Réunion à blanc, par Mohamed Abdoun

C’est donc aujourd’hui, une semaine pleine et entière depuis le début de la lâche et agression sioniste contre Ghaza, que la Ligue arabe va enfin se réunir. Il y a là de la lenteur et de la mollesse qui trahissent on ne peut mieux la gêne dans laquelle se trouve cette guilde, vidée de toute substance depuis belle lurette, et incapable d’imposer quoi que ce fut à qui que ce soit. Même le Conseil de sécurité, pourtant officiellement rangé du côté des sionistes, avait su faire mieux en se réunissant dès le début de cet énième crime contre l’humanité pour balbutier des  » choseries  » appelées à sauver la farce, enfin la face, de l’ONU, cet éternel machin qui continue de servir d’alibi aux crimes des uns, et d’instruments de pression et de torture quand le besoin s’en fait sentir. Il est de notoriété publique en effet que le droit international ne s’applique pas de la même manière pour tous. 
L’invasion de l’Irak par Washington et Londres, sans l’accord de l’ONU, qui plus est sur la foi de grossiers documents trafiqués par la CIA et présentés devant le conseil de sécurité de l’ONU, aurait dû impliquer une mise au banc des nations immédiates des Etats-Unis d’Amérique et du Royaume-Uni, voire carrément la mise en place d’une force internationale, suivant la bonne vieille logique de ces deux empires, afin de mettre un terme par la force (seul langage qu’ils comprennent) à leurs multiples crimes. Or, non seulement rien de cela n’a eu lieu, mais en plus le président Saddam Hussein a été exécuté sur la place publique, sans que les Conventions de Genève ne soient jamais appliquées. 
L’Irak d’aujourd’hui, tout un chacun sait ce qu’il en est advenu. Personne, dès lors, ne devrait oublier, qui s’en est rendu coupable et responsable, avant de s’en aller semer des troubles partout. N’oublions pas, en effet, que les criminels et cruels  » printemps arabes  » ont commencé au lendemain du tristement célèbre discours du Caire de Barak Obama. Bref, il n’est pas nécessaire d’être devin pour désigner du doigt les responsables de la situation chaotique qui caractérise le monde arabe aujourd’hui, ainsi que l’extrême affaiblissement d’une ligue qui l’était déjà bien assez sans cela. Sa réunion d’aujourd’hui ne débouchera sur rien de concret. Il y a fort à parier d’ailleurs que les dirigeants arabes, dont la plupart ne peuvent même pas compter sur leurs population tant ils manquent cruellement de légitimité, avaient attendu cette longue semaine en nourrissant le secret espoir que cette agression aurait pris fin d’ici-là. Manque de pot, donc, elle se poursuit toujours. Et ce ne sont pas les (dirigeants) arabes qui y mettront un terme, ni sur le plan diplomatique, et encore moins militaire.
 
L’attraction, au reste, pourrait venir d’une possible (et très risquée) confrontation entre notre chef de la diplomatie et ce minable de ministre marocain des Affaires étrangères. Celui-ci, dont le royaume est affidés aux Sionistes et aux Américains, pourrait en effet revenir) à la charge rien que pour faire diversion, faire oublier la cause ghazaouie, quitte à se donner en spectacle. Il va sans dire, ce disant, que l’Algérie évitera soigneusement de se laisser entraîner par une quelconque provocation. En attendant la fin de cette réunion, dont nous connaissons le résultat avant même son commencement, Ghaza et les siens continuent de saigner, de pleurer, de compter leurs morts et de résister bravement, mais seuls, désespérément seuls ! 
M. A.
La Tribune des Lecteurs, 14/07/2014

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