L’Algérie et les États-Unis coordonnent leurs actions contre le terror

Après le Maroc et la Tunisie, le général David Rodriguez, commandant de l’Africom, est arrivé hier à Alger, dans le cadre d’une tournée qu’il effectue au Maghreb
Par Hasna Yacoub
Après le Maroc et la Tunisie, le général David Rodriguez, commandant de l’Africom, est arrivé hier à Alger, dans le cadre d’une tournée qu’il effectue au Maghreb. 
Le général David Rodriguez a été reçu par le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Les entretiens, qui ont eu lieu en présence de hauts cadres du ministère de la Défense nationale, de l’état-major de l’ANP et de la délégation qui accompagne le responsable militaire américain, ont porté sur «l’état des relations de coopération militaire et les voies et moyens susceptibles de la consolider davantage, ainsi que les questions d’intérêt commun relatives au contexte sécuritaire dans la sous-région du Sahel et au voisinage pour une meilleure coordination des actions, notamment dans le domaine de l’échange du renseignement et des expériences dans la lutte contre le terrorisme», selon un communiqué rendu public par le ministère de la Défense nationale. Les États-Unis ont, à maintes reprises, évoqué le rôle primordial que l’Algérie doit jouer pour la sécurisation du Sahel et la lutte antiterroriste dans la région. Le chef du Commandement militaire américain pour l’Afrique avait, rappelons-le, loué en 2013 le potentiel de l’armée algérienne estimant, devant le Congrès américain, que «l’Algérie est le leader régional qui dispose des capacités permettant de coordonner les efforts des pays du Sahel face aux menaces de sécurité transnationales». Le patron de l’Africom avait dit vouloir miser sur «la connaissance dont dispose l’Algérie sur la situation dans le nord du Mali». À l’époque déjà, le général Rodriguez avait estimé que l’intervention militaire française a eu un impact pour réfréner la capacité de l’Aqmi à agir sans entrave au nord malien, mais n’allait pas offrir une solution antiterroriste globale et inscrite dans la durée. Il avait ajouté que les terroristes, chassés éventuellement du Mali, avaient les capacités, d’étendre leur présence aux pays voisins, d’autant que ces derniers, sont soit rongés par l’instabilité politique ou militairement faibles pour être d’un apport quelconque dans la stratégie antiterroriste. C’est la raison pour laquelle, les Américains ont préconisé «la tenue de dialogues bilatéraux de haut niveau» avec l’Algérie. D’ailleurs, même le prédécesseur de Rodriguez, le général Carter Ham avait déclaré qu’«il n’y aura pas de solution satisfaisante à la crise du Mali sans la participation de l’Algérie». 
La visite du chef de l’Africom hier à Alger est donc d’une importance capitale pour les États-Unis qui tiennent à marquer leur influence en Afrique. En fait, le regain d’intérêt pour l’Afrique a été exprimé, en juin dernier, par le président Barak Obama, lorsqu’il a déclaré «au moment où nous regardons vers l’avenir, il apparaît clairement que l’Afrique est plus importante que jamais pour la sécurité et la prospérité de la communauté internationale et pour les États-Unis en particulier». Le président Obama a alors organisé un Sommet États-Unis/Afrique, début août, où il a reçu à Washington une quarantaine de dirigeants africains pour un sommet sans précédent dans l’histoire des États-Unis. Le but est de tisser des liens économiques plus solides entre les États-Unis et l’Afrique, région prometteuse à la croissance supérieure à celle du reste du monde. En contrepartie, Washington a promis la sécurité, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’Homme aux Africains. Les États-Unis qui ne pointent qu’à la troisième place au tableau des échanges commerciaux avec l’Afrique, loin derrière l’Union européenne, solidement en tête, et la Chine, ont décidé d’une offensive en offrant, contrairement aux routes et ponts chinois, les moyens de renforcer les capacités africaines dans les efforts de maintien de la paix et de résolution des conflits. Et à l’occasion du Sommet États-Unis/Afrique, Obama a promis une aide militaire à six pays africains dont la Tunisie, le Niger et le Mali. Il a même octroyé des aides militaires d’une valeur de 60 millions de dollars à la Tunisie pour sa lutte antiterroriste. Et afin de réussir son challenge en Afrique, notamment au Sahel, Washington a besoin de l’Algérie comme allié. 
H. Y.
http://www.latribune-dz.com/news/article.php?id_article=8122

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