Le Maroc perd son sang froid et semble mal encaisser ces coups qui lui viennent de pays, où il croyait avoir réussi à arracher une carte blanche et une impunité pour se permettre tous les dépassements en matière de droit de l’homme au Sahara occidental et même au Maroc. Des voix se sont élevées ces derniers temps pour corroborer d’autres témoignages et apporter des preuves sur les tortures quasi-systématiques pratiquées dans les prisons marocaines.
Un fait qui a poussé la justice française à ouvrir une enquête et demander l’audition du patron du contre-espionnage marocain (DGST), Abdellatif Hammouchi, sur des prisonniers franco-marocains mais aussi des ressortissants sahraouis. Le Maroc pris de panique, et dans un geste qui trahit la nervosité, a décidé de suspendre ses accords de coopération judiciaire avec la France.
Un geste qui dénote la véracité des témoignages de personnes torturées et qui met clairement le Maroc dans une situation inconfortable, malgré l’intervention du Quai d’Orsay qui s’est permis de s’immiscer dans le travail de la justice française portant ainsi un coup dur à la démocratie en France et à la séparation des pouvoirs. Le Maroc croit qu’en suspendant ces accords judiciaires, peut se soustraire à la justice, alors que c’est tout à fait le contraire qu’il reçoit puisqu’il ne fait ainsi que confirmer les doutes sur toutes ces exactions commises par un régime tortionnaire qui en définitive, a raté sa campagne de redorer son image puisque personne n’est dupe à ce point. Personne n’est dupe car les ennuis du Maroc ne s’arrêtent pas là, attendu que cette fois ce sont les Etats Unis d’Amérique qui rappellent au makhzen qu’il doit cesser ses innombrables atteintes aux droits de l’homme. Dans un rapport du département d’Etat de douze pages, les USA dénoncent la violation par le Maroc des droits de l’homme des Sahraouis au Sahara occidental occupé, qualifiant même la situation de «grave problème», en s’indignant de la violence physique et d’autres moyens coercitifs pour «étouffer» les revendications indépendantistes et le droit à l’autodétermination.
Un rapport sans complaisance qui vient se joindre aux derniers développements en France et qui confirme que le Maroc ne peut plus trouver à chaque fois des boucs émissaires pour cacher sa politique tortionnaire et qu’il se doit, aujourd’hui, de se plier à la légalité internationale et réfléchir sérieusement à mettre en œuvre le processus décidé par les Nations Unies pour l’organisation d’un référendum juste au Sahara occidental.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 02/03/2014
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