PARIS – Des associations de défense des droits de l’homme au Maroc se mobilisent en Ile-de-France pour commémorer le 3e anniversaire du mouvement du 20 février 2011, prévoyant notamment un rassemblement devant l’ambassade du Maroc à Paris, des débats publics sur le mouvement et une campagne internationale de solidarité avec le monde ouvrier dans le Royaume.
Dans un communiqué parvenu mardi à l’APS, le Mouvement marocain du 20 février Paris/Ile-de-France a appelé à un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Paris, le 22 février, pour « la libération des détenu(e)s politiques dans les prisons de l’Etat marocain », « rendre hommage aux martyrs » et exiger « la vérité et le jugement des responsables de leurs assassinats ».
Selon ses initiateurs, ce mouvement s’inscrit dans la « contestation de l’ordre despotique établi au Maroc » et représente à la fois « le ras-le-bol populaire qui touche la région du Maghreb et du Machreq ainsi que la continuité des luttes qu’a connues le Maroc à travers son histoire contemporaine : de la résistance contre le colonialisme et ses alliés locaux jusqu’aux luttes pour la démocratisation en passant par les ‘années de plomb’ ».
« Le mouvement a trois ans. Il continue de résister à un régime qui tente de revenir, par tous les moyens, à l’avant 20 février 2011. Une brèche est ouverte. Le mur de la peur est brisé. Les voix s’élèvent de partout. Elles touchent même aux ‘lignes rouges’ imposées par le régime : la Bey’a (cérémonie humiliante d’allégeance), le budget pharaonique de la monarchie, la grâce royale, l’absentéisme royale, etc… », estiment-ils.
Aux yeux des contestataires de « l’ordre établi », cette commémoration est pour « réaffirmer (un) engagement indéfectible à lutter aux côtés du peuple pour l’instauration d’une réelle démocratie politique, sociale, économique et culturelle ».
Par ailleurs, cinq associations travaillant sur les droits de l’Homme au Maroc et dans l’immigration marocaine en France se sont retrouvées récemment à Nanterre, pour échanger autour de sujets qui les préoccupent et qui sont en lien avec les « luttes démocratiques pour un Etat de droit au Maroc ».
Partant du même constat de la situation générale au Maroc, l’Association des Marocains de France (AMF), l’Association des Amis et Parents des Disparus au Maroc (APADM), l’Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), l’Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF) et le Forum Marocain Vérité et Justice (FMVJ-France) se disent « conscients que les réponses à apporter aux différents questionnements et interrogations qui traversent toutes les structures ne peuvent être que dans le cadre d’un travail collectif « .
Ces organisations proposent des campagnes de solidarité avec les « mouvements de protestation populaire et pacifique » qui se développent au Maroc, ainsi qu’un cycle de débats pour pouvoir allier « réflexion et action.
Deux actions ont été retenues : Organiser un débat public à l’occasion du 3ème anniversaire du mouvement 20-Février. Selon l’Asdhom, ce débat intitulé « Réalités des libertés publiques et démocratiques au Maroc à l’aune du mouvement 20-Février », se veut une sorte d’évaluation des luttes démocratiques au Maroc et ailleurs depuis ce mouvement populaire.
Une campagne internationale de solidarité avec les ouvriers marocains qui sont en mouvement de grève ou de protestation à Ait-Melloul (région d’Agadir) et à Imider (région d’Ouarzazate), a été également retenue.
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