Le Maroc sur un volcan

Sidi Ifni paralysée par une grève générale : Le Maroc sur un volcan
29 sept, 2013
Mohamed VI, qui s’est habitué à sacrifier des lampistes à chaque fois que la situation se dégrade, risque quand même d’y laisser des plumes puisque la grogne dans le royaume est quasi généralisée et qu’il lui sera impossible de tout mettre sur le dos du Premier ministre islamiste du PJD Benkirane. La situation sociale n’en finit plus de se dégrader au royaume de Sa Majesté Mohamed VI. Celle-ci a connu une dégradation notable, n’augurant rien de bon, depuis que rabat a décidé il y a de cela quelques jours de revoir à la hausse le prix du carburant. Celui-ci vient de dépasser la barre des 12 dirhams par litre d’essence et plus de 8 dirhams pour le gasoil. Cela représente un prix six fois supérieur à celui qui est pratiqué en Algérie. Or, manque de bol pour le roi Mohamed VI ainsi que tous ses officiers de l’armée royale qui financent, protègent et s’enrichissent de la culture du cannabis, l’Algérie a fini par boucler hermétiquement ses frontières terrestres avec le Maroc. Elle aurait même creusé des tranchées profondes sur les pistes reculées habituellement empruntés par les véhicules aux gros réservoirs des « hallabas ». Dans le même temps, le renforcement de ce même dispositif a permis la saisie de dizaines de tonnes de drogue. Il s’agit là d’une véritable catastrophe pour l’économie marocaine, basée en grande partie sur le trafic de drogue et la contrebande de carburant et de certains produits de large consommation subventionnés par l’Algérie comme le lait, l’huile, le sucre, le café, le blé… Bref, la grogne sociale en est à son paroxysme au royaume chérifien. Plusieurs manifestations de protestation ont déjà eu lieu dans la plupart des grandes villes marocaines. À Sidi Ifni, ville côtière du sud du royaume où une très grande protesta avait déjà eu lieu il y a de cela quelques années, c’est désormais la grève générale. Celle ville à la réputation frondeuse dont certains syndicalistes avaient dû « prendre le maquis » pour échapper aux tortures et à l’élimination physique, vient une fois de plus de prouver qu’elle était à l’avant-garde de la contestation sociale en entamant ce débrayage qui met tout simplement sur les dents la soldatesque du makhzen. Bref, c’est la paralysie à Sidi Ifni. Les habitants de la ville ont été nombreux à répondre favorablement à l’appel à la grève lancée par des partis politiques, des syndicats et associations, regroupés au sein d’une alliance créée en l’occasion et baptisée «Coalition Ifni pour le suivi de la chose publique». Ils protestent contre la hausse des prix des produits de première nécessité et l’anéantissement systématique du pouvoir d’achat des classes populaires par le gouvernement Benkirane derrière lequel se cache Mohamed VI et son Makhzen. Mais il n’y a pas que les dernières hausses des prix qui motivent la population, la situation déplorable dans laquelle la ville sombre sur le plan économique et social a fait également sortir les habitants de leurs gonds. La décision de débrayage a été prise à l’unanimité la semaine passée lors d’une réunion des dirigeants politiques, syndicaux et associatifs en signe de protestation contre les hausses des prix des carburants. C’est ce qu’a expliqué Rachid Harbaz du Centre marocain des droits de l’homme, tel que cité par plusieurs médias locaux. Une décision qui a été largement suivie, selon lui, notamment dans le quartier Alaâm. Sidi Ifni a été totalement paralysée comme en témoigne la fermeture des boutiques, des magasins d’alimentation, des boulangeries, des cafés et le marché municipal. La paralysie a touché également le secteur des transports dont les professionnels se sont bien inscrits dans ce mouvement de protestation. Seules les administrations publiques et certaines entreprises privées ont boudé l’appel à la grève. Si Mohamed VI ne redresse pas la barre, Sidi Ifni peut fort bien être le point de départ d’un séisme qui le fera tomber de son trône… Avis !
Ali Oussi

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*