La monarchie est condamnée à disparaître

Nous ne pouvons rien contre les lois de l’histoire. La monarchie, en tant que système de prédation et d’exploitation, est condamnée, qu’on le veuille ou non, à prendre en charge toute la barbarie de l’histoire, les tortures qui remontent du fond des âges, la raison du Makhzen pour justifier toutes les violences, l’esclavagisme comme système de domination ; bref, la monarchie est antihumaniste et s’oppose au progrès humain. Il y a une loi de déshumanisation du Peuple inscrite dans son code génétique en vertu de quoi il n’y a, il ne peut y avoir que la violence, la corruption, la barbarie, la haine, le mensonge, la suffisance pour sauvegarder le système en place. La monarchie n’a pu se maintenir que parce qu’elle a su bâtir un rapport de force basé sur une relation dichotomique avec le Peuple : la monarchie toute puissante et le Peuple maintenu dans la misère culturelle et économique. La monarchie repose encore aujourd’hui sur cette hiérarchisation grossière de la société, mais vigoureuse et nette : dans cette hiérarchie des êtres–forces, pour reprendre une terminologie de la philosophie bantoue, figure le Roi et sa famille, à un degré fort élevé. Pour la monarchie de droit divin, Dieu lui-même serait garant de l’ordre royal. C’est une pure instrumentalisation du divin. La monarchie a même asservi « Dieu » pour asseoir son pouvoir sur le Peuple.

Si les yeux du Peuple s’ouvrent en regardant l’œuvre de la monarchie, ils verront qu’elle représente un grand péril; que la monarchie et son entrepôt, le Makhzen, sont la source du désastre du pays et fourrier de la catastrophe à venir. Ce n’est pas rien ! Le Peuple massacré, vidé de lui-même, souillé et dénaturé, disqualifié; d’immenses voix à tout jamais éteintes; des foyers dispersés au vent; tout ce bousillage, tout ce gaspillage, l’humanité d’un Peuple millénaire réduite au silence et vous croyez que tout cela ne se paie pas? La vérité est que, dans cette politique nécro-économique, la perte de la monarchie elle-même est inscrite, et, que la monarchie périra dans le fossé qu’elle a creusé autour d’elle.
Ce qui, en net, veut dire que le salut du Maroc n’est pas l’affaire d’une réforme dans les méthodes ; que c’est l’affaire de la Révolution : celle qui, à l’étroite tyrannie d’une monarchie déshumanisante, substituera, en attendant la société sans classes, la prépondérance de la seule classe qui ait encore mission universelle, car dans sa chair elle souffre de tous les maux de l’histoire, de tous les maux universels : le Peuple-classe.

MRM Presse

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