Violence verbale dans le regard, dans la transaction, dans le comportement. Dès que le jeune algérien quitte le gîte familial, il se retrouve en «territoire ennemi», et à lui de déployer toute la batterie de brutalités dont il connaît certaines méthodes, pour les avoir lui-même déjà pratiquées ou subies.
Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement ciblées dans une société macho. D’autres diront conservatrice, alors que c’est tout le contraire qui est vrai.
La morale religieuse n’a plus de prise sur la communauté ; les imams en font le constat chaque semaine ; rien n’y fait. Jusqu’à une date récente, les bienfaits de la culture et du civisme étaient là pour lisser les aspérités et atténuer les tensions ; mais depuis un certain temps, la violence a planté définitivement sa tente dans les zones urbaines, beaucoup plus affectées que les milieux ruraux.
Le mal est profond : des femmes ont été marquées à vie ; des jeunes filles complètement détruites par des évènements dont elles furent victimes ; des jeunes enfants sont traumatisés à vie; des fillettes et des gamins jetés, tête la première, dans le tumulte de la vie, ont été battus, violés, parfois assassinés.
Le problème n’est pas nouveau, mais il a atteint des pics dangereux, et les Algériens s’enlisent doucement dans une violence quotidienne qui refuse de dire son nom. Le moment est venu-si ce n’est pas déjà trop tard- pour engager une réflexion, trouver les solutions et agir vite, en l’absence d’une intelligentsia locale qui n’a jamais brillé par ses propositions, encore moins par ses prises de position…
O.F.
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