Le Maroc veut-il déstabiliser l’Algérie ?

Il semble bien que le Maroc n’ait pas l’intention de s’arrêter dans ses provocations et vaines tentatives de déstabilisation, autrement plus stable qu’une monarchie aux abois, fragilisée par son aventure coloniale au Sahara occidental et une économie sinistrée. 
Dernière en date des provocations du makhzen aiguillonné par le Palais royal les déclarations mensongères de la ministre marocaine, déléguée des Affaires étrangères, M’barka Bouaida, qui déclare dans une interview au site afrik.com, que les réfugiés syriens «ont été expulsés par l’Algérie». La ministre marocaine, qui a déformé complètement les faits, estime, par ailleurs, que «les autorités algériennes ne prennent pas leurs responsabilités et n’assument pas le fait d’avoir refoulé des réfugiés syriens à la frontière marocaine». 
Pour Amar Belani, porte-parole du MAE, «il faut être sérieux. Cette interview est une bouillie de contrevérités pétrie de mauvaise foi. Les prétendues opérations d’expulsion de ressortissants syriens par les autorités algériennes vers le territoire marocain participent d’une grossière mise en scène qui ne trompe personne. Et cette énième opération d’intox trouve, tout naturellement, sa place dans la longue et regrettable série de provocations à l’égard de notre pays». Au sujet de la convocation de l’ambassadeur d’Algérie à Rabat par le makhzen, Belani s’est dit attristé par l’instrumentalisation de la détresse des réfugiés syriens par les autorités marocaines : «Bien entendu, nous avons vivement protesté contre la convocation abusive de notre ambassadeur et nous avons fermement rejeté les allégations, préfabriquées et politiquement motivées, mises en scène par nos voisins. En fait, ce qui nous désole le plus dans cette cabale sournoise, c’est que l’on soit réduits à utiliser, sans état d’âme, la détresse des êtres humains dans le cadre de calculs politiques qui s’avéreront, encore une fois, totalement vains.» 
En réponse à l’appel du pied de la ministre marocaine qui saupoudre la énième demande de son pays à l’Algérie de rouvrir la frontière avec des formules cauteleuses, en soulignant que «l’Algérie est une nation sœur du Maroc avec laquelle nous partageons une éducation culturelle et familiale commune, et des intérêts communs», le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé à que «la frontière sera rouverte lorsque les conditions connues de nos voisins seront réunies. Pas avant». Face à ces provocations à répétition du Maroc, qui croit être en mesure de neutraliser l’Algérie, occupée par l’élection présidentielle, pour éviter une déroute diplomatique aux Nations unies, lors du renouvellement par le Conseil de sécurité du mandat de la Minurso, on ne peut qu’appuyer les déclarations de maître Ksentini qui souligne que les agissements de Rabat sont ceux d’un «pays ennemi et non pas d’un pays frère.» 
En adoptant un langage de fermeté, Me Farouk Ksentini, exprime en réalité ce que les Algériens dans leur grande majorité, à l’exception de quelques affairistes et autres consultants habitués des délices de la Mamounia et de Marrakech, pensent tout haut. Et il est temps d’avoir à l’égard d’un voisin hostile qui nous a déjà déclaré la guerre, en inondant notre pays de tonnes de cannabis et à l’égard duquel, Alger aura longtemps encaissé les coups de son voisin sans qu’elle ne se départisse de sa volonté de régler les contentieux bilatéraux par la voie diplomatique. Mais il se trouve que Rabat semble prendre la sagesse algérienne pour de la faiblesse, en témoigne les déclarations successives aussi haineuses les unes après les autres des responsables marocains. 
La ligne rouge a été franchie en septembre dernier, quand un énergumène a commis l’irréparable, en arrachant le drapeau algérien du haut du siège du consulat d’algérie à Rabat. Un geste commis sous les yeux amusés des policiers de sa majesté qui se délectaient de ce forfait indigne d’un pays “frère et voisin”. Preuve de sa volonté de poursuivre sa croisade contre l’Algérie, le makhzen ne s’est même pas excusé de cet acte odieux qu’il a relégué au rang de fait divers. L’auteur de cette violation d’une enceinte diplomatique, s’en est même sorti avec trois mois de sursis ! Autrement dit, le message est clair : cet “attentat” contre le consulat d’Algérie à Rabat est directement téléguidé par le roi et sa cour. 
Depuis, Alger semble avoir compris définitivement qu’il est illusoire d’essayer de faire entendre raison à un pays, dont la diplomatie et l’ensemble des moyens sont mobilisés contre nous. Ne parlons pas de l’appui d’Israël et des lobbies sionistes en France, en Belgique et aux États-Unis notamment, que l’on réveille régulièrement à coup de millions de dollars alors que les finances marocaines sont exsangues, pour s’en prendre à l’Algérie coupable d’appuyer la lutte d’indépendance du peuple sahraoui. 
La fermeté et la causticité des réactions algériennes par la voix de son ministre des Affaires étrangères ou de son porte-parole prouvent en tout cas qu’Alger est fatiguée d’encaisser les coups, sans répondre. De fait, face à un voisin avec lequel la coopération économique est égale à zéro, et avec lequel l’Algérie ne partage presque rien sur la scène diplomatique, continuer cette relation tumultueuse s’apparente, quelque part, à une hypocrisie diplomatique. Faut-il alors en finir avec cette atmosphère de ni guerre ni paix entre Alger et Rabat ? N’en déplaise à ceux qui sont un véritable lobby du makhzen et qui crie au loup.
Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 01/02/2014

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