"Le Maroc veut détruire les jeunes algériens par le kif" (Brahim Ghali)

L’affaire du Sahara occidental demeure de plus en plus préoccupante vu qu’elle provoque la discorde entre les pays membres du Conseil de sécurité. Dans cet entretien, son Excellence l’ambassadeur du Sahara occidental revient sur le prochain rapport qui sera présenté devant le Conseil de sécurité demain et qu’il qualifie de « décisif » pour l’avenir du peuple sahraoui.
Algérie News : Le Secrétaire général de l’ONU devra présenter, le 22 avril, un rapport sur le Sahara Occidental devant le Conseil de sécurité. Quel est le contenu de ce rapport ?
B. Ghali : Il s’agit d’un rapport détaillé sur l’évolution du dossier du Sahara occidental pendant une année, soit d’avril 2012 à avril 2013 : les négociations, affrontements, manifestations, cessez-le-feu, s’il y en a eu, etc… Ainsi, le vote sur ce rapport interviendra soit le 26 ou le 29 avril. Les Etats-Unis, dans ce cadre, s’apprêtent à proposer une recommandation au Conseil de sécurité appuyée par les amis du SG pour le Sahara occidental. Il s’agit notamment de l’Espagne, la Russie, la Grande-Bretagne et la France.
La recommandation dont vous parlez est d’octroyer à la Minurso le droit de surveillance des droits de l’homme ?
La mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) est une opération de maintien de la paix. C’est l’unique mission des Nations unies au monde qui ne dispose pas du droit d’observer la situation des droits de l’homme. L’intégration de cette mission pour la Minurso est internationale. Les droits de l’homme dans le Sahara occidental sont violés chaque jour, sans que personne ne s’y oppose ou met fin à cette situation des plus violentes.
Après 22 ans de présence de la Minurso sur le territoire sahraoui, cette organisation n’a pas le droit de surveiller les droits de l’homme. Notre souhait est de voir cette demande (recommandation) se concrétiser sur le terrain. Il est temps aujourd’hui pour le monde de connaitre la vérité sur ce qui se passe dans le Sahara occidental.
Qu’en est-il de la position française vis-à-vis du Sahara occidental ?
La position de la France, dans le conflit du Sahara occidental, est confuse. On espère que cette fois, la France soutient le Sahara occidental car si elle s’oppose demain à surveiller les droits de l’homme pour la Minurso, cela va être un acte immoral. Je pense que nous faisons face aujourd’hui à une nouvelle France, celle de François Hollande. La France doit être un soutien et non un obstacle pour le Sahara occidental.
L’Algérie a été inondée, ces dernières semaines, par d’importantes quantités de kif provenant du Maroc, est-ce un acte de guerre non déclarée du Royaume contre notre pays ?
Effectivement, il s’agit d’une politique destructrice émanant du Maroc. Il essaye d’inonder pas seulement l’Algérie mais tous les pays de la région, du Moyen-Orient mais aussi de l’Europe. Ce qui est saisi ne représente que 1% de la quantité commercialisée. Les revenus du Maroc dans la commercialisation du kif sont estimés à 25 milliards de dollars chaque semestre.
En résumé, le Maroc veut détruire les hommes du futur car le kif est destiné, en premier lieu, aux jeunes (nouvelle génération).
Comment expliquez-vous le fait que ces quantités de kif sont saisies sur le territoire algérien et non sur le sol marocain ?
C’est simple, il y a une complicité entre Etat et trafiquants de ce poison. La police, la gendarmerie et les douanes ne sont pas des institutions indépendantes au Maroc. Elles ne font aucun effort pour arrêter ces quantités importantes de kif destiné à l’étranger.
Entretien réalisé par Hasna Zobiri
Algérienews, 21 avril 2013

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