont certains qui attaquent sa famille et ses proches). Il a également subi un espionnage électronique systématique (voir le rapport d’Amnesty International daté du 10 octobre 2019).
Nous tenons également à rappeler que M. Monjib est accusé injustement, depuis 2015, d’“atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat”. Pour cela, il a été convoqué 19 fois par le tribunal de Rabat depuis cette date sans qu’un procès ne s’ouvre. Le but de ces multiples convocations est de faire peser sur lui une véritable épée de Damoclès afin de l’intimider et de l’empêcher de s’exprimer.
L’association Justice et Liberté au Maroc rappelle que l’article 25 de la Constitution marocaine garantit les libertés de pensée, d’opinion et d’expression, la liberté de recherche scientifique et la liberté de publication.
L’association Justice et Liberté au Maroc condamne cette nouvelle interdiction et exige des autorités marocaines de faire respecter l’Etat de droit en garantissant à M. Monjib et à tous les citoyens marocains la liberté d’information et d’expression.
Fait à Paris, le 17 mars 2020
Association Justice et Liberté au Maroc
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