ONU : quelle crédibilité au Sahara Occidental?

Il y a quelques semaines, le 15 février plus précisément, le médiateur de l’ONU en Syrie, Lakhdar Brahimi, s’est dit « désolé » de l’échec de sa médiation et s’est excusé « auprès du peuple syrien dont les espoirs étaient si grands ». Toute personne honnête penserait immédiatement au Sahara Occidental où les violations des droits de l’homme et les pires atrocités sont commises quotidiennement en toute impunité par le Maroc avec le soutien de la France. Les fosses communes trouvées récemment témoignent de l’ampleur du drame sahraoui et du silence complice de l’ONU qui continue jusqu’à aujourd’hui.
Face aux exactions commises par le Maroc contre la population du Sahara Occidental, la spoliation des ressources naturelles de ce territoire considéré non-autonome par les Nations Unies, la longue attente du référendum promis par la communauté internationale, la façon dont le Maroc piétine le plan de paix onusien qui dure plus de 20 ans, l’ONU n’a plus aucune crédibilité depuis et elle est devenue un instrument pour l’accomplissement des desseins hégémoniques de la France.
Il est vrai que l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental s’efforce à rendre un semblant de crédibilité à cette institution morte, mais il y a lieu de se demander si ce n’est pas en vain, au moment où la population sahraouie est contrainte à vivre dans une prison à ciel ouvert, dans un régime d’apartheid où elle est affamée pour mieux la soumettre et son territoire inondé par des colons sans foi ni loi prêts à exécuter les ordres des autorités d’occupation. Une violation flagrante de la Convention de Genève.
Malgré cette affreuse réalité, les sahraouis n’ont pas eu le moindre droit à une petite excuse. Pire encore, le SG Ban Ki-moon n’hésite pas à vanter les « progrès » et les « efforts » accomplis par le Maroc. Une histoire qui ressemble dramatiquement à un cauchemar. 
Ban Ki-moon a-t-il oublié de quoi le peuple sahraoui est capable pour défendre ses droits légitimes ? La communauté internationale, aurait-elle la mémoire aussi courte ? On dirait que l’ONU aime jouer avec le feu. Pourtant, quelqu’un risque bien de se brûler et de mettre le feu dans toute la région.
Pendant que le Maroc et son allié, la France, exploitent en toute indécence les mines de phosphates et les bancs de poissons, des milliers de sahraouis vivent dans la précarité depuis plus de 38 ans dans le désert algérien. Leur sort oublié par les intérêts économiques d’une puissance qui joue avec le destin de la région. 
Ironie du sort, les soldats de la France font partie du contingent de la MINURSO, alors que l’armée espagnole est interdite d’y participer. Pourtant, la neutralité de la France a été largement mise en cause par son veto au Conseil de Sécurité, même contre les droits de l’homme dont elle se proclame le berceau et qu’elle défend en Syrie et piétine au Sahara Occidental. Les sahraouis, seraient-ils une race inférieure à la race syrienne ? 
Nous espérons que Ban Ki-moon ose lever la voix contre cette situation et prenne les mesures nécessaires pour imposer le respect des droits de l’homme dans l’ex-colonie espagnole.

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