C’est un ouf de soulagement qu’on dû pousser des millions de français en voyant le président sortant François Hollande, quitter le palais de l‘Elysée. Même s’ils ne savent pas trop où les mènera son remplaçant, le jeune Emmanuel Macron, ils ont dû se dire qu’il ne sera pas pire que Hollande. Et ils n’ont pas tout à fait tort, après un quinquennat tragique et quelques fois même comique ponctué par un record absolu en termes d’impopularité (4%) pour un président de la 5ème République.
Mais il n’ y a pas que les français qui ne vont pas regretter François Hollande. Pendant ces cinq ans aux commandes, ce dernier s’est avéré être plus un chef de guerre qui a la gâchette facile qu’un chef d’Etat qui recherche les voies diplomatiques pour régler les conflits internationaux.
C’est surtout vrai dans la sphère arabo-musulmane, où Hollande a fait oublier dans le mauvais sens son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Si ce dernier a «brillé» horriblement en étant l’homme qui a plongé la Libye dans le chaos avec les conseils du sioniste Bernard Henri Lévy (BHL) et attisé le feu en Syrie avec son attitude atlantiste, Hollande, n’a pas fait mieux. Bien au contraire !
Le socialiste, l’homme affable, le président «normal» s’est anormalement mis dans la peau d’un tonton flingueur en répandant l’ingérence partout où des conflits ont éclaté. En Syrie, sous sa conduite, il n’a pas hésité à envoyer ses forces spéciales guerroyer contre l’armée du régime, tout comme il s’est agité pour bombarder la Syrie au point d’en faire une fixation. Pire, il a armé et financé des groupes soit disant « d’opposition armée » qui ne sont en fait que des jihadistes-terroristes assoiffés de sang et qui obéissent à des agendas qui n’ont rien à voir avec le combat du peuple syrien. C’est exactement ce qu’avait fait Sarkozy en Libye.
Avec son ami Laurent Fabius, qui appelait publiquement à l’assassinat du président Bachar al-Assad, à la baguette au Quai d’Orsay, la France sous Hollande est devenue une succursale des Etats-Unis et lui l’homme de main d’Obama qui a intelligemment éviter de trop exposer son pays.
Un chef de guerre
A l’arrivée, la France a subi un terrible retour de flamme. Jamais autant d’attentats spectaculaires et meurtriers n’ont été commis sur le sol de l’Hexagone que durant la présidence de Hollande. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Le président sortant a cueilli les fruits de sa politique va-t-en-guerre notamment en Syrie où il n’a jamais eu l’intelligence d’essayer de comprendre les vrais enjeux et ne pas se jeter à corps perdu dans ce bourbier.
Aidés par les grands journaux français, en particulier Le Monde et Libération, sans oublier l’agence AFP qui est devenue une succursale de l’OSDH, Hollande a enfilé l’uniforme du guerrier contre les «terroristes», en prenant le soin d’anoblir ceux de Daech et du front du al-Nosra sur conseil de ses amis du Golfe. Fabius ne disait-il pas que le front Nosra faisait du bon boulot en Syrie !
Cet aveuglement a complètement altéré le rôle de la France dans le monde est réduit sa «politique arabe» sous Jacques Chirac notamment à un vague souvenir d’un grand pays pacifique soucieux de ne pas attiser les conflits s’il ne pouvait pas régler.
François Hollande, qui était pendant tout son quinquennat à la peine dans les sondages, pensait bêtement qu’il pouvait requinquer sa stature d’homme d’Etat à l’étranger faute de pouvoir le faire en France.
Potiche des Etats-unis
Une stratégie ratée puisque il n’est jamais remonté dans les sondages. Les français qui l’ont élu n’ont pas compris comment un socialiste pouvait se montrer aussi libéral sur le plan économique. La cassure avec son camp était alors définitive et irrémédiable. Si bien qu’il a continué, par une sorte de dépit, sa politique guerrière au Moyen Orient et sa diplomatie hyper agressive à l’égard de la Russie. Au final que retenir de son quinquennat sinon qu’il a fait du Sarkozy sans Sarkozy !
François Hollande quitte le palais de l’Elysée sans gloire. Il aura eu tout faux. Sur la scène diplomatique internationale, il a surtout servi de potiche des Etats-Unis qui l’envoyaient au front. Au plan économique, Angela Merkel doit beaucoup le regretter, elle qui craignait de travailler avec un socialiste.
Mais comme l’a révélé son ex campagne, Valery Trierweiler, derrière ses discours d’un homme de gauche qui se soucie des masses populaires et des français qui souffrent, François Hollande n’aime pas les «sans dents». Ils les snobent même…
C’est dire que Hollande a déçu plus d’un y compris dans sa propre famille. Celui qui promettait d’être le «président normal», s’est anormalement mu en un homme cassant et imprévisible. Sous sa présidence la France a perdu de sa superbe. Emmanuel Macron qui l’a quitté à mis chemin aura fort à faire pour corriger l’image écornée d’un pays déboussolé à tout point de vue.
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