L´Oasis dans la Mémoire. Interview avec Aminatou Haidar.

Jose María Barroso Tristán: Bonjour Aminatou. Premièrement je voudrais vous remercier d’être venue nous présenter le rapport à propos de la situation des Droits de l’Homme au Sahara Occidental. Je voudrais aussi remercier l’Association d’Amitié avec le Peuple Sahraoui de Séville (AAPSS) qui m’a donné l’occasion de vous interviewer.
Vous êtes venue pour présenter le rapport «L’Oasis dans la Mémoire», à propos des Droits de l’Homme au Sahara. Pourriez-vous nous expliquer les points principaux inclus dans ce rapport?
Aminatou Haidar: C’est un rapport de témoignages, fourni sur place, qui a été tiré par le Docteur Carlos Beristain. Il est allé à El Aaiún pour faire des recherches et il a tiré aussi des témoignages des familles des disparus de Smara et les a mis en détail. Il a mis en évidence les violations des Droits de l’Homme et les crimes de guerre de lèse-humanité que le Maroc a commis au Sahara Occidental. Mr. Carlos Beristain a aussi pris le témoignage de la population sahraoui réfugiée, mais plus particulièrement des victimes du bombardement d’Um Draiga et des familles des sahariens partis sans laisser d’adresse. Le rapport traite de plusieurs cas de disparition, le groupe de Kalaat Maguna ; mon groupe, c’est un groupe connu comme le groupe de la commission parce que nous avons été victimes de disparition pendant la visite d’une commission des Nations Unies. Il a étudié des cas que nous, tel qu’activistes, l’appelons cas individuels parce que chaque année depuis 1975 il se produit des arrestations collectives mais aussi individuelles de sahraouis, surtout dans les fêtes nationalistes du « Frente Polisario » ou aussi à cause d’appartenir à la famille d’un dirigeant du Polisario ou de revendiquer quelque Droit. Il a traité aussi le sujet des indemnisations maroquines faites aux victimes, la discrimination à cause de laquelle le Maroc a traité différemment les victimes maroquines et sahraouis. Le rapport traite également l’ «IER ». C’est une requête que nous, comme victimes et ONG de Droits de l’Homme, nous l’apprécions bien parce que c’est très important car il fait partie de la protection, de la mémoire collective d’un village entier et peut aussi aider à la Communauté International pour créer une Commission de la Vérité au Sahara Occidental. La vérité est encore cachée dans le Sahara Occidental.
JMBT: C’est incroyable le fait que 37 ans après d’occupation illégale du Sahara Occidental de la part du régime maroquin aient été une série d’institutions privées celles qui ont élaboré un rapport à propos de la situation des Droits de l’Homme dans le Sahara Occidental. Qu’est-ce que vous pensez de ce Crime de Silence de la part des Nations Unies en absence d’observatoires à propos des Droits de l’Homme et de la violation de ceux-ci dans le territoire saharien?
AH: Ceci affirme la complicité de quelques puissances de la Communauté Internationale ou l’indifférence d’autres puissances en rapport au cas du Sahara Occidental et qu’il n’existe pas une bonne volonté politique pour résoudre le problème. Ce qu’on ne peut plus accepter c’est que la Communauté Internationale continue avec cette indifférence et que continue à nier les Droits fondamentaux de la population sahraoui qui souffre chaque jour la répression maroquine dans sa propre patrie et territoire quand le seul délit c’est la revendication du respect de ses Droits élémentaires, avec le Droit à la libre détermination à la tête. L’institution MINURSO c’est un mécanisme des Nations Unies installé il y a 22 ans dans le Sahara Occidental qui n’a jamais pu jouer le rôle de respecter les Droits de l’Homme parce qu’il n’a pas les compétences pour surveiller, observer et protéger les Droits de l’Homme dans le Sahara Occidental. Ceci est inacceptable. D’un côté on peut trouver les négociations entre « Frente Polisario » et le Gouvernement du Maroc, mais d’un autre côté, nous sommes les victimes directes, et ces négociations n’ont pas encore apporté des mesures qui puissent garantir le respect aux Droits de l’Homme tandis qu’on espère la réalisation du Referendum d’Autodétermination.
JMBT: Par rapport à la répression et à l’oppression que suppose la constante violation des Droits de l’Homme, il y en a une notamment singulière et il me surprend le fait que pas le monde entière le connaisse. C’est que le Sahara Occidental est cerné par la seconde muraille artificielle plus grande du monde fait par l’Être Humain, par le Maroc, le Mur de la Honte de 2700 kms de longueur. Comment affecte cet isolement face au monde entier, et non seulement physique mais tout ce qui suppose les difficultés pour entrer ou sortir du territoire à la population sahraoui ? Comment cela affecte à la population de jour en jour ? Comment cela affecte à la relation avec les organisations et/ou entités qui travaillent avec le Sahara?
AH: Ceci est un autre souci parce que le mur divis la population sahraoui en deux. Une partie sous occupation et l’autre partie dans l’exil. Ce mur empêche la communication parmi les familles, empêche la possibilité de que las familles puissent se rencontrer, par exemple, au désert. Peu des gens ont pu rencontrer ses familles. En Mauritanie, par exemple, pour se retrouver avec ses familles il faut un passeport et un visa qu’il faut obtenir en Espagne. Ceci est impossible, ce n’est pas nombreux le nombre des gens qui ont pu partir en Espagne. Bien sûr qu’il y a des mesures de ACNUR mais elles ne sont pas suffisantes, il s’agit de quatre jours après une séparation de 37 ans, cela c’est très peu. Ce mur nous affecte beaucoup et d’une façon psychique parce qu’on sait que ce n’est qu’un mur qui nous empêche de rencontrer nos familles. Ceci affecte surtout à la nouvelle génération et aux jeunes qui sont de l’autre côté, dans l’exil, qui voient que ce mur bloque la liberté du chemin vers sa patrie. C’est un thème tellement fort et inacceptable et personne ne parle de ce mur. En plus des risques, puisque tout au long du mur il existe des mines anti personnelles.
JMBT: Global Education Magazine est une revue dédiée à l’Éducation pour le Développement de l’Homme, on croit en une Éducation comme un outil stable pour obtenir le Développement de l’Homme Global dans le monde entier. Donc connaître la situation éducative dans le Sahara Occidental nous intéresse beaucoup. Ce sont lesquels les plus gros problèmes et inconvénients qui trouvent les sahraouis sous l’angle éducatif?
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AH: Le Droit à l’Éducation est menacé parce que les élèves, même les plus petits, ne peuvent étudier tranquillement d’une façon naturelle car ils sont toujours menacés de la part même des maîtres et, parfois, de la police. Personne ne peut croire cela, mais c’est la vérité. La police entre où sont les enfants avec ses cours et ceux-ci sont battus. La police est presque tout le temps autour des écoles et il y a même 3 écoles à El Aaiún entourées par des militaires avec des tanks. Ceci est dangereux. Ils ne laissent pas étudier les enfants tranquillement. Les enfants ont toujours peur de voir la police ou les mili
taires à côté de l’école. Il y a un autre obstacle que c’est la discrimination que souffrent les élèves sahraouis, surtout les fils des activistes de Droits de l’Homme. Moi, par exemple, je peux être témoigne parce que ma fille a été victime d’une discrimination de la part d’un professeur maroquin l’année dernière et cela n’a été qu’aujourd’hui qu’elle a pu étudier dans une université maroquine. Il n’y a aucune Université dans le Sahara Occidental pour finir ses études supérieures et elle doit aller au Maroc dont la ville la plus proche est Agadir, à 600kms. Mais je ne peux pas lui y envoyer. L’été dernier elle et son frère ont été victimes de violence de la part d’une fami
lle maroquine, tristement, dans le bus. Au lieu de juger les violents, à la famille qui les a attaqués, battus, ce sont les deux, mes fils et les violents, qui sont accusés. Ceci est une partie de la souffrance qu’on subit chaque jour dans les territoires occupés. Les étudiants sahraouis dans les universités maroquines sont toujours l’objet de discrimination, de violence, de torture et d’arrestations arbitraires.
JMBT: Pour finir, si vous voulez dire quelque chose à nos lecteurs de Global Education Magazine à propos du thème sahraoui ou à propos du Développement de l’Homme Global.
AH: Je veux remercier les organisateurs de la revue par la diffusion du problème sahraoui. Nous avons besoin de ce travail et de ce type d’activités parce que le fait de diffuser l’information est très important pour la sensibilisation par rapport au problème sahraoui.
JMBT: Merci beaucoup Aminatou. D’après Global Education Magazine on espère que le Droit d’Autodétermination sahraoui devienne impératif et ainsi pouvoir récupérer la dignité de toutes les personnes.
Cette interview a été publiée le 7 Avril: Journée mondiale de la Santé dans Global Education Magazine.

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