Moroccoleaks : Le judoka Adil Belgaid était un collaborateur de la DGED marocaine

Texte de la lettre :

Monsieur Jean-Pierre MASSERET
Sénateur de la Moselle
Président du Conseil Régional de Lorraine
Metz, le 4 février 2011
Monsieur le Président,
Nous sommes scandalisées par l’organisation dans l’hémicycle du Conseil Régional de Lorraine, le 11 février prochain à 18 heures, d’un colloque organisé sur le thème « Le droit des Peuples à la résistance: Les luttes du Peuple Sahraoui! » par l’A.S.P.S. (Association de Solidarité avec le Peuple Sahraoui).
Une manifestation totalement partiale…
Sur la question pour le moins controversée du Sahara Occidental entre, d’une part, le Maroc et, d’autre part, le Front Polisario et l’Algérie, le colloque commence par la projection d’un film militant pro-Polisario et se poursuit exclusivement par des interventions de personnes membres du Polisario, ou liées à lui ou à l’Algérie.
au bénéfice d’une organisation totalitaire…
Contrairement au Maroc qui connaît, sur l’intégralité de son territoire (y compris les provinces du Sahara) des élections libres sous contrôle international (les seules dans le Maghreb), l’Algérie ne connaît pas d’élections totalement libres et les populations sous le contrôle du Polisario, implantées à Tindouf en Algérie (qui était encore au Maroc en 1934), vivent sous un régime totalitaire, avec parti unique qui contrôle tous les aspects de la vie sociale y compris la liberté de circulation, en interdisant l’action du Haut Conseil pour les Réfugiés de l’ONU. Les dissidents sont séquestrés, malmenés ou assassinés.
Des militants du Polisario, qui bénéficie de la part du Maroc d’une liberté de circulation et de retour sur les terres sahariennes du Maroc, ont encore sauvagement assassiné le mois de novembre dernier à Laayoune une dizaine de gendarmes désarmés qui évacuaient pacifiquement un camp.
Formé à la manipulation en Algérie et à Cuba, les militants du Polisario ont voulu inversé les responsabilités et accuser à tort les gendarmes marocains de violence. Ils ont transmis à la presse algérienne et marocaine des photos d’enfants morts dans l’offensive israélienne à Gaza en faisant croire qu’il s’agissait de photos prises à Laayoune. Ces faits sont aujourd’hui établis. Mais cette manipulation a permis l’adoption trop hâtive d’une motion du Parlement Européen défavorable au Maroc.
Il est regrettable que le Conseil Régional de Lorraine accueille une organisation totalitaire et violente pour lui permettre de développer sa désinformation.
soutenue par l’Algérie…
L’Algérie, bien moins avancé que le Maroc dans la transition démocratique et le développement économique et social, est en fait le véritable protagoniste de cette affaire pour au moins deux raisons :
  • la réactivation permanente du contentieux colonial avec la France et plus encore du contentieux saharien avec le Maroc est le moyen pour le régime de détourner l’opinion publique nationale des problèmes intérieurs, de se légitimer et de justifier le poids de l’armée sur son fonctionnement institutionnel,
  • l’Algérie cherche un accès direct à l’Océan atlantique pour enclaver le Maroc et s’affirmer comme première puissance de la région.
Cette situation bloque l’unité politique et l’intégration économique du Maghreb, au détriment de sa croissance économique et de son développement social, mais aussi de son épanouissement démocratique. Une collectivité comme la nôtre devrait encourager le mouvement inv
erse.
sans légitimité historique…
Les allégeances des tribus sahariennes au sultan du Maroc sont très anciennes, plusieurs siècles avant le protectorat français. Certaines dynasties royales sont même issues de cette région.
Avant la colonisation, Alger ne connaissait pas ce rayonnement et cette influence. La marocanité du Sahara occidentale est moins contestable que l’algérianité de la partie du Sahara laissée par la France à l’Algérie à l’indépendance. Or personne ne conteste aujourd’hui cette algérianité, à part peut-être quelques nostalgiques de l’Algérie française.
Le problème du Maroc, c’est qu’il a connu plusieurs colonisateurs et qu’ils ne sont pas partis en même temps. Le protectorat français a pris fin en 56. Les Espagnols ont quitté progressivement le Maroc, ne libérant le Sahara qu’en 75 et conservant encore aujourd’hui deux enclaves sur la Méditerranée, revendiquées à juste titre par le Maroc.
…bloquant toute solution pacifique…
Le processus de résolution initialement retenu était celui du référendum par identification, ce qui s’est avérée impossible à mettre en œuvre. Les tribus sahraouies sont nomades et se répartissent de part et d’autre des frontières au Maroc, en Algérie, mais aussi en Mauritanie et au Mali.
Quant aux Sahraouis séquestrés par le Polisario à Tindouf, au nombre de 160000 selon Alger et les dirigeants du Polisario, estimés par le Programme Alimentaire Mondial à 90000, ne seraient que 45000 selon les témoignages d’ex-réfugiés dont des fondateurs même du mouvement séparatiste. Jusqu’aujourd’hui, l’Algérie et le Polisario refusent tout recensement de la part du Haut Commissariat aux Réfugiés.
Les Sahraouis vivant au Maroc ont pu dépasser les clivages tribaux en incarnant l’intérêt général. Ils apprécient le modèle de développement marocain beaucoup plus efficient que celui des Etats voisins dans la région. Ils redoutent l’instabilité et l’insécurité de la zone sahélo-saharienne car ils sont conscients qu’une nation de 250 000 habitants n’aurait pas la capacité de contrôler un tel territoire lorsque les nations voisines beaucoup plus riches et peuplés n’y parviennent pas elles-mêmes.
Pour permettre une porte de sortie honorable à toutes les parties, le Maroc a pris l’initiative d’un plan d’autonomie élargie. Ce plan qui a été jugé comme une avancée très crédible par l’ONU, répond parfaitement aux aspirations de toute la population de la région.
Nous regrettons que la Région Lorraine n’ait pas invité des parlementaires et élus locaux sahraouis, démocratiquement élus, plutôt que les représentants d’une organisation totalitaire, manipulée par la puissance voisine, et dont les croisements se développent, par convergence d’intérêts plus que par proximité idéologique, avec AQMI et les trafiquants d’armes, de stupéfiants et d’êtres humains.
Nous vous exprimons, Monsieur le Président, notre totale désapprobation et nos sincères regrets.

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