Point de presse à Alger du vice-ministre iranien des Affaires étrangères

L’arme atomique «haram»
C’est au nouveau siège de l’ambassade d’Iran à Alger que s’est tenu, hier, un point de presse animé par le vice-ministre des Affaires étrangère iranien, en visite à Alger. Hussein Amir Abd Ellahiane, chargé des questions arabes et africaines, a pu présenter la position de l’Iran sur nombre de dossiers de l’actualité internationale. Une occasion aussi de réaffirmer le développement de l’Iran malgré l’embargo.
C’est bien entendu la crise en Syrie qui a été abordée pendant une bonne partie de la conférence de presse où le haut représentant iranien s’est appliqué à affirmer la non-ingérence de son pays dans les affaires internes des pays tiers. 
Ainsi, selon M. Abd Ellahiane, Téhéran considère que l’insurrection armée en Syrie est en voie d’essoufflement et qu’il ne sert à rien de soutenir cette fronde qui n’a pas de racines politiques dans l’opposition au régime de Bachar El Assad mais dans le terrorisme. 
Pour illustrer son propos, le diplomate explique que les citoyens syriens, des civils, sont chaque jour plus nombreux à s’enrôler dans des milices pro El Assad. Il avance même le nombre de 100 000 recrues volontaires qui combattent du côté des forces armées loyalistes. 
Mais, par-delà cette lecture
des évènements et l’appréciation des rapports de forces militaires, le conférencier a insisté sur le fait que l’Iran ne conçoit comme voie de sortie de crise que celle de la solution politique par le dialogue. Un dialogue où Téhéran reste disponible pour de bons offices. 
Contre l’arme nucléaire
Au sujet du contentieux iranien avec l’AIEA ou plus exactement les voix qui protestent contre le programme nucléaire, parmi lesquelles certaines superpuissances, l’orateur a fait référence à une fetwa datant de l’époque de l’ayatollah Khomeiny et qui déclare l’usage du nucléaire à des fin militaires haram (péché, Ndlr).
«Les Occidentaux non musulmans ne peuvent pas comprendre que ce qui a été déconseillé par une fetwa suffit à nous disculper de tout projet nucléaire autre que civil», assène le vice-ministre iranien des Affaires étrangères. Il ajoute à cet argumentaire l’audacieuse indignation d’Etats, comme Israël, qui détiennent des centaines d’ogives nucléaires braquées vers les pays voisins au Moyen-Orient. Une mise au point ironique n’oubliant cependant pas de réitérer l’engagement de Téhéran à coopérer avec l’AIEA comme par le passé.
Développement malgré l’embargo
Sur la question de l’intervention étrangère au Mali, le conférencier a préféré se limiter à déclarer que l’Iran ne s’ingère pas dans les décisions des Etats souverains, tout en soutenant la position algérienne plus au fait de la situation dans la région. Réservant une réponse similaire au sujet de la question du Sahara occidental en s’en remettant au traitement onusien. 
Enfin, sur le plan des relations économiques, Hussein Amir Abd Ellahiane a cité quelques chiffres probants sur la coopération diversifiée de la République islamique d’Iran avec nombre de pays, en souhaitant que tous les engagements pris, notamment avec l’Algérie, soient concrétisés. Rappelant aussi les échanges à hauteur de 80 millions de dollars entre Téhéran et Alger qui doivent aller crescendo. 
Un bilan et des perspectives qu’il a préféré laisser aux soins de l’ambassadeur d’Iran en poste en Algérie qu’il a présenté comme une éminence reconnue en son pays. Ce dernier a clôturé la conférence de presse en invitant les journalistes algériens à se rendre nombreux en Iran pour constater de visu les efforts consentis par la nation iranienne pour le développement interne et la solidarité avec des pays voisins dont l’Irak, où cinq régions sont alimentées en courant électrique par l’Iran. 

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