Titillé, « Chris Coleman » se rebiffe et publie la base de données du personnel du ministère des affaires étrangères

Accusé de distiller de vrais et de faux documents sur le régime marocain sur Twitter, le hacker « Chris Coleman » a répondu « à ceux qui doutent de l’authenticité des documents » en publiant la base de données du personnel du ministère des affaires étrangères.
La liste de tous les fonctionnaires de ce ministère, diplomates, agents techniques et employés, etc.., avec leurs noms, prénoms, date de naissance, état civil, nombre d’enfants, matricules, numéros de la carte d’identité nationale et date de recrutement, a été publiée.
Même des fonctionnaires, dont des ambassadeurs, partis en retraite sont signalés.
C’est un article, en anglais (en non en français), non signé et publié sur le site de la chaîne internationale française France24 qui a titillé le hacker en reprenant des accusations de mélange de faux et vrais documents dans ses révélations.
Si France24 a cherché à le tester et le provoquant, elle a pleinement réussi. La base de données est effectivement celle du ministère des affaires étrangères. Elle est récente et beaucoup de noms, sinon la plupart, sont ceux de diplomates marocains qui voient ainsi leur intimité administrative jeter en pâture à l’opinion publique.
Pour prouver sa « bonne foi » le mystérieux « Chris Coleman » publie également un document où il est question de la construction d’une usine de fabrication de munitions au Maroc …
Contrairement à ce que croit France24, ce mystérieux hacker ne veut pas ébranler le Makhzen. Il ne vise pas l’intérieur du régime, mais plutôt son extérieur.
Il veut désorganiser la diplomatie marocaine et la DGED (Direction générale des études et de la documentation), le service de contre-espionnage qui, on le sait avec certitude maintenant, mène la danse dans ce ministère.
En révélant les méthodes de ce binôme, signaler ses contacts et soutiens, politiques, diplomatiques et journalistiques, il cherche à foutre la pagaille au moment où le Maroc s’apprête à entrer dans une année, 2015, considérée comme « décisive » dans le conflit du Sahara occidental
Empêcher les gens de dormir en révélant leur intimité, comme ce fut le cas avec cette pauvre Mbarka Bouaïda, c’est les rendre nerveux et peu sûrs d’eux-mêmes. C’est une vieille méthode qui fait partie de ce qu’on appelle la guerre psychologique.
On peut dire aujourd’hui, sans risque de se tromper, que cette mission a été pleinement réussie.
Le ministre des affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar est touché. Une photocopie de son passeport a été publiée, et une sombre histoire de favoritisme où est mêlée sa fille a été rendue publique. Documents et preuves à l’appui.
Quant à la DGED, elle est simplement out. Ahmed Charaï, son « journaliste » attitré et homme à tout faire est définitivement grillé aux yeux de ses contacts. Et son récent dépôt de plainte contre X pour « menaces de mort », qu’il tente de médiatiser, ne peut être interprété que comme un appel au secours en direction de ses supérieurs.
Qui aurait intérêt aujourd’hui à tuer un homme qui est déjà mort, professionnellement parlant.
Et c’est toujours le silence radio du côté du gouvernement et du Makhzen.
Demain
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