De Londres, Boudjemaa Selimia – Le Royaume-Uni a finalement choisi de mettre fin à quarante-trois années d’appartenance à l’Union européenne, en disant oui au Brexit. Après un faux espoir pour les partisans dumaintien, dans les premières heures qui ont suivi la clôture du référendum organisé jeudi au Royaume-Uni sur l’avenir du pays au sein de l’UE, la tendance a pris forme très tôt ce matin. Le «leave» termine à 52%, selon les résultats définitifs.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le Premier ministre David Cameron a annoncé son intention de démissionner, mais assurera la transition jusqu’en octobre prochain, le temps de designer son remplaçant. S’exprimant en début de matinée devant sa résidence londonienne du 10 Downing Street, il a tenu à souligner que son successeur devra engager les négociations de sortie de l’UE.
«Je ne peux pas être le capitaine qui mènera le vaisseau», a-t-il souligné. Cameron paye donc le prix de ses calculs politiciens qui visaient éventuellement à maintenir sa formation au pouvoir. En convoquant ce référendum sur le Brexit, il a incontestablement signé sa mort politique. De son côté, le chef de file de l’extrême-droite britannique, l’Europhobe Nigel Farage, demande que la date d’aujourd’hui devienne une «fête nationale britannique».
Le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn appelle, lui, à «respecter» la décision du peuple britannique et à «négocier la sortie de l’Union européenne», annonçant des «jours difficiles à venir» pour tous les Britanniques. Sur le plan économique, les effets du Brexit ont vite été vite ressentis. La livre sterling a chuté à son plus bas niveau depuis 1985. L’issue du scrutin qualifiée unanimement en Grande-Bretagne et dans le monde de «séisme politique», est en voie de faire exploser la configuration du Royaume-Uni.
Les nationalistes en Ecosse et en Irlande du Nord annoncent dans la foulée la tenue d’éventuels référendums sur leur indépendance. L’Ecosse et l’Irlande du Nord ont voté pour un maintien au sein de l’Union européenne. L’effet le plus immédiat et perceptible du Brexit devrait se faire sentir sur la liberté de déplacement des ressortissants britanniques dans l’espace de l’Union européenne.
La sortie du pays du bloc des 28 devrait désormais s’accompagner de la nécessité pour les ressortissants britanniques de demander un visa en cas de voyage en Europe continentale. Sans oublier les contrecoups que subirait la coopération sur le plan sécuritaire et la gestion du dossier de l’immigration. Les Britanniques sont désormais appelés à gérer seuls ces dossiers complexes.
B. S., correspondance particulière
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