Algérie-Maroc, L’ouverture des frontières attendra

Le ministre algérien des Affaires étrangères est clair: ‘’la question du Sahara Occidental est une question de décolonisation ; tous, dans la région conviennent du droit des peuples à l’autodétermination, celui du peuple sahraoui, précisément».

«L’Algérie n’est pas partie au conflit, mais défend la question sahraouie comme elle le fait pour la cause palestinienne et ainsi qu’elle l’avait fait, auparavant, avec Nelson Mandela, contre l’apartheid en Afrique du Sud’’, a-t-il souligné, précisant que ‘’c’est une question de principe, l’Algérie ne voue aucune haine au peuple marocain frère».
L’ouverture des frontières algéro-marocaines n’est pas pour bientôt, en core moins dans les prochaines années.
Selon le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, les frontières entre les deux pays ne seront rouvertes qu’une fois ‘’disparues les causes, à l’origine de leur fermeture.
A ce moment là, les choses reprendront leur cours normal», at- il souligné, dans un entretien à la chaîne française d’informations en continu ‘France 24’. Face à des questions souvent agressives de l’animateur, Ramtane Lamamra s’est contenté de rappeler que «cette question concerne le principe algérien qui veut que les frontières algéro-marocaines ne seront rouvertes, qu’une fois disparues les causes, à l’origine de leur fermeture’’.
Il a, en outre, rappelé l’incident grave de la profanation de l’emblème national, au cours d’une manifestation anti-algérienne, devant le consulat d’Algérie, à Casablanca. L’auteur de cette profanation n’a écopé comme peine que d’une amende de 22 euros, infligée par la justice marocaine.
‘’Cet incident a profondément heurté la conscience collective algérienne», a-t-il dit. ‘’Il ne s’agit pas d’un incident anodin, pouvant survenir n’importe où mais d’une grave et flagrante atteinte aux symboles et valeurs auxquels nous croyons et que nous pensons encore partager avec les frères, dans la région», a-t-il répondu à une question biaisée sur l’avenir des relations entre les deux pays.
Et puis l’attaque frontale après le rappel de la position de neutralité algérienne dans les conflits et son refus du principe de non ingérence: ‘’pourquoi l’Algérie soutient le peuple sahraoui, et ne fait rien pour le peuple de l’Azawad?
Le ministre algérien des Affaires étrangères est clair: ‘’la question du Sahara Occidental est une question de décolonisation ; tous, dans la région conviennent du droit des peuples à l’autodétermination, celui du peuple sahraoui, précisément».
«L’Algérie n’est pas partie au conflit, mais défend la question sahraouie comme elle le fait pour la cause palestinienne et ainsi qu’elle l’avait fait, auparavant, avec Nelson Mandela, contre l’apartheid en Afrique du Sud’’, a-t-il souligné, précisant que ‘’c’est une question de principe, l’Algérie ne voue aucune haine au peuple marocain frère».
Et puis, il y a sur place ‘’une mission onusienne, la Minurso, qui a été dépêchée avec l’accord de tous’’. Et ‘’les choses doivent être réglées, conformément aux décisions de l’ONU qui associe le royaume du Maroc, à travers l’envoyé Christopher Ross, à rechercher une solution négociée avec les Sahraouis.
Par ailleurs, réfutant certaines allégations sur une quelconque intervention algérienne au Mali, il a souligné que ‘’l’Algérie n’est pas l’instigatrice des évènements survenus dans plusieurs régions voisines. Elle s’y intéresse, réagit et apporte son soutien, autant que faire se peut, sans s’ingérer dans les affaires intérieures» des autres pays, et ‘’n’a jamais oeuvré dans un sens autre que celui désiré par ces peuples et ces pays». Il précise, en outre, que ‘’l’Algérie n’a pas joué de rôle militaire.
Son rôle était purement politique, logistique et économique et la position algérienne défendait l’impératif d’aboutir à une solution concertée entre le gouvernement central et les groupes maliens du Nord, qui rejettent la violence et soutiennent l’intégrité territoriale du Mali et l’unité de son peuple», ajoutant que l’Azawad, territoire revendiqué par les Touareg maliens ‘’est partie intégrante du territoire malien».
«Bien d’autres régions, dans plusieurs pays africains, ont des spécificités ethniques, culturelles et linguistiques et font partie intégrante de ces pays», ajoute-t-il, précisant qu’ ‘’il faut arriver à instaurer, sur le continent africain, un équilibre entre l’unité nationale et les différences ethnique, culturelle et linguistique où qu’elles se trouvent’’.
Sur le dossier du terrorisme au Sahel, il a rappelé que ce fléau «doit être traité de la manière qui s’impose, avec la violence légitime». En répondant à une question sur les raisons de la fermeture des frontières algériennes avec le Mali et le Niger, il a expliqué que ‘’en défendant son territoire national, l’Algérie apporte son concours à la stabilité des pays voisins».
JE DORS BIEN
«La solution c’est de veiller à ce que le terrorisme ne constitue plus une menace, que ce soit pour l’Algérie ou pour les pays de la région», a-t-il dit. Très décontracté et maîtrisant, parfaitement, son sujet, il a répondu sereinement à la question de savoir ‘’s’il dort profondément quand on voit ce qui se passe actuellement dans la région’’.
‘’Oui, car je suis optimiste et que le dernier mot revient aux peuples de la région pour la construction de la démocratie, dans le cadre d’une cohabitation pacifique’’. Il a, ainsi, cité le cas tunisien ‘’où les choses vont en s’améliorant’’, et les autres pays voisins «seront en mesure de construire un avenir démocratique».
Avec la Libye, les choses se passent normalement, a-t-il encore expliqué, qualifiant les relations algéro-libyennes de «bonnes», et marquées par une «coopération fructueuse », entre les deux pays, annonçant l’organisation, en décembre, de la grande commission de coopération algéro-libyenne.
Il ajoute que ‘’l’Algérie soutient le gouvernement libyen, en partant du principe qu’il a été choisi par le peuple libyen frère», et les autorités libyennes «traitent avec l’Algérie sur la base des accords liant les deux pays», espérant que les Libyens ‘’puissent surmonter les crises et la situation difficile qu’ils traversent».
Quant à l’Union du Maghreb arabe (UMA), M. Lamamra a souhaité que la célébration prochaine de l’anniversaire de la création de l’Union «sera mise à profit pour procéder, ensemble, à une évaluation de l’état de nos relations et se parler en toute franchise sur ce que nous entreprenons, en faveur des générations montantes». Et, face à la classique question pourquoi le président Bouteflika n’apparaît pas dans les grandes circonstances, il répond que « le chef de l’Etat » se porte bien et veille à diriger la diplomatie algérienne.
Il participe au moindre détail et nous agissons sur la base de ses directives et orientations», avant d’éluder la question du 4ème mandat en disant que ‘’cette question sera abordée par le Président Bouteflika, personnellement, lorsqu’il jugera le moment opportun».
Yazid Alilat

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