Ces migrants qu’on assassine

Par Amine Echikr

Les crises économiques, les guerres fratricides et la faim sont autant de facteurs qui poussent des êtres humains à braver désert et mer pour pouvoir vivre. Il est de bon temps de les appeler les migrants. Ils n’ont ni visage ni âme. Ce sont des chiffres et des statistiques pour des fonctionnaires comptables de la dépense publique ou de la sécurité. Ils se jettent à la mer dans des embarcations de fortune pour fuir un mal-être. Pensant qu’ailleurs l’herbe est plus verte, ils subissent le racisme et son corollaire la haine. Les pays de transit comme le Maroc ou la Libye ne sont pas plus accueillants que les pays de destination. Bien qu’africains comme eux, la couleur de peau, la langue maternelle ou la religion sont autant de motifs pour les mépriser et les rejeter. A Lampedusa ou à Gibraltar, l’accueil se fait par des policiers peu enclins à faire preuve d’humanisme.
Les guerres ethniques et religieuses augmentent le flux de ces pauvres hères. Les guerres économiques aussi. Les changements climatiques commencent à provoquer des mouvements de personnes. Tout cela sous le regard de riches qui sont responsables de la situation dans laquelle évoluent les pauvres.
Ces migrants arrivent par vagues et déstabilisent les pays d’accueil. L’Italie n’en peut plus. Son ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, a demandé à l’Union européenne de prendre en charge les opérations de sauvetage pour secourir les immigrants clandestins en Méditerranée. Il a souligné que l’Italie n’avait pas les moyens de prolonger l’opération «Mare Nostrum» après octobre. «Nous ne pensons pas que ’Mare Nostrum’, un projet à court terme, puisse être prolongé pour une deuxième année. 
Je ferai tout mon possible pour que Frontex et l’Europe prennent le relais», a-t-il expliqué. Dans le cas contraire, a-t-il prévenu, «le gouvernement italien devra prendre des décisions». 
«La responsabilité des frontières de la Méditerranée incombe à l’Europe», a ajouté le ministre. «Les migrants ne veulent pas venir en Italie, mais en Europe. L’Europe veut-elle défendre ses frontières?», s’est-il demandé. Le Maroc a adopté la position de l’autruche. Ses frontières du Nord sont une passoire.
Le Royaume encourage même les migrants à franchir les barrières au péril de leur vie.
Leur nombre ne diminuera pas dans les années à venir. 
La répression n’y pourra rien. Il est temps de réfléchir à un meilleur développement de l’Afrique ou dans le cas des Etats-Unis à celui de l’Amérique latine. La paix et le développement sont les deux axes auxquels doit travailler la communauté internationale. Ce sont là, les deux seuls moyens de fixer les populations chez elles sans entraver la circulation des personnes. Mais en période de crise, personne ne veut y voir une solution. La pensée malthusienne a encore de beaux jours devant elle. 
A. E.
http://www.latribune-dz.com/news/article.php?id_article=7947

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