Maroc : le Royaume ne recule devant rien pour déstabiliser l’Algérie

Les patrons de la DST et de la DGED marocaines
Au grand dam du Makhzen et faisant fi des intimidations et des menaces, le hacker Chis Coleman continue ses révélations. La dernière en date est celle d’un avocat français qui veut se spécialiser dans les opérations de déstabilisation de l’Algérie contre espèces sonnantes et trébuchantes du Maroc. Ralph Boussier, puisque c’est de lui qu’il s’agit, un avocat au barreau de Paris, conseil en France d’Abdellatif Hammouchi, le patron de la DST (Direction générale de la sécurité du territoire, la police politique marocaine) dans l’affaire des plaintes en France pour «tortures», aurait proposé à l’autre patron des services secrets marocains, Mohamed-Yassine Mansouri, directeur général de la DGED (Direction générale des études et de la documentation), un ambitieux projet visant à poursuivre pénalement l’Algérie en Espagne, et même aux États-Unis. Rien que ça. 
Dans un mail en forme de mémorandum daté de 2010 et publié dimanche par Coleman sur son compte twitter, il est question de cet «avocat, pas comme les autres», qui bouillonne de ressources et notamment la création d’associations en France et aux États-Unis, d’un travail d’approche vers plusieurs personnalités, dont Susan Rice, ex-représentante des États-Unis auprès de l’Onu (2009-2013), «Miss Obama» (probablement Mme Obama), et un certain Kim, qui est sûrement le secrétaire général des Nations unies, depuis 2007, Ban Ki-moon, etc. Mais parmi ces propositions en vrac deux attirent l’attention. La première est le lancement «d’une plainte à l’initiative d’une association mauritanienne en Espagne contre l’Algérie». Et la deuxième est le dépôt d’une autre plainte d’une association, cette fois-ci américaine, toujours contre l’Algérie. Le mail n’explique pas le but poursuivi par ces deux plaintes ni leur base légale. 
En 2010, le principe de justice universelle, terriblement restreint cette année par le gouvernement du Parti populaire espagnol, permettait alors aux tribunaux espagnols d’enquêter sur des actes commis à l’étranger. «Coleman» n’a pas publié que ce courriel. Une vingtaine d’autres documents postés sur Twitter laissent à penser que Me Boussier, du cabinet Normand & Associés, s’occupe également du conflit du Sahara occidental, qu’il fait du lobbying, qu’il a défendu pour le compte de la DGED une certaine Filali dans une affaire criminelle à Paris, et surtout qu’il a suivi, en 2009, le procès des faux dinars bahreïnis pour encore une fois le compte de la DGED, une affaire qui date de 1998 mais qui, officiellement du moins, ne concerne pas le Maroc. 
L’histoire des faux dinars bahreïnis est une ténébreuse affaire dans laquelle est impliqué Hassan Fadoul, ancien ministre et ex-conseiller spécial du président tchadien Idriss Deby, le Marocain Hicham Mandari, qui fut mystérieusement assassiné en 2004 dans un parking de Mijas, un petit village de la province de Malaga, ainsi que plusieurs sous-fifres. Des journalistes qui ont enquêté sur le sujet estiment néanmoins que l’assassinat de Mandari a un lien direct avec cette affaire, dans laquelle seraient impliqués deux princes héritiers de deux États arabes, à l’époque. 
Chaque jour qui passe apporte son lot de révélations sur les campagnes haineuses de certains médias français contre l’Algérie, menées par des journalistes français grassement payés par le Maroc. Un scandale qui ne semble pas trop émouvoir en France, du moins pour le moment.
Mokhtar Bendib
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