Le roi du Maroc menace d’intervenir militairement dans les territoires libérés du Sahara occidental pour dicter de force ses desiderata au mouvement indépendantiste. L’attitude belliciste de Mohamed VI se décline comme une opération punitive contre le Polisario suite à la décision, compréhensible et légitime de ce dernier de fermer la frontière commune devant des camions marocains arborant des cartes du Maroc incluant le territoire sahraoui et, aussi, en réaction aux provocations et aux incursions répétées de l’armée royale dans cette région d’El Guerguerat, proche de la frontière mauritanienne. Faisant fi de la légalité internationale, le royaume alaouite persiste dans sa vaine fuite en avant et s’entête à vouloir imposer ses plans à la communauté internationale, en revendiquant sa souveraineté sur ce territoire, illégalement occupé depuis 1975 après le départ des Espagnols.
L’ONU et son Conseil de sécurité ont consacré, dès lors, le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’indépendance. Toutes les résolutions de l’instance onusienne inscrivent clairement la question du Sahara occidental dans le cadre de la décolonisation à parachever dans le respect absolu du droit du peuple sahraoui à choisir librement son destin. L’Union européenne (EU) refuse aussi de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidentale et revoit ses accords de partenariat avec lui à la lumière de cette donne fondamentale.
L’Union africaine (UA) reconnaît la République arabe sahraouie et démocratique (Rasd) comme membre, à part entière, de son assemblée générale et de ses organes exécutifs. En Asie comme en Amérique latine, de nombreux pays affichent un soutien indéfectible à la cause du peuple du Sahara occidental. Bref, le droit est manifestement du côté du Polisario. Le recours annoncé à la violence se fera visiblement en violation franche de la légalité internationale et, partant, ne changera absolument rien au statut colonial de la force occupante.
L’obstination du Maroc à vouloir annexer de force ce territoire contre la volonté de son peuple et celle du monde entier est vouée d’avance à l’échec. Vers la fin de ses jours ici bas, le roi Hassan II s’était finalement plié aux résolutions pertinentes de l’ONU et aux sages exigences de l’opinion mondiale, avant que son héritier ne remette en cause l’engagement de son pays. L’armée royale marocaine s’apprête aujourd’hui à commettre un grave forfait, en se lançant dans une dangereuse aventure qui mettra l’ensemble de la région –le Maroc en premier- dans une très mauvaise posture. Les instances internationales et l’opinion publique mondiale sont interpellées et doivent s’élever énergiquement contre cette agression qui se prépare contre un peuple exproprié et privé de sa liberté. L’ONU et son Conseil de sécurité doivent faire montre de fermeté dissuasive à l’endroit de l’occupant marocain afin de le contraindre à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, unique issue acceptable du conflit.
K. A.
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